L’été en poche (46): La mise à nu

L’été en poche (46): La mise à nu

En deux mots:
Louis Claret retrouve Alexandre Laudin. La rencontre du professeur et de son ancien élève devenu un peintre reconnu, et pour lequel il accepte de poser, va entraîner la remise en cause de deux existences. Dans un livre qui fleure bon la nostalgie Jean-Philippe Blondel confirme son talent de romancier de l’air du temps.

Ma note:
★★★★ (j’ai adoré)

Si vous voulez en savoir plus…
Ma chronique complète publiée lors de la parution du roman en grand format

Les premières lignes
« Je n’étais pas à ma place. Je déambulais dans l’enfilade des salles, une flûte d’un champagne trop vert à la main. Je regardais les autres invités. Leur assurance. Leur port de tête. Leurs mimiques. Ils tenaient des conciliabules, s’esclaffaient, observaient des groupes rivaux, jetaient de temps à autre un regard sur les toiles, s’extasiaient bruyamment, se retournaient, murmuraient à l’oreille de leurs acolytes une anecdote croustillante ou un commentaire acerbe qui démontait en un clin d’œil le travail qu’ils venaient de louer. Les hommes portaient des vestes à l’aspect savamment négligé. Les femmes riaient à gorge déployée dans leurs robes noires et touchaient à intervalles réguliers le bras ou l’épaule de leurs partenaires masculins.
Un vernissage, et tout son décorum. En fait, on n’était pas très loin de l’image stéréotypée que j’en avais. Je n’étais pas un habitué de ce genre d’événements. Au cours des cinquante-huit années de mon existence, j’avais finalement peu fréquenté le monde des arts plastiques. C’était la deuxième fois seulement que j’étais convié à ce type de cérémonie. La première avait eu lieu plus d’un quart de siècle auparavant. J’accompagnais alors un ami qui exposait, fébrile, avec les artistes locaux. Nous avions nous-mêmes accroché ses tableaux.
Tandis que ce soir-là, bien sûr, était différent. Le peintre était un autochtone, certes, mais sa notoriété s’étendait jusque dans la capitale et même hors de nos frontières. Alexandre Laudin : la preuve vivante que l’art n’a cure des origines géographiques et sociales – il était né et avait grandi ici, dans un lotissement de l’agglomération de cette ville de province où ses parents résidaient encore. Quant à lui, je l’imaginais bien installé dans le Xe ou le XIe arrondissement. Bastille. République. Là où la vie bat plus vite. »

L’avis de… Olivier Gallais (revue PAGE des libraires)
« À travers le prisme de la peinture, Jean-Philippe Blondel esquisse un magnifique roman bienveillant et sans concessions sur l’intimité de l’être humain, ses vibrants questionnements, ses sentiments. »

Vidéo


Jean-Philippe Blondel présente La mise à nu à La Grande Librairie. © Production France Télévisions

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