American Elsewhere, Robert Jackson Bennett

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American Elsewhere (Prix Shirley Jackson)

Il est un type d’obscurité particulier qu’on ne peut imaginer tant qu’on n’y est pas plongé. Des ténèbres si profondes et totales qu’elles vous font douter d’avoir jamais vu la lumière, et de l’existence du monde même.

Judicieusement mis à côté de Stephen King et Neil Gaiman, Robert Jackson Bennett arrive en France avec son roman American Elsewhere sorti en 2013 chez Orbit, traduit par Laurent Philibert-Caillat à l’occasion du lancement de la nouvelle collection imaginaire d’Albin Michel. Lauréat du prix Shirley Jackson, le roman est considéré à ce jour comme le meilleur de l’auteur. Et pour cause ! Le roman fut un véritable coup de cœur, voir même au-delà. Merci aux éditions Albin Michel et à Eva pour m’avoir offert le voyage à Wink.

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A la frontière entre Cthulhu et Stranger Things

Mona, ancienne flic, hérite à la mort de son père, une maison qui a appartenu à sa mère également défunte. Pas n’importe où, mais à Wink : une ville présente sur aucune carte. Difficile de faire plus étrange, d’autant que la ville semble s’être arrêtée dans les années 80. Vie idyllique, habitant étrange et coupé du monde en plein désert, Wink fascine autant qu’elle dérange. Pour autant, très vite et au fil de son enquête, Mona Bright prend conscience qu’il y a peut-être une vérité derrière le passé de sa mère.

Avec pas moins de 778 pages, American Eslewhere est un monstre qui peut faire peur. Parfois écrit comme un roman noir, parfois comme un fantastique Kingien (oui, j’invente des mots), le roman ne laisse pas indifférent. L’auteur a une écriture très cinématographique et rend compte facilement d’une ambiance ou d’un « plan ». Il prend le temps d’intégrer ses personnages et Wink, personnage à part entière. Ce qui peux donner la sensation d’un ralentissement, mais personnellement, j’ai tellement été conquise par l’univers et l’écriture, que ça ne m’a pas forcement gêner. Il faut dire que j’ai vraiment pris le temps de le lire avec un peu moins de trois semaines afin de bien m’imprégner. Ce qui m’a semblé être un mal nécessaire au vu de l’univers tentaculaire. Car Wink, il faut la vivre. Littéralement. Ce sont des odeurs, une lumière, des habitants et surtout, un secret.

J’y ai souvent perçu un clin d’œil à l’oeuvre de Stephen King, comme un regard bienveillant, mais l’auteur arrive à garder une sorte d’identité qui lui est propre et c’est vraiment chouette. Ce bouquin, c’est son bébé et vraiment pas celui d’un autre. Il est vraiment difficile de ne pas trop dévoiler de ce livre dans cette chronique, mais il y a des mécaniques ou des idées similaires à Stranger Thing et assez proche également de H.P Lovecraft. Je vous laisse découvrir les aboutissants parfois très surprenant et les clins d’oeil qui parsème le livre !

American Elsewhere est un petit bonbon (très) sombre à déguster avec patience afin l’univers prenne toute son ampleur. Je ressors un peu triste d’avoir fini  ce livre doudou et je reviendrais sûrement me balader dans les rues de Wink. J’ai l’impression d’avoir été habité par le livre. L’écriture y était puissante et les personnages attachants avec une psychologie vraiment poussée et malgré beaucoup de personnages, on se retrouve très vite.

Maintenant, j’ai très envie de découvrir ses autres écrits à notre ami Robert Jackson Bennett. Je ne sais pas si American Elsewhere est le meilleur de l’auteur, mais une chose est sûre, il est très très bon. Aussi sombre, que fantastique. Un Fantastique comme j’aime, qui surprend et dont j’ai ressenti toutes les influences. Il serait vraiment dommage de passer à côté.

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Edition Albin Michel – collection Imaginaire

778 pages

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* Les liens d’achats ne sont pas affiliés par respect pour l’auteur / maison d’édition qui m’aura proposé la lecture. Vous pouvez acheter le livre sur le site de la ME
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