Lectio Letalis de Laurent Philipparie

Lectio Letalis de Laurent Philipparie Lectio Letalis de Laurent Philipparie, Publié aux éditions Belfond, 2019, 368 pages. Paris. Un assistant d'édition tout juste embauché se tranche les veines à la lecture du premier manuscrit qui lui est confié. C'est la troisième fois, en quelques semaines, que le même scénario-suicide se produit dans cette maison d'édition. Bordeaux. Le lieutenant Gabriel Barrias, ancien indic devenu flic, enquête sur l'assassinat atypique d'un psychiatre massacré par un rapace, dans son cabinet, en pleine consultation. Deux affaires éloignées en tout point, et pourtant. Un nom apparaît des deux côtés. Celui d'Anna Jeanson, qui fut, dix ans plus tôt, l'unique survivante d'un suicide collectif survenu dans une secte dressant des animaux à tuer.

Je remercie une fois de plus Laure du blog Boulimie Livresque qui m'a fait parvenir gentiment ce roman. La quatrième de couverture m'a tout de suite interpellée. Un mystérieux manuscrit qui tuerait tous ses lecteurs? Voilà de quoi éveiller ma curiosité. Au final, si j'ai aimé certains aspects de ce thriller, je sors plutôt mitigée de ma lecture.

A Paris, un jeune assistant est retrouvé mort. Il vient de se suicider en s'ouvrant les veines. L'inspecteur en charge constate qu'il s'agit du troisième cas de " suicide " lié cette fameuse lecture. Alors qu'il convoque l'éditeur sur place pour constater les faits, ce dernier prend la fuite. Que sait-il? A Bordeaux, en même temps, un psychiatre renommé a été assassiné par une de ses anciennes patientes, Anna Jeanson. L'inspecteur Gabriel Barrias mène l'enquête et comme il est du genre têtu, il se rend compte que son affaire possède un point commun avec celle de Paris...

Dans ce thriller, il faut s'accrocher car tout va très très vite. On suit d'abord l'enquête à Paris avec ce fameux manuscrit maudit qui tuerait ses lecteurs pour ensuite se décentrer rapidement sur l'enquête bordelaise, là où officie Gabriel. Pas le temps de s'ennuyer surtout que l'auteur mêle ésotérisme et secte dans son roman. D'ailleurs l'explication donnée pour cette fameuse létalité du manuscrit m'a plutôt convaincue. L'auteur part sur la piste des sectes et émet l'hypothèse qu'elles envahissent notre paysage quotidien. J'ai trouvé que c'était plutôt cohérent et intelligent.

Là où je suis moins convaincue c'est justement sur l'enchaînement des actions. J'ai trouvé finalement que tout allait bien trop vite. Gabriel ne " galère " pas vraiment dans son enquête et toutes les portes semblent s'ouvrir devant lui. J'aurais préféré que l'auteur prenne davantage son temps. Une centaine de pages ne m'auraient pas dérangée outre mesure. En outre, le thème de ces fameux oiseaux tueurs n'est pas assez développé pour moi. Je n'y ai pas vraiment cru là non plus. Paradoxalement, certains passages sont très longs et ne servent pas vraiment l'intrigue. Ainsi, les chapitres liés au personnage de Capucine m'ont ennuyée.

En revanche je dois reconnaître que l'auteur s'y connaît lorsqu'il parle du métier de policier (en est-il un lui-même? je crois...). Même si certaines flics sont caricaturaux (lourd passé, dépendance, traumatisme, ...), Laurent Philipparie nous fait vivre ce métier à haut risque de l'intérieur et ça c'était vraiment chouette. Gabriel est toujours divisé entre suivre son instinct qui passe par une désobéissance à la loi et respecter justement les règles pour ne pas sortir du droit chemin. J'ai aussi aimé le fait que l'auteur place une femme comme chef suprême de tous ces hommes à la testostérone sur-développée! C'est bien trouvé et bien amené pour la profane que je suis.

" Lectio Letalis " reste un bon thriller qui n'est pas exempt de défauts. Sa force réside dans son originalité mais certains raccourcis dans l'intrigue me laissent un sentiment mitigé.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois