Blues pour Irontown, John Varvey

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Blues pour Irontown

Connu pour les deux romans que constitue Gens de la Lune dont le dernier sorti en 1992, John Barley nous fait la surprise de sortir un troisième tome « Blues pour Irontown » publié chez Denoël déjà en charge des précédent dans la collection Lune d’Encres. On retrouve l’univers, mais cette fois-ci à travers les yeux de Christopher, un ancien flic devenu détective privé ayant un certain goût pour les années 30.

Vous avez le droit inaliénable de commettre toutes les conneries que vous voulez, tant que ça ne présente aucun danger pour autrui.

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Irontown la Sombre

Blues pour Irontown est un hybride, à la fois polar, science-fiction, mais aussi philosophique. Plongé dans un monde lunaire crédible suite à l’invasion de la Terre où l’IA est devenu aussi normal que manger une glace (ma comparaison est étrange, j’en conviens.). Tout est pensé pour faciliter la vie de l’homme ! La technologie et la surveillance sont tout. Il existe entre autres un quartier entier permettant de vivre à l’époque souhaitée où vie notre personnage principal, Christopher, ancien flic et archétype du détective de ces vieux films noirs au chapeau, pardessus et bourdon.

Le roman commence par l’arrivée d’une femme, Mary, qui cherche à retrouver la personne qui lui a transmis la lèpre. Les maladies dans ce monde n’existent plus et ne sont plus qu’un moyen de loisir. On apprend par exemple qu’à un moment la grande tendance était d’avoir la syphilis, rien que ça ! Sauf que dans le cas de Mary, c’est bien une personne tierce qui lui a inoculé volontairement le virus et c’est là tout le problème. S’enchaîne alors une partie de cache-cache rythmé par des flash-back permettant de mieux comprendre la psychologie de Christopher et de faire avancer l’enquête.

Personnellement, ce roman fut un vrai plaisir de lecture. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas autant éclaté dans un livre de SF, de plus bourré de référence au genre et à la pop-culture. J’ai adoré ces intermèdes avec Sherlock, le partenaire canin de Christopher. Écrit avec ses propres mots, ces chapitres donnent vraiment une autre saveur plus humoristique, moins coincé. C’est un personnage vraiment à part entière avec des questionnements sur l’humain intéressante. Sa relation assez particulière avec Christ est vraiment le ciment du roman. L’enquête sans trop prendre le dessus est dosé comme il faut pour que le petit twist arrive sans trop de heurts, bien que je l’ai compris un peu avant.

Difficile donc de trouver un défaut et j’espère de tout cœur que l’auteur fera une suite, car la fin très ouverte laisse entendre de nouvelles aventures et certaines réponses n’ont à mon sens, pas forcément était données. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié l’introduction où l’auteur explique son ressenti face à la science-fiction, ses romans et l’écriture de celui-ci tout en rappelant plus loin les événements antérieurs.

Conclusion, un roman hybride rondement mené avec une inspiration certaine pour les films noirs et la pop-culture qui parsèment le roman. Christopher est un personnage un peu cliché dans le rôle de détective, mais colle parfaitement à l’ambiance attendue, un peu Deckard ! Enfin, que dire de Sherlock, chien doué d’intelligence tellement attachant qu’on aurait pu faire un roman entier sur lui avec des chapitres de son point de vue par ses mots. C’était une idée un peu casse-gueule, mais John Varley a réussi l’exercice avec brio. Il me tarde de retrouver l’univers avec ses romans précédant et peut-être avec sa suite, car c’est quand même l’univers le gros point fort. L’auteur a vraiment pensé à tout et a réussi à rendre crédible un univers complet sur juste 255 pages. Prouesse.

Une bonne entrée en matière au style fluide parfait pour découvrir la science-fiction. Merci aux éditions Denoël pour la découverte ! Un nouvel auteur qui deviendra sûrement un écrivain SF à suivre avec intérêt.


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Edition Denoel

260 pages

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Lu pour le Challenge de L’imaginaire, catégorie : Sous-genre de la SF (Cyberpunk)

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