Point Lecture #01

Point Lecture #01
Point Lecture #01
Depuis quelque temps, j'ai abandonné le rendez-vous C'est Lundi que lisez-vous ? Faute de temps, de temps et encore de temps. Depuis la reprise de mes cours à l'université, le lundi n'est plus une journée aussi douce et propice à bloguer... Vivre ou bloguer, il faut choisir. Ce rendez-vous me permettait de centraliser et synthétiser en quelques mots mes lectures et mes impressions de la semaine... et ça pour ma mémoire défaillante c'était tout de même un atout certain. Alors j'ai décidé de reprendre l'esprit du rendez-vous, mais de lui donner de la souplesse en croisant les doigts pour que ça installe sa pérennité.
  • Qui a tué mon père de Edouard Louis (Seuil - 03/05/2018)
L'auteur déclare un amour apaisé à son père et mène un réquisitoire contre les politiques, déconnectés de la vie réelle.
J'ai entendu l'auteur présenter la pièce de théâtre qui adaptera ce texte au TNS et immédiatement, j'ai eu envie de le lire. J'avais lu En finir avec Eddy Bellegueule, que je n'avais pas trouvé transcendant. La presse qu'il a eue à l'époque avait sans doute placé mes attentes trop haut ?! À l'inverse, Qui a tué mon père m'a fait un grand effet. C'est un texte farouchement politique, intéressant et intelligent. Peut-être trop court ? Trop précipité dans la dernière partie (partie a mon sens la plus intéressante). Il me tarde de voir la pièce de théâtre qui sera jouée. Je suis certaine qu'elle donnera au texte une nouvelle profondeur.
  • Le Messager de Abdolah Kader (Gallimard - 04/10/2018)
Zayd avait 7 ans lorsque Muhammad, le messager d'Allah, l'a adopté. A la mort de son père d'adoption, il est chargé de rédiger le Coran, un livre sacré constitué de ses commandements. Pour restituer le plus fidèlement possible la vie du prophète, Zayd se sert des témoignages de proches et de savants qui l'ont côtoyé.
Tout d'abord bravo à l'auteur d'avoir eu le courage de s'atteler à cette biographie impossible de Muhammad, qui ne tombe pas dans l'hagiographie et ça c'est une véritable prouesse. 
Pour ce faire il donne la parole à Zayd, son fils adoptif. Et c'est là que le bât blesse... J'ai trouvé la première partie du roman laborieuse. Je ne suis pas une grande fan des narrations sur le ton enfantin. Je sais bien que c'est plus authentique, plus logique, mais ça m'agace, je me sens moi-même infantilisée. En l'occurrence ici, j'ai eu l'impression d'écouter un cours d'histoire par un prof arrogant qui aurait l'âge de mes neveux. Ensuite, une fois quelques chapitres passés, le temps passe aussi et Zayd grandit et à partir de là, le ton de la narration gagne en maturité et le roman en qualité d'écriture. 
Zayd donne la parole aux proches et aux savants contemporains de Muhammad pour le raconter. En sollicitant leurs souvenirs, il installe une sorte de puzzle qui s'assemble sous les yeux du lecteur. Un puzzle loin d'être élogieux ! Il n'oublie pas de rendre son humanité à Muhammad en parlant de ses travers et de ses bassesses. 
Une construction fine qui permet aux lecteurs d'être actif dans sa lecture, d'assembler les morceaux, de se poser des questions et surtout de mettre à l'épreuve son sens critique.
Un roman qui entre en résonance avec le très grand Le Testament de Marie de Colm Toibin. 
  • La Femme de Dieu de Judith Sibony (Stock - 22/08/2018)
Dramaturge et metteur en scène, Robert Pirel accumule les maîtresses qu'il fait jouer auprès de sa femme, Elisabeth, à laquelle il donne toujours le rôle principal. Sa dernière rencontre, Natacha Walz, bouleverse ses habitudes lorsqu'elle réclame de porter son enfant tout en incarnant le rôle de l'amante. Une réflexion sur la créativité et la stérilité aujourd'hui. Premier roman.
C’est l’histoire de Robert Pirel, un très célèbre dramaturge et metteur en scène. Il a promis aux femmes de sa vie (épouse et maîtresses)(actrices professionnelles ou amatrices) de toujours leur fournir du travail. Ainsi, il propose chaque année une nouvelle pièce à son public. Des pièces dont il ne se satisfait plus, bien qu’elles soient très plébiscitées du public. Il en est là de sa réflexion sur sa « stérilité créative » et son écriture théâtrale quand la routine de son quotidien bien huilé déraille. Sa dernière amante en date, Natacha Walz, souhaite un enfant de lui. Il n’hésite pas une seconde, il en est hors de question. Mais Natacha n’entend pas cette réponse négative et décide de se débrouiller toute seule, sans le vouloir elle va mettre à jour des petits arrangements et des grands secrets. 
Dans ce roman se croisent habilement deux thématiques : la maternité et le théâtre ! Deux thèmes plus proches qu’il n’y paraît. J’ai trouvé l’histoire intéressante et les intrigues entraînantes. J’ai passé un chouette moment.
N'oubliez pas, c'est mon avis : Aimez, détestez, peu importe respectez.Au plaisir.
Point Lecture #01

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois