Thor #6

Jason Aaron divise son titre Thor en deux parties, et après celle dans le présent avec Mike Del Mundo, c'est au tour de Christian Ward de raconter les histoires du Vieux Thor, qui est épaulé par un vieil ami...

J'aime beaucoup Jason Aaron, je pense que c'est un des meilleurs scénaristes actuels, mais parfois il se perd. Si son nouveau volet de Thor commençait bien, j'ai progressivement perdu intérêt dans ces histoires, par trop grand classicisme et trop de bavardages. Pourtant, dès le premier épisode, le backup dans le futur de Ward était grandiose, et amenait un personnage bien connu avec un twist audacieux. Le cinquième et sixième chapitre ont donc été dédiés à explorer ce backup, et à relancer mon intérêt. Temporairement ? On verra sur le prochain arc.

Le Roi Thor, qui est à mon avis une des meilleures créations de Aaron sur le titre, est face à un vieil ennemi, qui est cette fois équipé de certains pouvoirs inimaginables. Adieu les discussions, et on part sur une baston qui s'étale sur tout le numéro, et surtout sur des siècles. C'est grandiose, on a un côté épique qui est renforcé par les armes utilisées, et le combat entre ces deux dieux est réellement sublime. A côté de ça, on a une petite histoire sur Ego, qui fait face à un ver qui est finalement bien vite révélé sans grande surprise, mais qui marque l'arrivée d'une menace qui vend du rêve.

En fait, Aaron écrit un récit mythologique, et termine ainsi un cycle de Thor. Le héros de comic-book est inspiré de récits divins nordiques, du coup l'auteur écrit une suite non pas au comic, mais bel et bien aux récits d'origines. Les armes et ennemis ne sont qu'un prétexte à écrire une histoire divine, et c'est réussi. Il y a la passion communicative de tous les récits épiques, les sacrifices, la destruction, le contrôle des éléments, et on se régale. J'ai retrouvé les frissons que j'avais en lisant les mythes grecs de la création du monde, et c'est le plus beau compliment possible.

Christian Ward a un numéro difficile à gérer, et il s'en sort avec brouillon. Son style très chargé, presque brouillon est parfaitement maîtrisé, et il a un talent pour créer le chaos qui impressionne. Du coup, cette interlude a été réussi, et me fait me poser des questions sur la série. Si la Guerre des Royaumes arrive bientôt et promet de redonner de l'ampleur au titre, je m'aperçois que je ne lisais la série que pour voir le Roi Thor, et que maintenant que c'est fini, je suis un peu perdu... Il faudra voir si la qualité revient après une mise en place lente, mais Aaron vient de prouver qu'il est toujours le patron.

Thor #6