Si l’on me tend l’oreille d’Hélène Vignal

Si l’on me tend l’oreille d’Hélène VignalSi l’on me tend l’oreille

Hélène Vignal

Rouergue

Septembre 2019

285 pages

Hélène Vignal, je la connais depuis longtemps, je possède tous ses romans, et j’apprécie beaucoup ce qu’elle écrit. Mais alors, là, ce dernier roman pour adolescents me laisse quasiment sans voix. Comment vais-je trouver les mots pour en parler ?

Des provinces imaginaires, des ambulants que le dictateur du pays veut contraindre à la sédentarisation mais attention, pas où ils le veulent, non, ce serait trop généreux, dans la province que l’administration leur aura choisi, des histoires, plein d’histoires, des personnages hauts en couleurs et tellement attachants, une belle écriture, une fin nullement niaise et même un peu dure mais qui débouche sur une vraie note d’espoir, bref ! Tous les ingrédients sont là pour faire de ce texte un excellent roman.

Comme je regrette de ne pas pouvoir le lire à mes élèves, trop jeunes, comme j’aurais aimé avoir sous la main un adolescent pour lui glisser le livre dans la main et quelques mots à l’oreille pour l’encourager à le lire avec toute l’attention requise…

Je n’ai pas envie de vous parler de Grouzna, cette merveilleuse jeune fille qui parle à l’oreille de ceux qui s’approchent d’elle, je veux que vous la découvriez par vous-même, elle ne pourra que vous toucher en plein cœur. Je ne vous parlerai pas non plus des personnages qui l’entourent et  l’accompagnent. Ils ont chacun leur caractère propre, ils nous amusent et nous émeuvent.

Ce roman est à la fois un conte, un roman politique (si, si ! des personnes se révoltent contre l’injustice d’un homme de pouvoir, mais pas d’une manière frontale, d’une manière plus subtile, plus romanesque et la dernière image du livre nous fait vraiment penser à toutes ces personnes qui migrent pour échapper à la misère, à l’injustice, à la prison, à la guerre, à la dictature), un roman sur la liberté, la désobéissance (ça ne pouvait que me plaire), un récit intemporel qui trouve écho dans notre société, un roman flamboyant.

Hélène ne noie pas son lecteur sous une avalanche d’actions, elle dose, elle maintient la tension, elle intercale les histoires des uns et des autres au sein de sa narration, elle déploie des trésors d’imagination, elle nous emmène en voyage dans une roulotte aux côtés de personnages tous plus extraordinaires les uns que les autres.

Lorsque j’ai refermé, à regret, la dernière page de ce roman, j’ai immédiatement pensé à mon autre auteur chouchou, Jean-Claude Mourlevat qui sait si bien nous embarquer dans son monde imaginaire. Hélène Vignal, je le dis haut et fort, atteint des sommets avec ce roman abouti et passionnant.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois