Etranges remerciements

Je reviens une fois encore sur cette étrange manie qu’ont de nombreux écrivains de remercier à la fin de leur ouvrage, Pierre, Paul, Jacques de les avoir soutenus lors de l’écriture de leur bouquin. Qu’un livre soit dédié à une personne ou deux, en hommage, c’est tout à fait respectable et je dirais même très élégant. Qu’on en fasse des tonnes, ça me semble carrément ridicule.

Je ne citerai que deux exemples relevés dans des lectures très récentes : Taylor Brown (Les Dieux de Howl Mountain) étale ses remerciements sur trois pages tandis que Virginia Reeves (Un Travail comme un autre) exprime sa reconnaissance en citant 41 personnes !

Connaissez-vous une autre profession ou un autre domaine artistique où l’on s’étale autant en ridicules mercis ? Est-ce que votre boucher vous vend ses steaks enveloppés dans une feuille de papier où sont remerciés ses parents pour l’avoir incité à choisir ce noble métier, l’éleveur pour avoir produit de si beaux animaux, la vache Marguerite pour nous donner de si bons morceaux de viande ? Est-ce qu’au dos de la facture de votre plombier il y a des remerciements pour son instituteur qui l’a orienté vers ce job ?

 Eventuellement un cinéaste dédiera son film à quelqu’un, un mentor, en hommage à un disparu, mais c’est tout. Un musicien en fera autant sur la jaquette de son disque, mais on reste dans le raisonnable. Un peintre, lui, n’inscrit pas ce type de louanges au dos de sa toile. Alors pourquoi les écrivains s’y croient-ils obligés et surtout en de si longues listes ?


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois