Calendar Girl, Janvier d’Audrey Carlan

Calendar Girl, Janvier d’Audrey Carlan

Résumé :

Mia vit seule avec son père et sa petite sœur à Las Vegas. Elle veut devenir comédienne. Depuis le départ de sa mère, son père boit et joue. Il emprunte 1 million de dollars, qu’il perd et ne peut rembourser. Le prêteur sur gages l’expédie dans le coma. Mia doit ainsi assumer la dette de son père sous peine que sa petite sœur et elle subissent le même sort. Un contrat mensuel de 100.000 dollars : elle deviendra escort girl.

Suivez les aventures de Mia chaque mois, découvrez avec elle une nouvelle ville, une nouvelle vie et un nouvel homme…

12 MOIS – 12 VILLES – 12 HOMMES

ATTENTION :

Si vous suivez le blog depuis quelque temps déjà, vous le savez, ou vous vous en doutez fortement : n’étant pas une grande fane de romance j’ai encore plus horreur de CE genre de romance qui est clairement de l’érotisme… On pourrait alors se demander pourquoi avoir lu une telle « chose ». Ma réponse sera simple et peut-être bidon, mais c’est à titre d’expérience ! N’en ayant jamais lu, j’avais besoin de matière pour me faire mon propre avis, besoin de preuves écrites pour pouvoir mieux critiquer le genre. J’ai été servi ! Il y a de quoi parler !

Calendar Girl, Janvier d’Audrey Carlan

L’histoire :

Je ne vais pas vraiment me concentrer là-dessus : c’est juste une fille qui va entrer dans une agence d’escorting (que tient sa tante, qui l’encourage par la même occasion) afin de rembourser les dettes de son père. Pour ce faire elle passera les douze différents mois de l’année chez un homme (qui a les moyens) différent. Dans son contrat il est stipulé qu’elle n’est pas obligée de coucher avec l’homme en question, MAIS si elle le fait elle a une promotion. Que dire de plus ? Le « suspense » (dans la mesure du possible) fait de l’histoire un récit très prévisible et ennuyeux. Je préfère donc me consacrer sur tous les trucs à faire ressortir de ce livre.

Tous les clichés :

Attention la liste va être très longue.

–   NUMERO 0. Sa tante et sa meilleure amie l’encouragent à se lancer dans cette aventure et d’en profiter à fond. Elles conseillent à Mia de se décoincer et de profiter de sa jeunesse pour accéder à plein de richesses matérielles. Voilà. Continuons…

–   NUMERO 1. Une femme doit forcément être très grande et très fine (mais avec plein de formes) pour être belle (Wups erreur ! On dit bonne dans ce livre). C’est logique on est d’accord qu’une femme qui n’a pas les dimensions des mannequins Victoria Secret ne l’est pas ? #humour Honnêtement, au début du livre Mia se disait de taille grande mais avec des formes patati patata je me suis dit « chouette elle doit avoir les mêmes pseudos-abdos que moi !) La grosse blague. En fait elle a juste le gabarit « à la mode » ou « Instagramable » qui correspond aux idéaux féminins actuels. Tous les corps sont beaux, arrêtez de nous faire complexer.

« Tu mesures quoi – à peu près un mètre quatre-vingt-cinq ? Et tu pèses soixante-trois kilos ? »

–   NUMERO 2. Encore une fois des formes ce n’est pas uniquement avoir de la poitrine et des fesses. C’est super d’en avoir et de ne pas en avoir. Chacun est beau à sa manière. Cette phrase je l’ai trouvé hyper offensante.

« – Ça te plaît ? je demande en me déhanchant, consciente que ça accentue mes courbes. Car je sais que mes courbes lui plaisent. Il m’a dit des tonnes de fois qu’il était amoureux de mon corps. Il aime les femmes avec des formes – pas les brindilles avec un corps d’enfant. »

–   NUMERO 3. Les insultes sont très nombreuses. Je suis peut-être mal placée pour critiquer ce fait mais JAMAIS au GRAND JAMAIS je ne parlerai comme cela à une amie. C’est vulgaire, méchant et mal placée. A ne pas utiliser.  

Exemple 1 :

« – Salut ma salope ! Ça fait longtemps ! crie Ginelle d’une voix agacée. / – Salut ma pute, désolée de ne pas t’avoir appelée, mais je travaillais ».

