Autrice : Marie PavlenkoÉditeur : FlammarionParution : 2019Genre : ContemporainPages : 395Prix : 17,50 €De quoi ça parle ?
Après un accident de voiture qui l’a laissée meurtrie, Abigail rentre chez elle. Elle ne voit plus personne. Son corps mutilé bouleverse son quotidien, sa vie d’avant lui est insupportable. Comment se définir quand on a perdu ses repères, qu’on ne sait plus qui on est, que la douleur est toujours embusquée, prête à exploser ? Grâce à l’amour des siens. Grâce aux livres. Grâce à la nature, au rire, aux oiseaux. Avec beaucoup de patience, peu à peu, Abi va réapprendre à vivre.
Qu'est ce que j'en pense ?
Un grand merci aux éditions Flammarion pour l'envoie de ce roman. J'ai du le lire pour le Prix Kézako mais il me faisait envie depuis sa sortie. J'avais eu une super bonne expérience avec Marie Pavlenko avec son roman Je suis ton soleil qui m'avait fais autant rire aux éclats que pleurer toutes les larmes de mon corps !
Dans ce roman, on suit Abigail ("Abi" pour les intimes) qui, suite à un terrible accident, est amputée d'un de ses bras. Suite à ce tragique événement, son monde, ses projets pour l'avenir, tout va s'écrouler. Elle va se renfermer sur elle-même pour ne pas voir les regards portés sur son moignon.
Bien plus que de se focaliser sur la vie bouleversée d'Abi, "Un si petit oiseau" va se concentrer sur sa reconstruction, la manière dont elle va reprendre goût à la vie grâce à sa famille, son ami d'enfance, des livres et des oiseaux.
Pour ceux qui n'aurait toujours pas pigé la chose, j'ai adoré ce roman ! Il m'a fait le même effet que je suis ton soleil : c'est un roman plein d'émotions dans lequel on passe des larmes au rire aussi facilement que de passer de l'intérieur à l'extérieur de sa maison.
Marie Pavlenko aborde le thème du handicap avec beaucoup de justesse ainsi que les conséquences de l'accident d'Abi auxquelles elle va être confrontée : la difficulté de vivre avec un seul bras, le regard des autres et l'impact sur sa famille...Ces conséquences créent des passages bouleversants où toute la rage, la frustration et la colère ressentie par Abi nous est transmise, il y a aussi des passages très drôles et touchants où on a le sourire aux lèvres en voyant Abi redécouvrir les plaisirs de la vie.
Les personnages sont aussi un pilier important du roman. A commencer par la famille extraordinaire d'Abi : ses parents, Martin et Elsa, qui la couve énormément (voire un peu trop parfois) et l'aide à aller de l'avant (big up à l'invention de Martin pour qu'Abi puisse éplucher les légumes). Vient ensuite sa petite sœur qui déplore d'être mise de côté depuis l'accident de son aînée et qui ne peut s'empêcher de détester sa sœur. Les scènes entre toutes les deux sont bouleversantes. En dernier, il y a Coline, la sœur de Martin et la tante d'Abi, qui est un véritable rayon de soleil, qui la soutient moralement.
Un si petit oiseau aborde aussi le thème de l'amitié à travers le personnage d'Aurèle, un ami d'enfance d'Abi qu'elle recroise dans la rue peu après son accident. Grâce à lui, Abi va retrouver le goût à la lecture mais aussi découvrir la nature comme elle ne l'avait jamais vue auparavant notamment les oiseaux.
On se rend compte à quel point le roman est important pour l'autrice à la fin du livre où elle explique que sa mère a, comme Abigail, eu un accident de voiture et du se faire amputer le bras gauche et que c'est cette histoire qui lui a inspiré ce roman. Cela rend le livre encore plus criant de réalisme et aussi d'autant plus bouleversant car l'autrice rend aussi hommage à sa mère.
En conclusion ?
Un roman très touchant et plein d'espoir ! L'autrice aborde le thème de la reconstruction et de l'acceptation de soie avec beaucoup de justesse. C'est une histoire bourrée d'amour, présent sous toutes ses formes. Ce livre ne fait que confirmer mon attachement à l'écriture et aux récits de Marie Pavlenko après le très beau "Je suis ton soleil"
On est fous, nous, dans notre petite vie bien proprette. Je suis un monstre avec un bras coupé net, j'attire les regards. Mais je te les prendrais tous par la peau du cul et je te les balancerais en 1919, paf, et profite de la vue !Pourtant, il me semble qu'il existe une différence, c'est que je suis une femme.J'ai l'impression qu'un corps d'homme brisé, peut-être un relent de guerres, justement, est plus acceptable. Un blessure, ça fait warrior. Pour une femme, dans l'inconscient de pleins de gens, la féminité écorchée est une monstruosité...........................................................
Titre V.O : OneAutrice : Sarah CrossanÉditeur : RageotParution : 2017Genre : Contemporain Pages : 406Prix : 14,90 €De quoi ça parle ?
Grace et Tippi. Tippi et Grace. Deux sœurs siamoises, deux ados inséparables, entrent au lycée pour la première fois. Comme toujours, elles se soutiennent face à l’intolérance, la peur, la pitié. Et, envers et contre tout, elles vivent ! Mais lorsque Grace tombe amoureuse, son monde vacille. Pourra-t-elle jamais avoir une vie qui n’appartienne qu’à elle ?Qu'est ce que j'en pense ?
Cela fait un bail que je vois ce livre partout - il a été un coup de cœur pour de nombreux lecteurs/ lectrices - et que j'ai très envie de le lire. J'étais très attirée par le thème principal de l'histoire car je n'avais jamais lu de livres quelconques présentant des personnages siamois. Eh bien, j'ai bien fait de me lancer car ce livre est une véritable pépite !
Grace et Tippie sont deux sœurs jumelles et siamoises reliées l'une à l'autre par les hanches. Elles partagent tout ensemble depuis leur naissance et reste chez elle avec leu parents pour étudier. Mais, quand leur père est licencié, elles n'ont plus d'autre choix que d'aller au lycée privé de la ville.
En mars de cette année, j'ai eu l'occasion de lire mon premier livre en vers avec Songe à la Douceur de Clémentine Beauvais (ma chronique ici). D'ailleurs fun fact (probablement évidente vu que c'est un peu écrit sur la couverture du livre), c'est Clémentine Beauvais qui a traduit One en français (pas étonnant que cela soit aussi génial du coup). Mais revenons à nos moutons : Inséparables est aussi écrit en vers et vraiment je commence à énormément apprécier ce choix narratif. Cela donne énormément de rythme et rend le roman très voire trop rapide à lire.
Pour en revenir au thème phare du roman, j'ai trouvé très intéressant la façon dont l'autrice l'a abordé. Déjà, je lui donne déjà un oscar pour avoir abordé ce thème dans un livre jeunesse. De plus, elle avance un discours assez différent de ce qu'on a l'habitude d'entendre et qui s'avère très intéressant. Du point de vue des personnes qui ont un corps rien qu'à eux, cela doit être un enfer d'être siamois mais Grace et Tippie ne le voit pas comme cela car elles ont appris à vivre comme cela depuis leur naissance (à tout partager...) et n'ont qu'une crainte, c'est d'être séparées.
Les deux sœurs, bien que partageant un corps, ont des personnalités bien distinctes : Tippie est plus rebelle et du genre à dire tout haut ce que sa sœur pense tout bas, Grace est donc plus timide et sage. Les autres personnages sont aussi attachants : que cela soit les amis des deux filles, leurs parents ou leur sœur, ils le sont tous : je vous le dit !
Après, ce roman m'a beaucoup émue (sans blaague). Je ne m'attendais pas du tout à la tournure qu'à prit le récit dans la deuxième partie.
En conclusion ?
Un roman très émouvant et original de part la thématique qu'il aborde. Avec sa forme assez originale (vers), on est vite transportée dans ce tourbillon d'émotions et une fois qu'on en est sorti, on a tout de suite envie d'y retourner ! Je vous le conseille à 200%
"J'ai fini Jane Eyre. Je suis tombée amoureuse de Mr Rochester. Je pense que c'est quelqu'un comme ça dont Tippi et moi on a besoin, un aveugle qui a tout perdu."
