War of the Realms, le grand event de Jason Aaron et Russell Dauterman, entame sa deuxième moitié semblant fermer certaines intrigues que le scénariste a démarré il y a fort longtemps. Mais résumé l'épisode a cela serait très réducteur...

Le problème avec ce genre d'events est la contrainte éditoriale ; la maxi-série ne doit plus seulement raconter une histoire, il s'agit d'un vaisseau mère d'où sortent de nombreux satellites (un peu trop, peut-être). Du coup, Marvel Comics mandate Jason Aaron de donner envie au lectorat de floppies de lire les tie-ins et, à la fois, de ne pas perdre celui qui lira seulement War of the Realms en album. C'est un exercice qui peut s'avérer compliqué. Rick Remender s'était complètement planté avec Axis, Nick Spencer avait tendance à balancer les choses comme un catalogue dans Secret Empire, et Gerry Duggan s'est laissé submerger donnant l'impression d'être un prétexte à des mini-séries plutôt qu'une histoire pouvant être autonome dans Infinity Wars.

Remender, Spencer et Duggan sont pourtant des scénaristes talentueux et professionnels, mais la contrainte des events est devenue de plus en plus imposantes et, soyons francs, le Marvel Comics de C. B. Cebulski aime capitaliser sur les events multipliant les mini-séries autour de la maxi-série principale. Dans les faits, si on s'intéresse à l'épisode critiqué sur ces quelques lignes, toute une partie réside à nous énumérer ce qui se passe dans les tie-ins essayant de donner envie de découvrir un tel ou un tel.

Aaron a alors trouvé une bonne technique avec ce numéro ainsi que le précédent, en utilisant le ou la gardienne de Bifrost afin de raconter tout ce qui se passe à Midgard. Même si cela a un aspect catalogue, l'histoire n'est pas décentralisée sans raison, Aaron garde le focus sur la partie - et, en l'occurrence, le personnage - qui l'intéresse. Du coup, il remplit sa part du contrat tout en nous racontant une histoire cohérente, bien rythmée, et, surtout, qui vient à s'inscrire convenablement dans la continuité de la saga que Aaron a entamée en 2012.