Paul Colize : Un Long moment de silence

paul colizePaul Colize est un écrivain belge de polars né en 1953 à Bruxelles. Un Long moment de silence  date de 2013. 

De nos jours à Bruxelles. Stanislas Kervyn vient d’écrire un livre sur son père, disparu quand il avait moins d’un an, assassiné avec d’autres lors d’un attentat terroriste au Caire en 1954. A l’occasion d’un passage à la télévision pour la promotion de cet ouvrage, un mystérieux appel téléphonique d’un inconnu lui promet des informations inédites sur ce crime qui vont remettre en cause le peu qu’il croyait savoir : son père n’était pas une victime collatérale mais la vraie cible des terroristes !

La construction du roman court deux lièvres à la fois, deux pistes qui semblent parallèles au début mais qui bien vite vont se croiser, comme de bien entendu.

Nous avons donc d’un côté, Stanislas Kervyn patron intransigeant d’une boite d’informatique, « qualifié de taiseux, solitaire, introverti, asocial et misanthrope » et j’ajouterai chaud lapin ou pour faire court, un type franchement antipathique. L’autre piste concerne Nathan Katz à la fin des années quarante, immigré juif d’Europe centrale à New York, enfant rescapé des camps d’extermination nazis où périt sa famille. Il est rapidement recruté par une société secrète juive dont le but est de juger et punir les criminels de guerre encore en liberté. L’enquête de Kervyn va se révéler lourde de conséquences pour lui, des secrets de famille vont sortir de l’ombre pour le pire comme pour le meilleur.

Un roman sur les crimes de guerre nazis, les réseaux de protection des criminels et ceux qui les pourchassent. Une aventure qui court en Europe, à New York, au Caire et en Israël. Les morts d’hier et ceux d’aujourd’hui, le grand âge de ceux qui ont vu ou vécu ces évènements ; ceux qui se taisent, ceux qui finissent par parler ou qui avouent sous la torture. Et la vérité qui finit par sortir de cette boue immonde.

Le roman est fait de phrases très courtes, sèches. Les chapitres sont maigrichons. La lecture est extrêmement rapide. Dommage que le personnage principal, Stanislas Kervyn soit aussi antipathique, au point d’en être caricatural car ça amoindrit la note finale pour ce très honnête bouquin. Une postface très émouvante de l’écrivain, informe le lecteur que s’il s’agit bien d’une fiction, le livre a une part de réalité et Paul Colize nous en donne les clés familiales. Et là, respect.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois