X-Men #1

Après House of X et Powers of X, une nouvelle ère pour les mutants et les mutantes de Marvel débute. C'est sous le nom de Dawn of X que celle-ci comme avec une série de nouveaux titres. Pour inaugurer cela, Marvel Comics demande à Jonathan Hickman et Leinil Francis Yu de lancer la marche avec le titre X-Men.

Les X-Men - et les mutants et mutantes de Marvel en règle générale - vivent dans de nouvelles conditions : Xavier a créé une nation mutante qui est régi par ses propres lois, morales mais aussi physiques - voire métaphysiques. Tout ceci a des airs d'utopie mais, nous avons découvert que tout n'était pas si rose dans les coulisses de la création de cette nation. C'est dans contexte qu'évolue la famille Summers à nouveau réunie. C'est dans la maison familiale qu'elle décide de fêter la création la naissance de la nation mutante autour d'un barbecue entre deux combats contre une nouvelle menace.

Dans la forme, Jonathan Hickman écrit un épisode assez classique des X-Men avec un combat contre les grands méchants (racistes) et une scène familiale, l'un des piliers de la licence fondés par Chris Claremont lorsqu'il reprit les rennes à la fin des années 70. Classique dans la forme, mais le fond l'est nettement moins ce qui le rend fort intéressant. Avec les révélations faites dans House of X et, surtout, Powers of X, la béatitude de la famille Summers devient assez inquiétante. D'ailleurs, pour appuyer cet état de fait, Hickman pose Polaris puis Corsair comme observateurs confirmant à demi-mot les inquiétudes du lectorat. Le scénariste va même plus loin en faisant du barbecue familial une scène de sitcom - presque malsain par moments, soit quelque chose d'assez artificiel.

Certes, nous n'aurons pas de réponse sur nos questionnements mais cela donne réellement l'impression que Xavier a dépassé sa propre éthique.

L'autre point que je trouve intéressant, c'est que ce premier épisode de X-Men repose sur l'humain à la différence de House of X et Powers of X qui mettaient en place un système complexe et ses petites mécaniques, le tout alimenté par la volonté de Xavier. Scott Summers est ainsi plus travaillé nous montrant un nouveau visage ; le tour d'horizon de chaque membre de la famille nous indique également le caractère de chacun - Vulcan est toujours un gros c**, Wolverine est toujours aussi colérique et Cable semble très différent. Si la caractérisation des X-Men peut déranger, elle est surtout là pour questionner et, certainement, pour préparer le terrain à une histoire liée à ce que nous avons découvert précédemment. Hickman travaille clairement sur le long terme installant ses engrenages un à un et huilant ses mécanismes avant d'activer sa machine. Cette construction est à mon sens fascinante.

Les membres de la famille Summers ne sont pas les seuls personnages qui ont le droit à ce focus, les membres d'Orchis sont aussi mieux travaillés avec un leader qui apparaît pour la première fois et qui est très charismatique - il a le droit au même traitement que Nimrod dans le premier épisode de Powers of X.

Leinil Francis Yu est un dessinateur dont le style et la qualité des dessins sont influencées par l'histoire. En somme, si le récit lui plaît il déchire tout, sinon il ne fait que griffonner. Très clairement, il aime beaucoup ce qu'il dessine dans ce numéro. Je ne suis pas forcément le plus grand fan de Yu mais lorsqu'il s'applique - comme ici, il offre des pages très bien construites avec une narration impeccable. C'est clairement le cas ici, la qualité est au rendez-vous et les pages sont bien plus agréables que sur Inhumans vs. X-Men par exemple.

X-Men #1


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