Pour le label créé par Brian Michael Bendis pour DC Comics, Wonder Comics, Mark Russell et Stephen Byrne s'unissent pour ramener les Wonder Twins dans le canon grâce à cette mini-série en 6 parties.

Les Wonder Twins sont un frère et une sœur qui ont fait leur début dans Super Friends, le dessin animé de Hanna-Barbera. Zan, le garçon, et Jayna, la fille, accompagnaient Superman et les autres dans leurs aventures contre les puissances du mal. Depuis leur disparition du petit écran, le jumeau et la jumelle ont disparu presque complètement. Il y a bien eu quelques tentatives mais, rien de fructueux.

Il faut être franc : ce ne sont pas des personnages qui collent vraiment aux comics. En effet, ils étaient pensé pour être des personnages plutôt divertissants pour le show télé qui avaient aussi pour but de permettre aux téléspectateurs et téléspectatrices de s'y identifier plus facilement que Batman ou Wonder Woman. Ça avait plutôt bien marché sur moi à l'époque même si leurs pouvoirs sont un peu lamentables : elle a le pouvoir de se transformer en animaux (ce qui peut être pratique) et lui en eau (allez savoir pourquoi). Mais pour utiliser leur don, les deux doivent se checker en criant une phrase magique. Clairement, il s'agit d'un gimmick qui passe très bien à la télé mais qui peut être redondant - voire pénible - en BD.

Tout cela, Mark Russell en est conscient. Il est aussi conscient que sa série ne va pas s'adresser à un jeune lectorat qui ne connaissent pas les personnages mais plutôt à des leurs fans quarantenaires. Du coup, il faut arriver à trouver un compromis afin de respecter la ligne éditoriale de Wonder Comics et plaire au public visé par la licence. Le scénariste y parvient parfaitement en mélangeant l'ambiance teen movie et la parodie du super-héroïsme.

Dans les faits, nous découvrons donc la vie de Jayna et Zan fraîchement débarqués sur Terre qui doivent alterner entre lycée et le Hall of Justice afin de s'habituer à leur vie de terrien·ne·s. Cela est un prétexte, tel un bon teen movie, une critique de la société mais aussi un regard taquin sur les règles qui régissent le monde des supers. Il y a donc des moments assez pertinents, d'autres très drôles notamment lorsque Russell nous dévoile comment se déroule certaines missions avant que les supers s'organisent.

On lit avec grand plaisir ce premier numéro même si aucun fil rouge se dégage de cette mise en bouche. Du coup, je me demande comment va s'articuler cette mini-série mais l'ensemble est assez plaisant à suivre. D'autant plus que le tout est raconté avec talent par Stephen Byrne qui signe dessins, encrage et couleurs. Il y a peut-être des découpages de page un peu trop denses mais il arrive à donner vie à chaque scène. Et puis, il semble s'inspirer du regretté Mike Wieringo dans sa manière de dessiner les supers de la Justice League, ce qui est plutôt preuve de bon goût.