(Image à la une de Strautniekas)

AUTEUR: Alafair Burke
TITRE: Un couple irréprochable
ÉDITEUR, ANNÉE: Les Presses de la Cité, 2019
NOMBRE DE PAGES: 379 pages

Dans le cadre d’une masse critique, j’ai eu l’opportunité de découvrir « Un couple irréprochable » d’Alafair Burke

Résumé:
« Angela Powell est en apparence une femme comblée. Elle mène une vie confortable avec Jason, un brillant professeur d’économie devenu une personnalité médiatique, et leur fils de treize ans. Mais leur bonheur de façade se lézarde lorsque l’une des stagiaires de son mari dépose plainte contre lui pour comportement déplacé, puis qu’une de ses collaboratrices l’accuse de viol. De quoi donner à Angela l’impression qu’elle ne connaît peut-être pas si bien celui qui partage sa vie. Pourtant, face à l’obstination d’une enquêtrice coriace, elle choisit quand même de jouer son rôle d’épouse et de le défendre, envers et contre tout.
La disparition soudaine d’une des deux jeunes femmes donne cependant une autre dimension à l’affaire. Tandis que la presse se repaît du scandale, Angela est tiraillée entre la honte, le doute et le besoin de préserver un sombre secret… »

Angela, malgré qu’elle soit ébranlée par l’accusation d’agression sexuelle envers son mari Jason, décide de rester à ses côtés et de faire front pour le bien de son foyer. Mais plus l’affaire prend d’ampleur et plus la vie de ce couple se fracture pour laisser place à des secrets trop longtemps cachés.

Je pensais me retrouver dans un énième « thriller domestique », avec un couple qui allait se briser sous le poids de terribles secrets. Certes, il y’a de cela dans ce roman, mais le point essentiel, celle qui va être notre boussole sur cette fine ligne qui démarque la vérité et le mensonge, c’est Angela.

Narration se divisant entre plusieurs voix, Angela est la seule être à la première personne. On nous la dévoile comme une femme désirant juste une vie sereine et qui, malgré les doutes qui l’assaillent face à Jason, décide d’être une épouse dévouée apportant tout son soutien à son mari.
Telle une Ariane, elle nous guide à travers un labyrinthe quelque peu embrumé, mais que l’on pourrait penser déjà connaître: vraies ou fausses accusations, lourds secrets, amis et/ou ennemis, famille, fidélité… Pourtant ce n’est pas le cas. On se bute contre un « mur » pensant que le récit va nous donner une révélation prévisible pour, au contraire, nous mener à un rebondissement inattendu. Dans mon cas, certains m’ont bien surpris, d’autres non car mes sensations de « déjà vu » se sont avérées exactes.  Et tout en avançant, je me demandais quelle était la véritable raison qui poussait Angela à soutenir son mari et donner l’image d’une famille unie. Quel secret bien sombre ne devait pas être dévoilé…

Puis, arrivant dans la seconde moitié du roman, j’ai commencé à avoir la sensation de tourner au rond et, malheureusement, je fus à demi-surprise par la fin. J’ai pourtant apprécié ce roman pour avoir su retranscrire le traitement que l’on donne aux affaires d’agression sexuelles (la parole de la victime souvent mise en doute, la difficulté de porter plainte et encore plus contre une personnalité publique, le désir de se protéger passant parfois par le déni, se heurter encore à certains préjugés etc…). Et il est  d’ailleurs aussi proche de notre actualité, car il y’ a des références au mouvement  #metoo. Tout cela est très bien mise en avant par un autre personnage féminin, l’inspectrice Corrine Ducan et par l’expérience de l’autrice sur ce sujet.
Et en parlant de personnage, je me rends compte que les deux seules que j’ai vraiment retenu, ce sont Angela et Corrine. Les autres ne sont pas dénués d’intérêts, mais les différentes confrontations entre les deux femmes m’ont bien plus marqué.

Conclusion:
« Un couple irréprochable » est un thriller qui joue sur les faux-semblants, des personnages plus complexes qui ne le paraient et les rebondissements pour rythmer le récit. Bien qu’ayant senti quelques longueurs, je fus quand même intriguée et désireuse de connaître la conclusion.

Je suis enfin sortie de ce « labyrinthe » et je pense avoir cerné Angela… Enfin je crois.