L’invasion des profanateurs de sépultures | Don Siegel – 1955


CINEMA


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L’invasion des profanateurs de sépultures

Comme souvent le soir à la TV, il n’y a pas forcément grand chose d’intéressant et de très percutant. Mais voilà, ce jour-là, l’idée m’a pris d’aller sur le replay de cette fantastique chaîne portant le doux nom de Paramount Channel. Une chaîne entièrement dédiée au studio de cinéma créait en 1916 après la fusion de deux studios de cinéma. Un doux nom, car cette dernière propose différents programmes autour du cinéma et plus particulièrement la diffusion de ses films produits entre 1940 jusqu’à nos jours. Une programmation qui a le don de (re)mettre en lumière certains films. Cette nuit-là, c’était L’invasion des profanateurs de sépultures de 1956. Un classique !

Sortie en 1956 et adapté du roman du même nom écrit par Jack Finney (l’auteur de Le voyage de Simon Marley), l’Invasion des profanateurs a tout du charme surannée de ces vieux films des années 50. Réalisé par Don Siegel à qui on doit Les Proies (récemment revu et corrigé par Coppola fille) en 1971 ou encore L’Évadé d’Alcatraz, l’Invasion est un petit bijou à l’image léchée qui a très bien vieilli.

Invasion des profanateurs 05

Les années 50 ont été friandes de films de monstres et de science-fiction dans son sens le plus large et celui-ci ne déroge pas à la règle. Particulièrement oppressant, les acteurs convaincs, même s’il y a une petite pointe de sur-jeu de temps à autre, mais c’est plutôt une caractéristique liée à l’époque. Au même niveau que ces gros plans sur les visages des acteurs afin de maximiser les émotions ressenties, un peu comme au théâtre. Ce qui est particulièrement plaisant avec ce film, c’est qu’on ressent toute la maîtrise dans la réalisation et le sérieux qui a été de rigueur. Au-delà de la beauté des plans, la musique amène l’action (parfois un peu vite) et la lumière sublime exactement ce que le réalisateur veut que l’on voit.

L’histoire enfin, sans être grandement originale reste appréciable à découvrir et l’ambiance particulièrement étrange y est pour beaucoup. On s’identifie beaucoup au docteur Miles Bennell, un homme surpassé par les événements qui peine à sauver sa dulcinée et à faire croire que tout ceci est bien réel. Petit bémol, je regrette les nombreuses scènes de baiser mélodramatiques typique de l’époque qui ont eu un peu tendance à me faire lever les yeux au ciel, même s’il y a une vraie force entre Bennell et Becky Driscoll.

Pour faire simple, le film est classe. Tout simplement. La SF était vraiment un genre pris au sérieux à l’époque et ça se ressent durant tout le film. On ne cherche jamais à tourner au ridicule, mais à faire comprendre que la menace peut-être partout, même dans les gens qui vous sont le plus proche. On est aussi très loin de l’image très blockbuster de la SF actuel. J’ai pu voir la bande-annonce de la deuxième version réalisée par Philip Kaufman en 1979 et elle semble avoir perdu toute la beauté et le sérieux de celle-ci. Plus hurlant, plus grandiloquent et j’oserais même comique.

D’autres films à me conseiller ? Je suis toute ouïe ! 



L_Invasion_des_profanateurs_de_sepultures

Invasion of the Body Snatchers 

Adapté du livre de L’Invasion des profanateurs de Jack Finney 

Réalisation Don Siegel

Durée 1h20

Avec Kevin McCarthy, Dana Wynter, Larry Gates

Date de sortie 5 février 1956


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