Chronique : La mémoire des vignes – Ann Mah

Pour faire partie des rares experts en vins certifiés au monde, Kate doit réussir le très prestigieux concours de Master of Wine. Elle fait pour cela le choix de se rendre en Bourgogne, dans le domaine appartenant à sa famille depuis des générations. Elle pourra y approfondir ses connaissances sur le vignoble et se rapprocher de son cousin Nico et de sa femme, Heather, qui gèrent l’exploitation. La seule personne que Kate n’a guère envie de retrouver, c’est Jean-Luc, un jeune et talentueux vigneron, son premier amour. Alors qu’elle se lance dans le rangement de l’immense cave, elle découvre une chambre secrète contenant un lit de camp, des tracts écrits par la Résistance et une cachette pleine de grands crus. Intriguée, Kate commence à explorer l’histoire familiale, une quête qui la mènera aux jours les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale et à des révélations très inattendues.

Chronique : La mémoire des vignes – Ann Mah

Je remercie les éditions Cherche midi pour m’avoir permis de découvrir ce roman via la plateforme Netgalley.

Histoires et secrets de famille, paysages bucoliques au cœur des vignes bourguignonnes, Seconde Guerre mondiale… Ce roman, de prime abord, avait tout pour me plaire. Cette période de l’histoire m’intéresse et me fascine depuis toujours, raison pour laquelle je suis invariablement attirée par les romans qui traitent de ce sujet. J’aime me plonger dans les souvenirs de famille, creuser au fin fond des mémoires et me confronter au rude quotidien des personnes qui ont vécu l’occupation et l’horreur de l’idéologie de l’époque.

La mémoire des vignes regroupe à peu près tout ce que j’ai envie de retrouver dans ce type de roman, bien qu’il m’ait quand même manqué un élément essentiel : l’émotion. Je vais vous expliquer pourquoi.

Kate vit en Californie où elle prépare un examen prestigieux et redoutable, le Master of Wine, ce qui la conduit à faire un séjour en Bourgogne, terre d’origine de sa mère où vit encore une partie de la famille. Dans le domaine familial, elle retrouve Nico, son cousin, Heather, sa femme dont elle est très proche, ainsi que Jean-Luc, avec qui elle a un passé commun. Alors que ce voyage avait pour but de réviser et d’actualiser ses connaissances en vin français à travers la rencontre avec les vignerons de la région, Kate va se retrouver à déterrer les secrets familiaux qui étaient pourtant bien enfouis et qui ne semblent pas être prêts à être dévoilés au grand jour, au regard des réactions hostiles des anciens de la famille.

Le thème du vin est très, très présent dans ce livre. Bien que ce ne soit pas un thème pour lequel je porte un intérêt développé, j’admets que j’ai trouvé l’univers intéressant et que je m’y suis plongée sans difficulté et avec curiosité. J’ai particulièrement aimé le fait que l’histoire se déroulait au cœur des vignes, imaginant sans mal les paysages de la Bourgogne, à l’heure actuelle ou 75 ans en arrière. Je me rends compte que je lis assez peu d’histoires qui se déroulent en France, et j’aime trouver un peu de mon pays dans les romans.

S’agissant de l’histoire autour des surprenantes découvertes de Kate, j’ai aimé suivre son cheminement, même si j’ai assez vite compris la vérité. Néanmoins, l’histoire en elle-même ne tient pas qu’à cette seule vérité mais l’intérêt repose à mon sens davantage sur les flash-back opérés par l’auteure à travers un journal intime. Ces passages sont ceux que j’ai préféré car je me suis beaucoup attachée à Hélène, cette jeune femme qui a retranscrit son quotidien sous l’occupation. A travers ses mots, on comprend son évolution, ses prises de conscience progressives et l’affirmation de ses idées. Hélène est une héroïne comme je les aime, forte et courageuse.

Le gros problème de ce roman a été pour moi l’héroïne principale (à l’époque actuelle du moins), Kate, qui ne m’a pas spécialement dérangée mais pour qui je n’ai ressenti aucun attachement particulier. De fait, cela m’a empêchée de m’investir pleinement dans ma lecture, ayant parfois l’impression de survoler le récit sans ressentir l’émotion que l’auteure essayait de nous faire passer à travers des passages pourtant forts de l’histoire familiale.

Néanmoins, je garde un bon souvenir de ma lecture sans qu’il soit mémorable. Il m’a manqué de l’intensité dans les personnages, dans les révélations, mais aussi dans le rythme de lecture. Il y avait quelques lenteurs à mon goût qui ont un peu freiné mon engouement et qui, je pense, m’ont empêchée de plus apprécier ce roman.

Bien sûr, j’ai quand même passé un bon moment, le roman se lit assez facilement malgré quelques chapitres assez longs, et on voit que l’auteure a fait des recherches sur le vin ce qui donne de la richesse et de la cohérence à son propos.

Je regrette simplement de ne pas m’être attachée davantage aux personnages ce qui m’aurait permis de savourer cette lecture qui avait tout pour me charmer. Je la recommande toutefois à tous les amateurs de secrets de famille et d’Histoire, car ce roman ne manque quand même pas d’intérêt !

Achetez ce roman :

Chronique : La mémoire des vignes – Ann Mah

Pour un roman traitant de thèmes similaires, je vous recommande chaleureusement deux coups de coeur :
Elle s’appelait Sarah de Tatiana de Rosnay
Les yeux de Sophie de Jojo Moyes (Première guerre mondiale)


Avez-vous lu ce livre ? Vous fait-il envie ?
Ce thème vous attire-t-il ? 


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois