La beauté des jours de Claudie Gallay

La beauté des jours de Claudie GallayLa beauté des jours

Claudie Gallay

Actes sud

2017

403 pages en poche

Je ne me souvenais pas des petites phrases courtes, souvent nominales, de Claudie Gallay. Cela m’a surprise, saisie et à la longue agacée. (Les déferlantes, que j’ai tant aimé, était écrit de cette manière ? Je ne m’en souviens pas). Heureusement, cela n’a pas duré, les phrases se sont un peu allongées, étendues, se sont adoucies, un peu, sans toutefois devenir de longues et belles phrases, mais, j’ai commencé à m’y sentir à l’aise, je les ai faites miennes peu à peu. Nous nous sommes apprivoisées elles et moi et j’ai pris un réel plaisir à déguster ce roman.

Jeanne est une femme ordinaire et lumineuse, dont la vie est rythmée par les habitudes, elle vit depuis toujours avec son mari Rémy, ils ne font rien l’un sans l’autre, c’est ainsi, ça leur convient, ils sont bien. Autour d’eux gravitent des personnages éclectiques, qui pimentent leur vie tranquille.

Un jour un grain de sable va enrayer cette vie si bien réglée et Jeanne s’appuiera sur l’art pour se libérer du joug du quotidien.

Si j’ai suivi Jeanne avec intérêt, je remercie Claudie Gallay pour m’avoir fait découvrir Marina Abramovic, cette artiste performeuse célèbre (mais inconnue de moi). Elle joue un rôle capital dans ce roman. Elle est le personnage-clé. Je ne me suis pas contentée de la découvrir à travers les mots de Claudie Gallay, j’ai ensuite regardé un film documentaire sur elle, je vais probablement acheter un livre sur cette artiste. Marina Abramovic m’a fascinée. Et pourtant, elle est loin de ce que j’aime habituellement en art. C’est peut-être la raison pour laquelle elle m’attire tant, et la raison pour laquelle Jeanne la vénère tant. C’est l’anticonformisme incarné, celle qui rompt la monotonie, qui repousse les limites de l’humain, celle qui ose et celle qu’on n’ose pas être.

Claudie Gallay m’a, une fois de plus, séduite, et même cultivée, et étonnée.

« Une vie ne suffit pas. Jeanne aurait voulu en avoir plusieurs, pour vivre tous les choix qu’elle n’aura pas faits, toutes les directions qu’elle n’aura pas prises.
Les autres vies permettent peut-être cela.
Comme les chats. Les chats ont sept vies, et au terme de la septième, ils emportent leur maître avec eux. »

Et je participe ainsi au challenge d’Antigone, avec un roman sorti de ma PAL.

La beauté des jours de Claudie Gallay


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