L’ours et le rossignol, Katherine Arden

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L’ours et le rossignol

Fort de son succès outre-atlantique, les éditions Denoël ont récemment traduit ce best-seller et premier roman de Katherine Arden. Inspiré par l’histoire et le folklore de la Russie, L’ours et le Rossignol est le premier roman de l’autrice. Un roman hommage superbement illustré par Aurélien Police pleins de merveilleux et de femmes fortes.

Toute ma vie, on m’a dit “Viens” et “Va”. On me dit comment je dois vivre et on me dit comment je dois mourir. Je dois être la servante d’un homme et sa jument pour ses plaisirs, ou me cacher derrière des murs et abandonner ma chair à un dieu froid et silencieux

[Merci aux éditions Denoël pour la découverte. C’est un roman que j’attendais avec une (très) grande impatience.]
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Folklore slave et féminisme 

L’Ours et le Rossignol est pour moi du pain béni. J’attendais sa sortie VF avec une très grande impatience depuis sa découverte sur le blog de Refletsf. J’aime tout ce qui touche de près ou de loin à la Russie et un roman qui puise son inspiration dans les grands contes et folklore du pays ne pouvait qu’être du pur bonheur.

Pourtant, je suis assez mitigé par cette lecture. Séparé en plusieurs partie, le roman prend le temps d’installer son histoire et ses personnages en amenant très tardivement les éléments de merveilleux et de folklore. C’est quelque chose qui a pas mal posé problème pour moi qui aime entrer très vite dans un roman. On apprivoise les coutumes et pensées de la Rus’ en découvrant un pays plutôt misogynes envers les femmes où le grand objectif de ces dernières, en oubliant tout libre-arbitre, est de faire le meilleur mariage qui soit rapidement (13/14 ans). C’est dès lors, que Vassia se rebelle délibérément envers sa famille et surtout face à la dévotion religieuse de sa belle-mère entièrement liée au Père Konstantin que les choses deviennent intéressantes. On tombe alors complètement dans la fantasy et l’écriture superbe de Katherine Arden, qui pour un premier roman m’a totalement bluffé tant le vocabulaire est riche, n’y est pas pour rien. On est alors dans un véritable conte cruel envers son personnage principal. Par certains aspects, j’ai eu parfois la sensation de voir Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Notamment avec le Père Konstantin et ses délires religieux extrémistes sali par ses pensées impures. Chaque personnage est unique, loin des clichés avec une vraie psychologie et des questionnements profonds. C’est ce qui fait aussi la richesse de ce roman.

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J’attends désormais le tome 2 afin de retrouver cette ambiance particulière et ses personnages que j’ai appris à aimer, en espérant qu’il y aura un petit peu plus d’action dans le premier tiers du roman.

En conclusion, c’est un premier tome convaincant qui n’est pas exempt de défaut, mais pour un premier roman, c’est vraiment magique et très bien réussi. J’ai beaucoup aimé les frères de Vassia et j’espère les retrouver dans leurs nouvelles vies ainsi que toutes ces créatures du folklore que je connaissais déjà et que j’ai aimé retrouvé, comme les domovoï ou autre russalka. L’Ours et le Rossignol est un roman écrit comme un conte, hommage aux plus beaux contes russes et rien que le choix des prénoms n’est pas anodins. Vassia étant, à mon sens, un beau clin d’œil à Vassilissa La Très Belle. Katherine Arden, écrit avec un sens véritable de la poésie et la traduction est vraiment réussie ! Derrière le féerique et le merveilleux, L’Ours et le Rossignol est aussi un beau roman sur les liens familiaux et le sens du mot famille.

Je ne peux donc que vous le conseiller !


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Edition Denoël 

351 pages

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Sortie Janvier 2019


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