Égypte, mon amour • Charlotte de Jong

Égypte, amour Charlotte Jong

Égypte, mon amour • Charlotte de Jong

Éditions L’Harmattan, 2019 (270 pages)

Ma note : 15/20

Quatrième de couverture …

Née au milieu du 19e siècle dans les quartiers mal famés de Londres, la petite Jane échappe à son triste destin le jour où elle entre au service de la célèbre Lady Lucie Duff Gordon qui la gardera à ses côtés lors de son départ forcé pour l’Afrique du Sud puis l’Égypte. Toutes deux, bravant les convenances anglaises, tomberont amoureuses de ce pays et de ses coutumes.
Les lettres de Lady Lucie Duff Gordon, matériau sur lequel se fonde ce roman, furent publiées de son vivant et connurent en Angleterre un vif succès qui ne se démentira pas jusqu’à nos jours, et racontent la vie ordinaire des Égyptiens de l’époque dont elle partage la vie. Femme éduquée et indépendante, elle critique le regard condescendant des Occidentaux d’alors, sur les populations orientales envers lesquelles elle éprouve beaucoup d’attachement, jusqu’à son décès en 1869.
La servante de Lady Lucie Duff Gordon a réellement existé, mais nul ne connaît sa vision des voyages ni ne sait ce qu’il est advenu d’elle après la disparition des récits de sa patronne. Son histoire a donc été entièrement reconstituée à défaut de connaître la mystérieuse vérité.

La première phrase

« J’avais six ans quand je compris que ma famille était pauvre. J’allais me souvenir pour toujours du sentiment étouffant d’incapacité et d’injustice qui en découlait. »

Mon avis …

Comme j’aime ces romans qui me font voyager ! Coup double avec Égypte, mon amour qui nous entraîne en plein cœur du XIXe siècle (vous commencez à connaître mon engouement pour cette période historique) et nous embarque pour un voyage au bord du Nil. Auteure danoise installée en France, Charlotte de Jong connaît bien l’Égypte pour y avoir séjourné une première fois en 1998. J’ai grandement apprécié les descriptions de ce pays, tout comme j’ai aimé rencontrer Jane et Lady Glarington, m’imaginant leur vie si éloignée des conventions strictes de l’aristocratie anglaise.

Via ce roman, Charlotte de Jong nous conte le vécu d’une lady anglaise souffrant de tuberculose, et effectuant de nombreux voyages dans l’espoir d’une guérison. Pour cela, elle s’est inspirée des lettres d’une certaine Lady Duff Gordon (devenue Lady Glarington dans cet écrit). Le récit nous est ici rapporté dans sa totalité par Jane, domestique de Lady Glarington. Si la jeune femme est issu d’une famille nombreuse, et des bas quartiers de Londres, elle fait vite preuve de débrouillardise avant d’entrer au service des Glarington. Elle accompagnera alors lady Glarington dans tous ses déplacements : en France d’abord, puis en Afrique du Sud avant de gagner l’Égypte.

Outre les descriptions des paysages, j’ai aimé l’évocation des tenues, du protocole, des règles domestiques de cette époque. Jane et lady Glarington étonnent dans le sens où, loin de rejeter les coutumes égyptiennes (l’Égypte était alors un pays on ne peut plus mystérieux), elles finissent par en adopter certaines tout en tissant des liens avec les Égyptiens. Les deux femmes vont apprendre la langue arabe, mais aussi se défaire de leurs corsets ! Une fois en Égypte, la santé de lady Glarington étant bien trop précaire, il ne sera plus du tout question de retourner en Angleterre.

L’intrigue se noue également autour d’une histoire d’amour, qui je vous l’avoue m’aura captivée de bout en bout. Les pages auront tourné à une vitesse folle, rien que parce que j’étais impatiente de découvrir comment ce roman allait s’achever.

Pourquoi alors suis-je passée à côté du coup de cœur (même si je pense l’avoir frôlé de justesse) ? Peut-être parce que j’ai eu l’impression que certains passages ou chapitres se répétaient au bout d’un moment. J’ai pour autant plutôt passé un bon moment en compagnie de cet écrit, et je suis ravie d’avoir pu voyager dans le temps tout en suivant les bords du Nil.

Extraits …

« – Tu as l’air propre et bien élevée. Tu peux t’installer ici dans la chambre que Jessica t’indiquera et je t’attends demain matin dans ma chambre pour ma toilette.
– Merci, Madame.
Nous quittâmes la pièce en silence pendant que Lady Glarington reprenait la lecture du livre qui reposait sur ses genoux. J’avais très chaud, en partie à cause de ma nervosité et en partie parce qu’il faisait très chaud dans le salon où la cheminée était allumée bien que nous fussions en plein été. »


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois