Blind, tome 1 (Joseph Kochmann)

Par Gabrielleviszs @ShadowOfAngels

Disponible sur Amazon

Auteur : Joseph Kochmann

Éditions Auto-édité

Paru le : 07 Septembre 2018

609 pages numérique (epub)

Thème : Thriller fantastique

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Fait partie de la série

Blind

 Résumé :

« Suite à l’horrible massacre de six adolescents, Johan, jeune Orshenois de 16 ans, se réveille dans un étrange tribunal dirigé d’une main de fer par Blind, monstrueux aveugle à la peau brûlée.
Le voici à présent obligé de résoudre tous les mystères d’Orshen :
une fille aux cheveux bleus battue puis tuée, un tatou bipède géant meurtrier, un amoureux transi suivi par de sombres nuages…
Johan parviendra-t-il à faire justice dans cette ville où la neige semble ne jamais s’arrêter ?»

16/20

Je remercie l'auteur Joseph Kochmann pour cette lecture par le biais du site simplement. La couverture m'intrigue sans compter le résumé qui promettait une enquête particulière. Le résumé tient ses promesses et même plus.

Premier chapitre : premier massacre. Six adolescents décèdent de la main d'un grand homme qui a les yeux bandés et une belle et grande épée. Il se prénomme Blind. Ce même Blind que l'on retrouve dans un tribunal. Rêve ou réalité ? Hallucinations ou vérité ? Lorsque les morts tombent les uns après les autres, Johan doit retrouver le sens des réalités mais par dessus tout, il doit faire justice lui-même.

« Lentement, Blind s’approcha d’eux.
— La justice est aveugle.
Sébastien saisit la bouteille de rhum qui traînait sur la table et la lança sur son opposant. L’objet se brisa sur le crâne de l’homme. Celui-ci continua sa marche, imperturbable.
— La justice est aveugle.
— Putain !
Sébastien fit glisser la porte de la baie vitrée. Puis il se précipita sur le balcon, entraînant son ami avec lui. Il se jeta sur la porte, la referma et la verrouilla.
— Laisse-moi, bredouilla le garçon à la veste noire. Je ne veux plus vivre. Sandra… »

Un banal et tragique massacre de jeunes. La police ne fait rien, les journaux n'en parlent pas, c'est limite flippant de voir que les habitants de cette ville ne se rend même pas compte que des personnes meurent juste à côté de chez eux. Diana a perdu une amie dans ce meurtre multiple et n'arrive pas à comprendre que personne ne fasse rien. Elle va se mettre à enquêter afin de découvrir ce qu'elle peut. Avec un magnétophone, elle tente de trouver des indices, d'entendre si des habitants ont vu ou entendu quelque chose. Seul le silence lui répond. Lorsqu'elle décide de retrouver Simon, le seul adolescent qui n'a pas été tué, afin de lui soutirer des informations, son esprit a mis de côté le déroulement de cette scène affreuse. De son côté, Johann, habitant dans les bas-fonds de la ville, se retrouve malgré lui suspect d'un autre meurtre d'une adolescente. Une de plus et une autre disparue.

Le livre est découpé en trois parties en plus du prologue qui nous annonce joyeusement le décès de 6 personnes. « L’Affaire de la Jeune Fille aux Cheveux Bleus, Que justice soit faite ! »« L’Affaire du Tatou Meurtrier, Que justice soit faite ! » et « L’Affaire de l’Ultime Massacre, Que justice soit faite ! » chaque affaire à son propre tribunal, trois jurés, trois questions, trois, trois, trois... Tout est par ce chiffre. La justice est aveugle, pourtant dans chacune de ces parties on se demande sans cesse si cette justice est vraiment aveugle. Les morts continuent d'arriver et le ou les meurtriers semble quelque peu difficile à trouver. Et si tout est lié, quel est le point commun ? Est-ce que cette ville recèle des meurtriers en puissance ou juste une personne qui serait derrière tout cela, tel un tueur en série ?

« Deux projecteurs s’allumèrent. Johan retint un hurlement. Devant lui était apparue une grande et majestueuse tribune. La construction en bois baignait dans une lumière rouge sang sombre qui lui donnait une apparence sordide, presque spectrale. Derrière la tribune se trouvait un écran gris, aussi large qu’une toile de cinéma, sur lequel était écrit le mot « JUGEMENT » en lettres blanches. Sur la tribune se tenait un homme. Un homme grand et torse nu. Un homme à la peau brûlée, au nez pointu et aux cheveux longs. Un homme avec un piercing en forme de balance qui pendait au bout de son menton et un bandeau enroulé autour des yeux d’où du sang s’écoulait. Un homme dont les mains reposaient sur le pommeau d’une grande épée blanche.
— Je suis Blind, dit l’homme d’une voix rauque, gardien des justes, maître de l’équilibre, serviteur de la loi. »

Au départ, l'histoire ne montre pas le côté fantastique, mais plutôt un thriller qui glace le sang. Je me suis posée bon nombre de questions, allant même jusqu'à me dire que tout cela n'était que le fruit de l'imagination de l'un des personnages. Qu'il devait se retrouver dans un asile et qu'il n'arrivait pas à être dans la réalité, tout simplement. Et puis il y a des éléments qui font penser autant dans ce sens que dans un autre. Qui tire les ficelles ? Que se passe-t-il réellement ? J'avoue qu'une fois la découverte de tout cela, je suis restée assise, pour rester polie. Je m'attendais à tellement de chose et en fait, je ne saurais dire si c'est pire ou mieux que ce que je pensais. C'est surprenant, original et surtout malsain. Je ne pense pas à celui ou celle qui est derrière tout cela (vous voyez comment je vais vous embrouiller là !) mais là où ils se trouvent tous. sont-ils réels ou juste des hallucinations ?

Un puzzle géant où trouver le coupable et le bon, sinon attention aux dégâts, devient de plus en plus complexe. Dans les survivants, tout le monde peut être coupable. tous sans exception avait quelque chose à reprocher à l'une des victimes. Un amour perdu, un manque de respect, une lucidité défaillante... Même si les scènes du tribunal sont répétitifs, car nous nous retrouvons au coeur d'un gigantesque système, la façon dont cela se déroule change à chaque fois. Pas les mêmes meurtres, pas les mêmes coupables, pas les mêmes informations... Les jurés se dévoilent au fur et à mesure, si le dernier en date ne comprends pas ce qui lui arrive, les deux autres connaissent la chanson. Bien entendu, les scènes sont sanglantes sans pour autant s'éterniser. Comme le dit si bien Blind, la justice est aveugle. Faire souffrir n'est pas dans l’intérêt, mais plutôt une mort rapide.

Concernant les personnages je dirais qu'il vaut mieux ne pas trop s'attacher à eux, même si pour les six premiers ont n'a pas le temps ! 2 X 3 = 6 Encore ce chiffre trois. L'équilibre n'est pas en deux, mais en trois. Il faut un équilibre, une manière de résoudre les affaires. Un accusateur, un soutien, un contre. Johann, Diana, Simon, Max, Céline, Vicky, Laura, Ray, Mathis, Léo... Des prénoms parmi tant d'autre qui auront un rôle à jouer. J'avoue que le proviseur qui aime faire souffrir m'a bien fait rire. Il vaut mieux se méfier des compas. Des personnalités différentes, des avis complexes, des réflexions intenses et des éclats (de rire, de coup de gueule...) La plupart que nous suivons sont des adolescents mal dans leur peau, qui n'arrive pas à rester insouciants.

« Elle le gifla, coupant soudain court à son monologue. Sonné, il se passa la main sur la joue tandis que la petite brune lui souriait.
— Tu vois ? Tu recommences, dit-elle. On fait tous des erreurs, tu sais. On a toujours raison un jour de se dire qu’on a raté. L’important, Simon, c’est de garder les yeux ouverts. Embrasser le passé et, avec amour, continuer son chemin pour reconstruire pas à pas ce qu’on a cassé.
Elle essuya tendrement son visage. Lui repensa à sa toute première rencontre avec elle, lorsque la bande n’était pas encore formée. À l’époque, il avait admiré cette femme qui, malgré sa petite taille, arrivait à se faire respecter. Il s’était dit que jamais il ne pourrait avoir une telle force. »

En conclusion, une noirceur assez lourde dans l'histoire qui captive le regard. Un soupçon de romance pour alléger par moment, sans pour autant resté focalisé dessus, au contraire. C'est doux, agréable et montre encore des pièces manquantes d'un puzzle géant. Un récit qui pose pas mal de questions et nous fait réfléchir. La fin est surprenante, mais avec l'originalité des habitants et de la ville, cela se suit bien.