Marguerite Yourcenar : Conte bleu

Marguerite Yourcenar, Stephan ZweigMarguerite Yourcenar, née Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerck de Crayencour en 1903 à Bruxelles et décédée en 1987 à Bar Harbor, dans l'Etat du Maine (Etats-Unis), est une écrivaine française naturalisée américaine en 1947, auteur de romans et de nouvelles ainsi que de récits autobiographiques. Elle fut aussi poète, traductrice, essayiste et critique littéraire. En 1939 Marguerite Yourcenar, bisexuelle, part pour les Etats-Unis rejoindre Grace Frick, alors professeur de littérature britannique à New York et sa compagne depuis une rencontre fortuite à Paris en 1937. Les deux femmes vécurent ensemble jusqu'à la mort de Frick d'un cancer en 1979. Elles s'installent à partir de 1950 à Mount Desert Island, dans le Maine où Marguerite Yourcenar passera le reste de sa vie. Elle est la première femme élue à l'Académie française, le 6 mars 1980.

Conte bleu, est un recueil posthume de trois nouvelles (Conte bleu, Le Premier soir, Maléfice) écrites entre 1927 et 1930, paru en 1993.

Conte bleu, dégage des parfums d’Orient et de sortilèges. On y voit un navire de marchands de différentes nationalités européennes prêts à tout pour rapporter avec eux d’Orient une cargaison de saphirs sensés leur offrir la richesse. L’épilogue dramatique nous rappelle que la richesse ne fait pas le bonheur, même quand on échappe à la mort.

Dans Le Premier soir, un couple de jeunes mariés part en voyage de noces en Suisse. Si l’épouse est jeune et inexpérimentée, l’homme a roulé sa bosse et connait les femmes. Un texte intimiste, tout en réflexions intérieures sur le mariage, le couple et la vie, pas vraiment optimiste, en tout cas bien loin de la gaité béate qu’on pourrait attendre de ces premiers instants de vie commune. Il y a quelque chose de Stephan Zweig dans ces quelques pages.

Maléfices joue sur le surnaturel. Dans la campagne italienne, une jeune femme très malade ne trouvant nul soulagement par les médecins ou les pèlerinages, s’en remet à un guérisseur. Elle ne peut qu’être possédée par un sortilège. Une intéressante réflexion sur « les sorcières », ont-elles un don maléfique ou bien leur entourage s’en auto-persuadant leur attribue-t-il un pouvoir qu’elles n’ont pas ?

Je ne vais pas vous faire l’article pour que vous fonciez lire ce bouquin. Il est sympathique mais ne s’adresse qu’à ceux qui aiment déjà Marguerite Yourcenar, ils y retrouveront les prémisses de son style et de son talent. Par contre, je vous conseille de lire la préface de Josyane Savigneau fort instructive sur l’origine de ces textes, en particulier sur Le Premier soir, écrit au départ par le propre père de Marguerite Yourcenar.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois