Ségrégation, Lutte des Noirs pour les Droits Civiques, non-violence, biographie, Etats-Unis

Dans la lutte pour les Droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, il y a plusieurs figures emblématiques qui ressortent, telles Martin Luther King, Rosa Parks, Malcom X, et d'autres que l'Histoire a laissé de côté ou qui n'a pas permis qu'elles parviennent jusqu'à nous de ce côté de l'Atlantique.

C'est grâce à cet album que je découvre qui est John Lewis et quel rôle (important) il a joué dans le combat contre la ségrégation.

Il est même le dernier membre vivant des " Big Six " qui regroupait Martin Luther King ; James Farmer (Fondateur du Congrès de l'Egalité Raciale - CORE) ; Asa Philip Randoph (socialiste qui tenta de créer un syndicat dans la société Pullman) ; Roy Wilkins (Directeur exécutif de l'Association Nationale pour l'Avancement des Gens de Couleur - NAACP - fondée en 1909) ; Whitney Young (il a transformé la Ligue Nationale Urbaine en une organisation active dans la Lutte).

Avec Martin Luther King et Roy Wilkins, John Lewis prononça un discours lors de la Marche sur Washington le 28 août 1963.

Depuis 1986 il est élu à la Chambre des Représentants du cinquième district de l'Etat de Géorgie.

En 2011, Barack Obama lui a remis la Médaille de la Liberté.

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20 janvier 2009, jour de l'investiture de Barack Obama.

A la Cannon House, une mère fait visiter les locaux à ses fils et souhaite leur montrer le bureau de John Lewis.

Celui-ci n'est pas encore parti et raconte bien volontiers son histoire aux deux garçons.

Ainsi se dessinent deux narrations.

John Lewis est né en 1940 à Troy en Alabama.

Son père était métayer et lui avait confié la responsabilité des poulets.

John Lewis raconte ses occupations, ses rêves, son envie de devenir pasteur - et le prêche qu'il ne manquait pas de faire aux volailles, et son premier dans une église alors qu'il était jeune adolescent - son voyage dans les Etats du Nord en 1951 chez son Oncle Otis, et la vie si différente là-bas.

Il décrit le besoin d'étudier (malgré les aléas agricoles), son besoin d'engagement sans parvenir à lui donner une forme concrète jusqu'à ce qu'il entende parler de Martin Luther King en 1955, le rencontre à 16 ans et qu'il participe, à Nashville, à des ateliers sur la non-violence.

Dans ces ateliers, il y a des mises en pratique où les participants apprennent à rester calme, à ne pas répondre d'une manière verbale ou physique aux provocations, insultes, coups.

Malgré la difficulté pour résister à ces pressions, de plus en plus de monde y participe.

John Lewis raconte les sit-in aux comptoirs de restaurants de Nashville, les violences, les emprisonnements, les premiers succès et la création du Comité de Coordination Non-violence des Etudiants (SNCC) en 1960.

Cet album nous relate par la voix de John Lewis des souvenirs personnels, voire intimes, et des évènements d'importance. J'ai aimé cette imbrication des deux temporalités (2009 - 1940/1960) et les éléments qui se répondent à travers le temps.

Ce que l'on retrouve dans le dessin.

En noir et blanc, il est saisissant et joue sur différents effets de mises en scènes grâce à différents cadrages ou tailles de cases.

Ce premier tome est prenant et se termine sur un suspense.

Une courte biographie des auteurs le clôt.

La série comporte trois tomes et est terminée. Et j'ai hâte de lire les deux suivants.

Elle a reçu le National Book Award 2016 et l'Eisner Award de la meilleure BD de reportage.

Qu'en a pensé Saxaoul ? Allons lire son avis !