Brian Azzarello rejoint la dessinatrice Maria Llovet pour nous raconter une fable érotique inspiré de la Divine Comédie, un joli programme que cette mini-série Faithless nous sert à la perfection.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je me permets d'utiliser cette critique pour vous dire tout le bien que je pense de BOOM! Studios qui est certainement la maison d'édition que je préfère en ce moment. Pas seulement parce qu'elle propose les titres issus du Whedonverse (Buffy, Firefly...) mais aussi pour la diversité de son catalogue proposant autant Lumberjanes, une série pour kids très moderne, et Giant Days, une plutôt axée jeunes adultes, mais aussi autant Mighty Morphin' Power Rangers, basée sur la série télé mais apportant les éléments qui ont tant fonctionné dans les comics de supers, et Ronin Island, le titre fantastique de Greg Pak. Sans compter les excellents titres Coda et Klaus. Le catalogue de l'éditeur est en tout cas fort intéressant et mérite qu'on s'y arrête. Et, c'est la raison pour laquelle j'ai lu ce premier épisode de Faithless de Azzarello et Llovet sans savoir dans quoi je me lançais exactement.

Maria Llovet est une dessinatrice qui a commencé à se faire un nom dans les comics destinés aux adultes il y a quelques années de ça. Elle aime dessiner la nudité féminine tout en respectant le corps de ses sujets. C'est érotique, jamais vulgaire et jamais politiquement correct. Ce n'est finalement pas étonnant de la voir associée à Brian Azzarello qui vient des comics pour adultes même si on pourrait avoir tendance à l'oublier depuis qu'il est devenu un scénariste vedette de DC Comics.

Autant dire que chez l'éditeur de Batman, il est tout de même pieds et mains liés, ne pouvant pas (ou plus) raconter des histoires matures comme il le pouvait faire avant. Il suffit de voir le scandale du Bat-Pénis pour le comprendre. Quelques part, il arrive à se venger avec Faithless mais, ne parler que de la nudité présente dans le titre serait très réducteur puisque l'intention est bien d'emmener une jeune femme dans un jeu dangereux avec Diable en personne.

Faith est une jeune femme qui s'amuse avec la magie noire. En tout cas, elle essaie. Un jour, elle rencontre par accident Poppy, une jeune femme qui vient de rompre avec son mec. Le courant passe bien et les deux femmes passent la journée ensemble. Ce que Faith ne sait pas (encore ?), c'est qu'elle est en train de se laisser séduire par une créature démoniaque.

Azzarello et Llovet nous racontent alors une fable d'épouvante moderne dans laquelle une jeune femme va glisser de plus en plus vers l'horreur. Ne serait-ce que la dernière page nous propose une image épouvantable après un déluge d'érotisme lesbien (pas de celui des films porno). Cette chute est très réussie donnant envie de connaître la suite.