Heroes in Crisis #9

La maxi-série de Tom King sur la maaldie mentale, la dépression et le traumatisme post-traumatique des supers se termine avec ce neuvième épisode. Mais est-ce que Heroes in Crisis a réussi à répondre à ce cahier des charges ? Ce n'est pas certain.

Vous commencez à le savoir : Heroes in Crisis est une déception. Si les intentions de Tom King sont louables, nous avons le droit à une enquête mal écrite, une caractérisation ratée de l'un des principaux protagonistes et, surtout, l'auteur passe complètement à côté de son sujet.

En effet, le tueur de Sanctuary est quelqu'un a essayé de trouver de l'aide dans cet établissement destiné à recevoir les confessions des supers. Il était suivi parce qu'il avait besoin d'aide. Sauf que Sanctuary et son personnel n'y sont pas parvenus. Peut-être était-il trop tard... Mais, pour le personnage et les héros et héroïnes qui l'écoutent dans cet épisode, l'établissement fait plus de mal qu'autre chose. D'ailleurs, c'est aussi ce qu'affirmait Superman à la presse. Mais, King se contredit lorsque l'action principale est entrecoupée par des confessions de supers qui n'étaient pas présents à Sanctuary avant l'accident. Le scénariste nous indique clairement que l'établissement a réouvert ses portes. Du coup, il est possible de se demander quel message veut nous faire passer l'auteur.

À moins que cela ne soit qu'un effet de forme avec ces pages en gaufrier nous montrant un personnage par case se confessant en quelques mots. Cela coupe le rythme - et m'a bien gavé dans ce numéro - et apporte pas mal d'humour plutôt mal venu vu le sujet de ce dernier épisode. Et puis, en parlant d'humour, l'intervention de Booster Gold en fin de numéro en mode one man show est anti-climatique à souhait.

Au-delà de ça, il y a aussi un véritable problème de caractérisation. Alors, je ne vais pas reparler en détails de ce que Tom King propose avec le tueur. J'ai fait mon deuil sur ce point et, je serai prêt à accepter cette direction si l'histoire tenait la route. Le fait est que King a pensé à confronter le tueur à lui-même et si l'effet aurait pu être intéressant, il s'avère que le tueur arrive à se contredire. Les deux versions qui se font face ont vécu les mêmes choses et, rien n'explique que le "plus vieux" ait évolué ainsi. Mais, il n'y aurait pas l'entourloupe (oui, encore) finale sans ce qu'il dit à son autre soi. Le scénariste donne encore l'impression d'avoir une idée et trouve un prétexte pas forcément glorieux afin de la concrétiser.

Il ne reste qu'il y a de bonnes choses comme l'humour - même s'il est malvenu - des séquences à Sanctuary avec certaines phrases bien trouvées, mais c'est surtout la relation entre Harley et Poison Ivy que je trouve très réussie. Le travail de Clay Mann sur cet épisode fait aussi partie des bonnes choses, il est bien meilleur sur ce travail plus posé, presque inspiré de Norman Rockwell, que lorsqu'il doit dessiner de l'action. Il ne reste tout de même quelques scènes brouillonnes mais, sincèrement, vu la déchéance du scénario ce n'est pas si grave.

Heroes in Crisis #9


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