Ça y est, Tom King est sur la dernière ligne droite de son run sur - avant de continuer son aventure sur un titre Batman and Catwoman. Afin de terminer tout cela en beauté, le scénariste nous livre un dernier arc, City of Bane, qui vient faire le lien entre tout ce qu'il a mis en place depuis le début.
Tout commence avec un "Later" qui explique pourquoi Tom King ne s'intéresse pas à la conséquence immédiate du précédent épisode - même si ce cliffhanger ne semble avoir plus aucun sens vu le déroulé de l'épisode. Nous découvrons alors le nouveau visage de Gotham City où Hugo Strange, le Joker et le Riddler font partis du G.C.P.D. C'est devenu la ville de Bane qui la façonne à sa guise grâce à son partenaire.
King sort de ses schémas narratifs habituels et, surtout, écrit un épisode au contexte ambitieux. Cela ne veut pas dire que le scénariste oublie ses spécificités, bien au contraire, mais il opte pour une forme différente avec des enjeux plus grandioses tout en arrivant à proposer des récits intimistes.
Si l'histoire autour du G.C.P.D. et celle de Batman et sa sidekick ont pour but de poser ce nouveau contexte de manière efficace, celles autour de Alfred, de Bruce et de Two-Face sont plus dans la droite lignée de ce que King propose habituellement. Le fait qu'il ait à écrire un épisode plus long semble le motiver à moins décompresser son histoire. Il y a de la densité ce qui change radicalement de la dizaine d'épisodes précédents qui semblaient bien souvent vides.
Ce qui est surtout intéressant avec ce nouveau contexte est que King se fait poser des questions à son lectorat. En effet, plusieurs choses nous font douter sur la place de la série dans l'univers DC. Après tout, peut-être que les conséquences de sont plus importantes que celles qu'on a eues jusque-là. King a laissé glisser plusieurs éléments qui nous avait déjà titillé à ce sujet comme les souvenirs de la première rencontre entre Batman et Catwoman dans (l'excellent) Batman Annual #2. On sent que King a quelque chose d'ambitieux à proposer, mais c'est parfois long d'attendre.
L'épisode est dessiné principalement par Tony Daniel ce qui veut dire qu'il y en a pour tout le monde. Il change de style involontairement de page en page, son trait est irrégulier, parfois l'art séquentiel est bien, parfois c'est fait maladroitement. La partie dessinée par Mitch Gerads est bien plus solide et agréable à lire.


