Sur l'oreiller avec... papiercrepon

Sur l'oreiller avec... papiercrepon
Je n’avais pas fini d’éplucher mes comptes chouchous de bookstagrameurs et de partager avec toi leur univers. J’ai décidé de remettre ça. Faut dire que ce rendez-vous me manquait beaucoup trop.PapierCrepon, je la suis depuis longtemps longtemps. Des livres, des chats, des mots directs et honnêtes, un esthétisme simple comme jaime, il ne m'en fallait pas plus pour que son compte devienne un de mes incontournables. Si tu ne la connais pas déjà, voici un petit bout d’elle.  Que représente la lecture pour toi? Un besoin? Un divertissement? Une évasion?Ouvrir un livre reste souvent le moment le plus appréciable de ma journée! Divertissement, besoin, oui bien sûr, selon le titre et le moment. Mais surtout un moment suspendu, pendant lequel mon esprit et mon corps déconnectent. Presque une méditation.Quel livre t’a donné la piqure de la lecture?Sur l'oreiller avec... papiercreponDans mes lectures d’enfant il y a eu La sorcière de la rue Mouffetard de Pierre Gripari et Alice au Pays des merveilles, que j’écoutais en boucle dans ma chambre d’enfant en cassette audio- tu sais ce truc de dinosaure? J’ai aussi l’immense chance de venir d’une famille de lecteurs. On allait acheter des BD en brocante avec mon père le dimanche matin, Astérix, Tintin, Alix, Lucky Luke, etc. Mais le livre qui m’a marqué pour de bon reste Le Monde Selon Garp, que l’un de mes grands frères m’avaient confié en me disant quelque chose du genre «Tiens c’est bien, ça pourrait te plaire.» Je devais avoir 13 ou 14 ans. Ce fut une claque. Je m’étais prise de passion pour Roberta. Et j’ai pleuré comme rarement à la fin! Je ne l’ai d’ailleurs jamais relu, de peur d’altérer ce souvenir unique. Peut-être que j’essaie de retrouver cette sensation avec chaque lecture aujourd’hui encore. Comment organises-tu tes lectures?Je n’ai pas de PAL; à la rigueur un livre mis de côté pour être lu bientôt. J’ai beaucoup de mal avec les contraintes de manière générale, et a fortiori dans mes loisirs. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’accepte peu de services presse ou que je ne suis pas inscrite dans une bibliothèque: je n’aime pas tellement devoir lire un roman dans un temps prédéterminé. Où lis-tu le plus souvent?Dans le train et dans mon canapé. Comment choisis-tu tes prochaines lectures?Je suis convaincue que chaque livre est une promesse. Donc le choix d’une nouvelle lecture est un moment qui me fait toujours frissonner. C’est une décision spontanée, presque des coups de tête, en fonction de mon envie au «moment T». Le cadre, époque et lieu, est souvent décisif; ou si je suis bien bien fatiguée, je vais zieuter dans ma réserve de polars. Et depuis que je suis sur Instagram, les challenges orientent aussi mes choix. Je repère en amont quelques livres qui restent dans ma bibliothèque, en attendant d’être choisis… ou pas!Ton plus récent coup de cœur?Sur l'oreiller avec... papiercreponJ’ai assez peu de coup de cœur. Il faut vraiment que le livre me bouleverse en profondeur, modifie ma vision du monde. Récemment, j’ai eu ce sentiment avec L’été circulaire de Marion Brunet. J’ai trouvé qu’elle touchait du doigt des choses avec une immense finesse. Au final, elle a donné la parole à des gilets jaunes avant l’heure…Où achètes-tu tes livres?Sauf à avoir un titre particulier en tête, j’achète surtout en bouquiniste, en vide-grenier et en ressourcerie. Je suis adepte de la seconde main. Et il y a un côté chasse au trésor dont je raffole en fouinant dans un carton de revendeur. J’ai fait des découvertes fabuleuses sur de simples trouvailles au «feeling», par exemple avec Herbjorg Wassmo ou Erskine Caldwell, il y a plusieurs années.En un mot, comment qualifierais-tu ta bibliothèque?Éclectique (du moins je l’espère!).Termines-tu un livre qui t’ennuie?Oui, le plus souvent. C’est peut-être lié à cette conviction que tout livre est une promesse… J’ai toujours espoir d’y trouver quelque chose qui vaille la peine d’aller au bout. As-tu déjà eu une panne de lecture? Si oui, quel est ton truc pour y remédier?Si je n’ai pas tellement envie de lire un soir, je me mets un film ou un documentaire. Et je recommence le lendemain si nécessaire… je n’en fais jamais un cas de conscience. J’ai des périodes au cours desquelles je lis beaucoup, d’autres moins, ça ne m’inquiète pas. Quel est ton rapport avec les réseaux sociaux?Je me reconnais comme un produit de la génération X, celle qui a découvert les outils informatiques sur le tard (pendant mes années de fac en fait, en allant à la bibliothèque universitaire). Je reste une petite utilisatrice des réseaux sociaux, avec une approche compartimentée: seule une partie de ma vie y est distillée.Il vient d’où, ton pseudo Instagram?Le papier crépon est rêche, imparfait avec son côté granuleux et ses bords mal taillés, mais il s’adapte un peu à tout. Ça me ressemble pas mal finalement!Pourquoi ne pas avoir de blogue?Par manque de temps. Mais aussi – et c’est certainement lié – par manque de connaissances informatiques, qui me font penser que ce serait vite une galère pour faire quelque chose qui me ressemble, non standardisé. La rentrée littéraire… un peu, beaucoup, passionnément, ou pas pantoute?Plutôt peu. J’ai sélectionné 3 livres l’année passée, ce sera probablement du même ordre cette année. Je ne cours pas après les toutes dernières nouveautés. Je ne pense pas avoir l’âme d’une défricheuse et je crains les effets de mode, très marketés. Je serais plutôt chasseuse de vieux trésors enfouis. J’aime bien l’idée de retrouver des pépites un peu oubliées, qui ne sont pas ou plus dans la lumière. Lisons Albertine Sarrazin ou Chester Himes, c’est d’une modernité folle! Et puis il y a une raison pratico-pratique: je lis beaucoup dans le train, je balade mon poche d’occasion dans mon sac… c’est plus difficile avec un grand format tout beau tout neuf!Outre la lecture, tu as une autre passion?Le vintage justement; rares sont les week-ends où je ne vais pas chiner.Fais-tu toujours ton lit le matin?Jamais: j’aurai vraiment l’impression de perdre mon temps !