Richard Lange : La Dernière chance de Rowan Petty

richard langeRichard Lange, né en 1961 à Oakland en Californie, est un écrivain américain. Issu d'un milieu ouvrier, il s'essaye aux études de cinéma à l'université de Californie du Sud, voyage en Europe et enseigne l'anglais à l'institut Berlitz de Barcelone. De retour à Los Angeles, il fait toutes sortes de jobs dans l'édition avant de se lancer dans l’écriture. A son actif, un recueil de nouvelles et ce troisième roman, La Dernière chance de Rowan Petty qui vient de paraître. 

Rowan Petty, petit escroc néanmoins sympathique, se voit proposer une grosse affaire par une ancienne relation. Objectif : récupérer à Los Angeles deux millions de dollars, butin résultant d’une arnaque montée par des militaires en Afghanistan. Sur ce pitch de départ vont venir se greffer, Tinafey la prostituée Black dont notre héros va tomber amoureux, Sam sa fille qu’il ne voit guère et Carrie son ex-femme, Beck un acteur has-been, Tony le soldat estropié qui cache le fric…

Autant vous le dire tout de suite, ce ragoût très mangeable n’est pas assez épicé pour moi car Lange n’est pas un écrivain diabolique, alors si vous êtes amateur de romans noirs, passez votre chemin. Ici, nous sommes dans le gris très clair. Pour autant, le bouquin aura toute ses chances avec un large public comme par exemple : les cardiaques ou malades du cœur qui ne risqueront pas les émotions fortes, les âmes sensibles qui n’auront rien à craindre de scènes de violence appuyées, les prudes qui s’éviteront les scènes de sexe torrides, les lecteurs un peu lents du cerveau qui n’auront aucun mal à suivre l’intrigue. Ce qui fait déjà beaucoup de monde.

Et il ravira carrément celles qui aiment les belles histoires (larme au coin de l’œil) où un père absent retrouve sa fille et se voue à son avenir compromis par une grave maladie. En fait, je me demande d’ailleurs si ce n’est pas là, le vrai sujet du livre. Avec piques au système médical américain « - Soigner une tumeur coûte extrêmement cher dans notre pays. Vous pourrez négocier une remise, mais vous devez savoir qu’une maladie comme celle-ci peut vous laminer si vous n’y êtes pas préparé. – On parle de combien, à peu près ? – Un million de dollars au bas mot, et ça pourrait être beaucoup plus selon l’évolution de son état. – La vache. » Un million pour les soins, deux millions pour le magot… vous voyez le topo ?

Donc, le roman ne m’a pas emballé outre mesure mais je dois être juste, il se lit très bien avec son rythme mid-tempo et surtout sa naïveté rafraichissante. Je conclurai en laissant la parole à l’écrivain, « Merde alors, c’était du grand n’importe quoi » (page 380) – puisque l’auteur a toujours raison.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois