Sans frontières, tome 1 – Humanité

Sans frontières, tome 1 – Humanité


Auteur : Camille Jedel
Editeur : MxM Bookmark
Date de parution : 15 mai 2019
Lien d’achat : Amazon
– Résumé –
Un virus, une contamination et plus de civilisation. Cela fait trois ans que le monde des hommes est tombé et que les morts se relèvent dans l’Après.

Rien n’avait préparé Heath, Julian et Reed à partager ce voyage. Bien que tout les sépare, ensemble, ils affrontent cette nouvelle ère aux lois morales abrogées.

De squares abandonnés en cours d’école vides de rires, leurs liens se renforcent au point que rester unis devient la principale raison de leur survie. Pour le meilleur… et pour le pire.


Sans frontières, tome 1 – Humanité

On entend pas parler de zombies tous les jours quand on lit de la romance, c’est pourtant un monde post apocalyptique peuplé de morts vivants mangeurs de chair, qu’a choisi Camille Jedel pour son premier roman publié aux éditions Mxm Bookmark. C’est cette originalité qui m’a intriguée, tout en me rendant méfiante. Déjà vu et revu, mais pas là, pas comme ça. Si ? Alors je me demandais : originalité véritable, ou surprise manquée ? Pour moi, c’est un pari réussi, et pour une première, c’est même une sacrée réussite, j’ai été bluffée, de plus en plus à chaque page. Le pari était osé, ça ne plaira pas à tout le monde, mais pour peu qu’on y soit réceptif, l’ensemble fonctionne extrêmement bien !

Camille Jedel, c’est une plume simple et efficace, fluide et agréable, parfois percutante. Elle n’a pas froid aux yeux et ose des scènes qui font froid dans le dos, sans toutefois tomber dans le glauque/gore à outrance qui va parfois avec le genre qu’elle explore. Le contexte permet surtout de nous mettre face à cette merveilleuse chose qu’est la nature humaine, celle qui se révèle face à l’adversité. Donner une certaine profondeur au récit, un sens, sans tomber dans les clichés de la leçon de morale. En somme, c’est une romance lente, parce que c’est un univers, il a des choses à raconter, ce n’est pas qu’une histoire de sentiments.

Et l’auteure maîtrise son univers, sans sortir trop des sentiers battus, mais avec un rythme suffisamment dynamique pour qu’on ne s’ennuie pas, assez de descriptions pour permettre l’immersion, sans nous noyer sous des images que beaucoup ont déjà rencontrées. Et surtout, une tension soutenue, qui grimpe assez rapidement au début du roman, et vous tient en haleine jusqu’au bout avec assez peu de moments d’accalmie. Quant au final, disons qu’il a de quoi mettre au supplice notre patience dans l’attente de la suite ! L’auteure parvient à nous surprendre encore un peu, ce qui n’est pas forcément évident quand on n’en est pas à sa première lecture peuplée de zombies. Un élément m’a perturbé cependant : les « grands méchants » sans nom, appelés « Mitraillette », « Chauffeur », « Rasé » m’ont un peu fait perdre le fil, mais ce n’est peut-être que moi.

Ça n’empêche évidemment pas l’ensemble de fonctionner, et pour ça, un tel univers a besoin de personnages forts. A mon sens, c’est la principale force de ce roman, à ce niveau-là, on est servi(e)s !

Parce qu’en plus d’être une romance MM dans un univers assez inhabituel, Sans frontières met en scène… Ce qui ressemble à un trouple en devenir, mais avec une dynamique un peu particulière, un équilibre qui m’a fait hausser les sourcils au départ, mais qui m’a surtout rendue curieuse ! Où va-t-on avec ça ? Affaire à suivre. Leur relation est intéressante, son évolution, passionnante, bien qu’on reste sur notre faim. Mais surtout, chaque élément de ce trio est susceptible de captiver l’attention.

J’ai particulièrement été marquée par Reed, le SEAL taciturne qui a vu des choses affreuses, et que l’apocalypse zombie n’aide certainement pas à rester sain d’esprit. A mon sens, c’est lui qui offre les passages les plus forts émotionnellement, les plus bouleversants. Mais les trois personnages principaux sont si variés et marquants que chacun devrait y trouver son compte, selon ses affinités. Sans qu’ils se résument à cela, c’est un peu Julian pour le côté sombre, Heath pour la lumière, et si j’ai eu peur que ce dernier soit trop lisse au départ, j’ai très vite été rassurée : il n’en est rien, au final Heath est plus intéressant qu’il en a l’air. Et on se rend bien compte de tout ça grâce au changement de point de vue régulier : le ton général en est modifié, l’ambiance suit l’état d’esprit du personnage, et cela permet une meilleure immersion du lecteur. Camille Jedel a su donner une âme à ses personnages, et suffisamment de profondeur pour qu’on s’y attache rapidement, dès ce premier tome, même si on en espère davantage dans la suite de la série.

Alors je ne dirai qu’une chose : si les univers post-apo’ vous intéressent un temps soit peu, et si les trouples ne vous rebutent pas totalement, foncez ! Pour ceux qui ont déjà succombé, et à qui ça a plu, vivement la suite !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois