Vous connaissez Port Oswego? Il y a peu de chance, c'est un bled paumé de l'Amérique, le genre d'endroit où il ne se passe pas grand-chose à raconter. Sauf qu'un jour, sans crier gare, voilà que Superman et Mongul se retrouvent là-bas pour un combat acharné, qui dure la bagatelle de 17 secondes. C'est assurément le grand événement du siècle, et tous les jeunes de la ville s'empressent de le filmer, d'en parler, de le partager sur les réseaux sociaux. Pas Naomi, qui est passé à côté de la chose, et qui va avoir du mal à s'en remettre. Pire encore, quand elle en arrive à la conclusion, avec des amis, que Superman pourrait revenir pour faire un peu de ménage, voilà qu'elle manque sa seconde et brève apparition, pour un rien. Si ça ça ne s'appelle pas de la malchance!
Brian Bendis s'amuse en tissant patiemment un mystère, qui tarde à se révéler, si ce n'est dans les toutes dernières vignettes. Naomi est déjà attachante et bien caractérisée, et c'est elle qui détient probablement un secret personnel, qui impactera le sens même de cette série. C'est ce qu'il nous semble comprendre, au terme de l'épisode. Pour le reste, Jamal Campbell fait un travail solide au dessin. Par moments cela ressemble un peu à du Ariel Olivetti, dans la manière de proposer une sorte de réalisme froid, mais suffisamment personnel pour le rendre séduisant. Les expressions sont travaillées, et convaincantes.
Naomi fait partie de cette nouvelle ligne "Wonder comics" , mettant en scène les tout jeunes héros, la new generation chez DC Comics. La tâche va être très difficile tant le marché est saturé, et ce genre de publications a du mal à trouver un public nombreux et fidèle. Néanmoins les débuts sont supérieurs aux attentes, et le titre mérite vraiment que vous y jetiez un œil.
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