Le Cycle de Syffe, T1 : L’enfant de poussière par Patrick K. Dewdney

Le Cycle de Syffe, T1 : L’enfant de poussière par Patrick K. Dewdney

Editions au Diable Vauvert

624 pages

Paru en 2018

Quatrième de couv’ :

La mort du roi et l’éclatement politique qui s’ensuit plongent les primeautés de Brune dans le chaos. Orphelin des rues qui ignore tout de ses origines, Syffe grandit à Corne-Brune, une ville isolée sur la frontière sauvage. Là, il survit librement de rapines et de corvées, jusqu’au jour où il est contraint d’entrer au service du seigneur local. Tour à tour serviteur, espion, apprenti d’un maître-chirurgien, son existence bascule lorsqu’il se voit accusé d’un meurtre. En fuite, il épouse le destin rude d’un enfant-soldat.

Mon avis :

Avec tout le tapage que fait ce livre et les prix qu’il rafle à foison, forcément je me suis penchée dessus :

  • L’intrigue :

Dans la petite ville de Corne-Brune, un orphelin, Syffe, apprend avec ses camarades d’infortune que le roi est mort. Dans leur petit monde, cette nouvelle ne parait absolument pas importante et ils continuent leur vie entre rapines et petites corvées au jour le jour. Pour tenter d’attiser l’intérêt de Brindille, Syffe se met à voler pour faire des cadeaux à sa belle, il se fait prendre par le Première-lame Hesse qui va l’employer à être ses yeux et ses oreilles dans la Basse ville et la Cuvette pour l’aider dans ses enquêtes. De fil en aiguille, Syffe va tour à tour devenir serviteur, espion et apprenti maître-chirurgien, enfant-soldat à chaque souffle du vent de la trahison.

  • La narration & construction du texte :

Le roman est divisé en quatre parties, chacune représentée par une carte pour suivre le héros à la trace. Ces parties sont également accompagnées d’extraits d’archives ou de journaux de voyages qui nous donne des indications sur les moeurs et la politique du royaume. Le narrateur est Syffe mais quand il est plus vieux, dans ce premier tome il nous raconte ses souvenirs d’enfance avec son regard d’adulte ce qui lui permet d’ajouter des réflexions et avoir un certain recul sur ses actions d’enfant qu’il pensait anodines sur le moment mais qui avaient été graves de conséquences. Chaque partie est également présentée avec l’année en cours et son moment comme par exemple : Milieu de l’an 621, été, Lune tranquille.

Le prologue nous raconte comme le synopsis les différents « métiers » que Syffe va exercer, en gros c’est un résumé de tout le livre étant donné qu’il est enfant-soldat en dernière partie, le roman sert à nous exposer un monde, des personnages, une situation politique, et développe toutes les péripéties qui ont amené à tel moment puis à tel autre dans la vie de Syffe.

  • Le monde et les personnages :

Corne-Brune est une petite ville fortifiée bordée par une rivière qui permet un accès à la mer, une forêt où il n’est pas franchement recommandé de se rendre et une plaine appelée la Cuvette où se réunit une partie de l’année le peuple nomade des Clans. Les vieilles familles nobles s’agitent, parle de « teinté » en se référant aux étrangers et se revendiquent de « souche », hum ça vous dit quelque chose ?

Le peule des Clans est pragmatique, il n’y a pas de filiation préférentielle avec les garçons par rapport aux filles, si la fille est plus douée à la chasse alors c’est elle qui héritera des armes de la famille et le garçon sera en apprentissage pour un autre corps de métier sans se trouver humilié pour autant.

Le peuple des guerriers Vars est également très intéressant, au vu des sonorités des patronymes on pense tout de suite à des guerriers germaniques ou vikings et se sont des mercenaires de luxe, leur crédo : pas de pillage, pas de viol, pas de massacre, leur métier est la guerre et ils la font avec un code d’honneur strict. Après, la guerre ça reste moche faut pas rêver mais la ligne de conduite est exemplaire. Pour créer ce peuple j’ai vu une interview de l’auteur chez Just a word qui raconte s’être inspiré d’une armée anarchiste qui a combattu les rangs franquistes en Espagne, je vous laisse aller le lire si vous souhaitez de plus amples renseignements, en tout cas j’ai appris un truc sur l’Histoire espagnole en prime ^^

On entend le mot Syffe, qui désigne également un peuple mais dont on ne saura pas grand chose dans ce livre, le terme est mal employé par les habitants de Corne-Brune qui appellent Syffe tous les étrangers. Sachant cela, on se rend compte que le prénom de notre héros n’en est même pas un ce qui l’a beaucoup blessé lui-même.

Oh, avant que j’oublie, on entend parler de magie et de créatures mais à part un énorme scolopendre qui va leur fiche une sacrée frousse, on ne voit pas grand chose autre que les étranges rêves de Syffe dont on n’a pas encore les explications, dons de voyance ou autre, mystère. On se trouve dans un roman très terre à terre de ce côté-là.

En bref, j’ai beaucoup aimé cette lecture qui m’a accompagné dans mon long voyage en train vers Saint Raphaël. Une briquette lue en numérique histoire de ne pas se charger plus avec un style très abordable. J’ai aimé les peuples Vars et celui des Clans, leurs différentes moeurs, la dénonciation du racisme certes peu subtile mais a-t-elle besoin de l’être. Syffe est un enfant qui va être manipulé par plusieurs adultes et mis en danger, l’apprentissage de la vie va lui être prodigué de la façon la plus rude qui soit, la trahison est le fil rouge, mon petit coeur s’est pincé à la fin alors forcément je continuerai cette série.

D’autres avis chez : BlackwolfCelindanaeStelphiqueCheshireBoudiccaDupLorhkan,  MJ.

Bonne lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois