Les gardiens de la lagune de Viviane Moore

Par Erine @6Erine

Les Gardiens de la lagune de Viviane Moore est un polar historique en plein cœur de Venise au XII ème siècle. Une belle occasion pour ma part de (re)découvrir un endroit que j'ai déjà pu visiter mais pour cette fois, quelques siècles en arrière. J'attendais beaucoup de cette trame historique et je n'ai pas été déçue.

Les Gardiens de la lagune permet de découvrir une nouvelle enquête du héros récurrent, Hugues de Tarse de cette série écrite par Viviane Moore. Mais soyez rassurés cet ouvrage peut se lire très facilement sans avoir lu les précédents et je suppose que cette affirmation est vraie pour chaque livre. Bien entendu, si votre idée est de découvrir le héros plus en détails, il peut être plus logique de suivre l'ordre de parution pour les lire.

Pour ma part, je ne me suis pas sentie en difficulté car notre protagoniste, sa famille et ses " serviteurs " mettent les pieds pour la première fois à Venise au XIIème siècle en même temps que nous. Cela est un atout car ces nouveaux lieux, la plupart des personnages sont encore inconnus pour Hugues et son entourage du moins dans l'ensemble. Son arrivée n'est pas totalement hasardeuse puisque c'est le doge lui-même qui les accueille et met à la disposition du chevalier une habitation et les objets, aliments de première nécessité. Mais cette invitation n'est pas si désintéressée car aussitôt un premier meurtre commis, le doge n'hésite pas à faire appel à l'expertise du héros des Gardiens de la lagune, dont la renommée sur des précédentes enquêtes l'a précédée.

Une enquête pas si aisée puisque Hugues n'est pas encore connu des habitants, la ville de Venise a ses particularités et s'étend aussi sur plusieurs îlots, a son dialecte... Mais cette homme s'adapte et plutôt bien ; il trouve rapidement assistance dans ses recherches. Il procède pas à pas aux interrogatoires, à la recherche des indices tout en nous permettant de découvrir la culture vénitienne au travers de sa langue, de sa gastronomie, de ses merveilles architecturales, de ses mœurs.

Cette enquête se déroule dans une ambiance crédible, même si au fil des pages l'impression que le contexte historique prend le dessus devient de plus en plus évident. Cela ne m'a pas dérangé car j'avais ces attentes précisément mais je pense que cela peut rester un bémol pour un polar historique. Pour ma part, je mettrais mes points négatifs sur une histoire trop rapidement résolue et des personnages plus que survolés dans ces 336 pages. L'auteur se repose beaucoup sur les anciens ouvrages pour ne pas avoir besoin d'étayer certaines précisions si bien qu'en fin de compte, je ne saurais pas définir la personnalité de Hugues (mis à part qu'il est intelligent, tactique...ce qui reste assez banal pour un enquêteur) et encore moins de ses proches. Les seuls accents ont été mis sur le personnage qui devient la bête noire de l'intrigue ainsi que sa famille , où pour le coup, l'auteur a brossé un portrait concis et très explicite pour comprendre les tenants et les aboutissants des crimes.

En conclusion, Les Gardiens de la lagune de Viviane Moore est une enquête en filigrane au côté d'Hugues de Tarse mais surtout la découverte de la Venise du XIIème siècle, ses moeurs, sa langue, sa culture, sa cuisine.

  • Maison d'édition : Editions 10/18
  • Nombre de pages : 336 pages
  • 4ème de couverture : Une ancienne légende vénitienne raconte que, sous l'archipel, sommeille un monstre - dragon ou bête de l'Apocalypse - que seuls les gardiens de la lagune tiennent en respect...Nous sommes en 1162, des ossements enfouis sous les décombres d'une église font ressurgir un passé que beaucoup auraient préféré garder secret... Quelques jours plus tard, un cadavre est retrouvé dans le canal du Rialto. Un meurtre qui entache le nom du doge Vitale Michiel II. Malédiction, crime politique ou vengeance ?
    Hugues de Tarse aura besoin de toute sa sagacité et de celle d'Eleonor de Fierville pour comprendre à quel point les Vénitiennes jouent un rôle fatal dans cette sombre histoire d'amour, de jalousies et de haine.