Exemple 2 :

« J’éclate de rire. / – Pour voir ton cul de salope en bikini ? Beurk. / Je fais un bruit de régurgitation et je fais semblant de m’étouffer. / – Tu es tordue, tu sais. Je crois que je vais annuler ton statut de meilleure amie, crache-t-elle. / – Tu ne peux pas révoquer mon statut – je le suis et puis c’est tout. Comme les dix commandements, c’est comme ça. / – Tu viens de comparer notre amitié aux dix commandements ? Tu es sérieuse ? / – Euh… ouais ! / – Tu vas aller en enfer, déclare-t-elle. / – Si c’est le cas, tu auras intérêt à être là pour venir me chercher ! / Elle glousse et je souris en serrant fort mon téléphone. / – Bien sûr que je serai là. / – Je t’aime. / – Je t’aime aussi, salope. ». Que dire de plus ?

–   NUMERO 4. C’est triste comment les gens peuvent se servir du sexe pour obtenir ce qu’ils veulent. Je trouve ça vraiment très triste que les sentiments et les valeurs de certaines passent après ça. Je suis peut-être bloquée dans un rêve ou dans l’espoir d’une vraie romance… Pour moi ce livre est tout sauf ça…  

« Je suis sûr qu’il y a beaucoup de choses que tu peux faire, Chérie, mais j’ai besoin d’aider ma nana pour me sentir viril.  Et puis, tu es sympa de jouer le jeu. / … mon Dieu, cet homme est un sex-toy géant. Depuis cette conversation, ils baisent comme des lapins. Mon Dieu, c’est affreux. Je n’ai même pas encore quitté Wes que je salive devant la photo du prochain. Peut-être suis-je une salope, finalement. »

Toutes les remarques :

–   Douze. C’est tout bête mais j’aurai trouvé comique qu’il y ait 12 chapitres dans une série de livres qui se décompose pour former les 12 mois de l’année. L’impact aurait été différent que celui de diviser la saga en 12 tomes mais ce genre de situation comique/mise en abîme m’aurait bien fait rire. (P.S. : je suis bon public)

–   Vulgaire. Je ne sais pas si je suis la seule qui ait été choqué par un certain type de vocabulaire, après c’est une romance érotique il ne faut pas trop lui en demander, mais les expressions « baiser » et « à poil » je trouve ça vraiment moche. Dans un moment qui se voudrait « sensuel » baiser ne s’utilise pas… On peut dire à la limite « faire l’amour », même crac-crac (coucou les Sims) c’est mieux ! Et que dire de « à poil » ? C’est juste moche… Ça fait gros beauf… Bref ça n’a rien de romantique comme « romance ».

–   Instant de prévention. ON N’OUVRE PAS UN PRÉSERVATIF AVEC LES DENTS ! Je veux bien que nos personnages soient dans le feu de l’action hop hop hop il se passe des choses, peut-être que la nana a trouvé ça « sexy », « animal » ou que sais-je de tordu mais BON SANG DE BONSOIR on n’ouvre PAS AVEC LES DENTS ! Je vais faire la personne reloue mais le préservatif peut être endommagé, voir directement percé et il n’y a alors plus aucune utilité de l’utiliser ! (P.S. même s’il n’est pas directement percé mais « juste déformé » sous l’échauffement du latex la protection peut se rompre pendant l’acte)

–   OUVRONS LES YEUX. Franchement l’idée aurait pu être plus exploitée. C’est à la base un peu originale mais dans un sens plus éthique ça aurait été plus intéressant. Je vais vous ressortir la phrase clichée de 50 nuances de Grey pour démontrez quelque chose qui me gêne beaucoup « si Christian Grey n’avait pas été millionnaire et s’il avait vécu dans une caravane ça aurait été un épisode des Experts ». L’histoire de Mia semble sortir de l’ordinaire car une jeune et belle femme de Las Vegas (Oui L.A. à prononcer aile-haille pour accentuer le truc) qui enchaîne les beaux millionnaires de la contrée… Et tout le monde trouve ça excitant… Pourquoi ne pas parler des femmes qui sont obligées de vivre ça pour payer les vraies dettes de leur famille dans des pays ou la prostitution est « leur première option » pour avoir un « boulot » stable ?

Je vous laisse un petit reportage « Bangladesh : dans le bordel de Daulatdia | ARTE Reportage » qui fait bien réfléchir…

Les éléments paradoxaux :

Il y a deux petites choses qui m’ont intrigué lors de ma lecture. Ce sont des petites citations pas si bêtes que ça, avec lesquels je suis extrêmement d’accord. Je ne m’attendais juste pas à les retrouver dans un livre pareil surtout avec le nombre incalculable de mots ou d’idées négatives et pas constructives écrites.

