Elle est comme ça, Cassandra Darke. Une harpie. Pingre. Aigrie. Acariâtre. Misanthrope. Et malhonnête en plus. Cette marchande d’art gérant la galerie de son défunt mari a vendu des faux en toute connaissance de cause. Depuis la révélation de ses méfaits et le procès qui a suivi, elle vit en recluse, fuyant davantage encore le monde et ses obligations. En acceptant d’héberger la fille de son ex dans son sous-sol aménagé en studio (et en échange de services aussi variés que pénibles, cela va de soi) Cassandra ne se doute pas qu’elle va vivre une cascade d’événements plus désagréables les uns que les autres, de la mort de son chien à un revolver trouvé dans le panier à linge en passant par des SMS menaçants reçus par un expéditeur lui promettant les pires tourments…
J’ai adoré ce roman graphique so british dont la narration, entre longs récitatifs très littéraires et dessins très travaillés peut de prime abord donner l’impression d’être trop bavarde. Finalement on se rend compte que l’équilibre entre les deux formes est idéal et que l’ensemble se révèle parfaitement digeste.
Un récit dense, fourmillant de détails, qui tient à la fois du polar, de la comédie de mœurs et de la satire grinçante. C’est mordant, irrévérencieux et sans concession tout en restant d’une grande élégance. So british, quoi !
Cassandra Darke de Posy Simmonds. Denoël Graphic, 2019. 95 pages. 21,00 euros.