–   NUMERO 1.  « Lorsqu’elle refroidit et qu’elle durcit, elle appuie sur ma peau pour arracher tous mes pauvres petits poils, me laissant davantage comme une petite fille que comme une femme. C’est déprimant, et je ne comprends pas pourquoi des femmes font ça volontairement si elles ne sont pas payées une fortune. Je sais ce que j’y gagne, moi – c’est quoi leur excuse, à elles ? » Bon je ne suis pas d’accord avec la partie où elle est excusée. Chaque femme devrait être libre de faire ce qu’elle veut de son corps et arrêter de s’infliger le maquillage, l’épilation et tout ce qui va avec pour correspondre aux standards. Je vous renvoie vers une superbe vidéo de La Carologie pour vous expliquer ça :

–   NUMERO 2.  « – Est-ce que tu as déjà été amoureux ? / Il tourne brusquement la tête vers moi en souriant légèrement. Il s’allonge sur le dos en se redressant sur ses coudes, et il secoue la tête. / – Non, je ne crois pas. J’ai cru l’être, une ou deux fois, mais comme je l’ai dit, les choses n’étaient jamais simples. Je crois que lorsqu’on aime quelqu’un, c’est censé être facile. Les choses doivent trouver leur place naturellement, sans forcer, non ? / Je hoche la tête. / – Les planètes, les lunes et les étoiles s’alignent et tout fonctionne, c’est ça ? je réponds en souriant. / – Quelque chose comme ça, ouais, dit-il en riant. Et toi ? ». Cette définition de l’amour est bien trop jolie pour se retrouver dans ce livre. Oui je suis une rageuse.

Les autres réflexions :

Il y a encore tant de choses à dire. Tant de clichés, de stupidités à démonter. Voici quelques liens de choses qui m’ont intriguées ou fait réfléchir :

Sur la blogosphère :

   L’article d’Aurelalala parlant de son rapport avec la romance et l’érotisme. C’est drôlement intéressant et sa vision des choses permet de comprendre la situation « particulière » de la place de l’érotisme dans le milieu de la romance PAR quelqu’un lisant justement de la romance… Bref je ne vous en dis pas plus heureusement que Le Tempo des Livres à reblog son article parce que c’était fort sympathique ! L’article en question :  ICI

   Là pour le coup ça n’a pas été un article en particulier, la réflexion et l’envie d’écrire sur ce livre sont un peu la faute (encore :p ) du Tempo des Livres avec qui j’ai beaucoup échangé ! D’ailleurs si vous le pouvez, aller faire un tour sur son blog elle lit des genres et histoires vraiment intéressants ! Le lien :ICI

Autres articles, presse :

–   « Réactionnaire », « stéréotypée » : la romance érotique, un genre faussement sulfureux ?   explique l’image de « l’homme dominant », « C’est Barbie et Ken qui baisent », « Ça reste du fantasme »…

   « Ma fille a lu un roman érotique »  cet article je l’ai trouvé « un peu trop » dans l’excès. Ce sont les intrigues de parents ayant appris que leur fille a lu un roman érotique… Il n’y a rien de si choquant que ça j’ai été assez surprise même. Calendar Girl est certes mon vrai premier livre de ce genre mais j’ai eu une période (sombre) ou je ne lisais que des Harlequin. C’était des romances plus douces et même si, effectivement, il y avait des passages un peu olala soit je zappais, soit je lisais et puis disons que ça apprend des choses. Ce n’est pas pire que tous ces sites X… Je pense qu’il faut savoir doser entre l’addiction à ce genre de chose et la curiosité. Je pense que si c’est lu avec une prise de recul ça peut effectivement être intéressant. Tant qu’on reste dans le respect de ces valeurs et celles d’autrui, tout va pour le mieux.

Le dernier mot :

Comme vous avez pu le constater j’ai adoré ce livre !

Non soyons honnête… Ce n’est vraiment pas un livre que je recommande et ça me fait très mal de savoir que c’est une femme qui l’a écrit.

A titre de curiosité je pense que ça peut être intéressant de le lire. Il y a peu être des amateurs de romance qui parfois aiment lire d’autres choses… Mais je pense que c’est dangereux de laisser ça à de jeunes filles. C’est dévalorisant, l’image de la femme est réduite, trop de fausses idées sont véhiculées. Ce N’EST PAS ça l’AMOUR. Il n’y a pas d’histoire d’amour simplement de sexe…  

Femmes, rebellez-vous !

Calendar Girl, Janvier d’Audrey Carlan

Saga : Calendar girl

Titre : Janvier

Auteure : Audrey Carlan

Editions : Hugo Romance

Collection : New romance

Genre : New Romance (= érotique……………)

Année de parution : 2017

Nombre de pages : 154


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois