Wallace

Alors que nous arrivons tranquille à nos 5 ans d'existence (oui, déjà !), voilà qu'un nouveau membre rejoint notre équipe. Il s'appelle Wallace et il s'agit d'un "vieux" lecteur de comics, celui qui a été éduqué par les années 90. Comme se veut la coutume, il se présente à vous en étalant sa vie en comics.

Lecteur de comics depuis 1991, cela faisait un moment que l'envie me démangeait de prendre la plume (ou a défaut d'attraper un clavier) pour partager ma passion... Finalement, j'ai la chance et l'honneur de rejoindre la Mighty Team ! Equipe ô combien impitoyable, menée par Noisybear, qui vous oblige à choisir seulement 5 comics (et pas un de plus !) en guise de présentation. Challenge accepté !

Special Strange 74

Wallace

Semic * (Uncanny X-Men #260 - 261) Par Chris Claremont & Marc Silvestri * 1991

J'ai eu la chance d'avoir des parents propriétaires d'un magasin de presse, ce qui m'a permis de grandir en feuilletant chaque semaine Le Journal de Mickey et Spirou Magazine. Mais à l'âge de 11 ans, j'ai été attiré par une revue cachée un peu plus haut dans les rayonnages. En couverture, un mystérieux personnage avec des griffes métalliques se délivrait de ses chaînes.

"Every comic is someone's first" disait Stan Lee aux équipes créatives de Marvel, afin que les auteurs fassent en sorte de rendre chaque épisode accessible aux nouveaux lecteurs. Cela a marché pour moi à la lecture des Uncanny X-Men #260 et #261 contenus dans ce numéro.

Et pourtant, cela n'était pas gagné. À l'époque, les X-Men sont dispersés aux quatre coins du globe, certains sont amnésiques et chaque épisode est centré sur l'un d'entre eux. Mais le talent de Chris Claremont et surtout, les dessins de Marc Silvestri me permettent de me passionner pour ces deux histoires centrées sur Dazzler et Serval (ou Wolverine pour les moins vieux d'entre vous). De plus, ce numéro a la bonne idée de contenir un article récapitulatif des récents événements et de la situation de chaque personnage, ainsi que des résumés des autres publications Semic du moment. Ce qui me fait prendre conscience que ce que je viens de lire n'est qu'un fragment d'un univers bien plus large. Et voilà comment mon amour combiné des bandes dessinées et des jeux de piste vont me faire plonger dans le monde des comics en général, et des séries mutantes Marvel en particulier.

Excalibur #42-67

Wallace

Marvel Comics * Par Alan Davis * 1991 - 1993

Durant mon adolescence, je suis à peu près toutes les publications Semic concernant de près ou de loin les mutants... Sur le coup, je prends un plaisir énorme à lire les X-Men période Chris Claremont/Jim Lee ainsi que les rééditions de la période Claremont/Byrne. Rétrospectivement toutefois, je considère que le sommet des séries mutantes est atteint avec le run d'Alan Davis en solo sur Excalibur.

Créée en 1988 par Chris Claremont et Alan Davis, la série réussit à marier la dynamique d'équipe des X-Men, tout en gardant le côté fantastique et loufoque de Captain Britain. Bien que le run d'Alan Davis soit indissociable des premiers épisodes scénarisés par Claremont, je le trouve d'autant plus admirable par sa capacité à boucler magistralement toutes les intrigues initiées et laissées en plan après le départ de celui-ci. Sans compter la partie graphique, mélange improbable du découpage américain de certains comics et d'un trait plus européen offrant des visages très arrondis et doux aux personnages, faisant encore aujourd'hui du britannique l'un de mes dessinateurs favoris.

Pour ceux qui souhaitent découvrir ce bijou, il faudra vous tourner vers la VO et les trade paperbacks Excalibur Visionaries - Alan Davis (3 tomes) puisque ces numéros n'ont toujours pas été republiés en français depuis leur parution dans la revue Titans de juin 1992 à mai 1994.

Stormwatch #37-50

Wallace

Image Comics * Par Warren Ellis, Tom Raney... * 1996 - 1997

Lire des comics dans les années 90, c'est également la chance d'assister à la naissance d'Image Comics, nouvelle maison d'édition rassemblant les meilleurs dessinateurs de la profession, et la promesse d'assister à la naissance d'un nouvel univers étendu. Hélas, si les comics publiés sont graphiquement très attirants, on ne peut pas en dire autant des scénarios. Je réalise rapidement que les interactions entre personnages sont beaucoup moins réussies et harmonieuses que chez Marvel ou DC. Sans doute la " faute " au statut d'auteur des créateurs, qui restent propriétaires de leurs personnages, contrairement aux séries des deux Big Two... Et aux problèmes juridiques attenants qui vont avec. (Oui, je pense à toi, Spawn #9 !!!). L'arrêt de la publication de Savage Dragon après 4 numéros marquera également mon arrêt de lecture de ces séries.

Je reprends en décembre 1997 avec la nouvelle formule du magazine Nova et la publication française de certaines séries de l'imprint Wildstorm de Jim Lee. Parmi elles, je m'intéresse particulièrement à StormWatch, scénarisée par Warren Ellis. En suivant une équipe de super-héros au service de l'ONU, la série se démarque des codes super-héroïques habituels par son ton plus adulte, et ses questionnements géopolitiques, extrêmement novateurs pour un lecteur habitué aux productions Marvel. Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce run que j'affectionne particulièrement, et qui se prolonge ensuite dans l'excellent The Authority.

The Walking Dead

Wallace

Image Comics * Par Robert Kirkman, Tony Moore & Charlie Adlard * 2003 - ??

En février 2004, et ayant enfin basculé entre temps dans les comics en version originale, un ami me prête les 5 premiers singles d'une petite série indépendante, qu'il me décrit comme une adaptation du film Zombie de George A. Romero, mais en feuilleton. J'adhère immédiatement à ce comic, espérant de tout cœur que son auteur, que je découvrais alors, arrive à tenir son objectif d'au moins 100 numéros.

The Walking Dead est devenu depuis le succès que l'on sait. Et ce depuis plus de 15 ans... Je dois avouer que j'apprécie énormément le talent de Kirkman pour gérer ses personnages, leurs relations, l'évolution de celles-ci, sans parler des rebondissements souvent inattendus. Alors certes, on pourra lui reprocher quelques fois certaines facilités, ou la mise de côté de certains personnages. Mais, globalement, le niveau de qualité est resté constant depuis les débuts.

Ne faisons pas abstraction du talent de Charlie Adlard, aux dessins depuis le numéro 7 arrivant à suivre sans interruption le rythme de publication tel un métronome. Même si son style n'est pas le plus tape-à-l'œil de l'industrie, ses planches en noir et blanc sont toujours très soignées.

Enfin, il ne faut pas oublier que le succès international de ce comic a également grandement contribué à la mutation d'Image Comics. En 2008, Robert Kirkman devient l'un des associés de la société et va contribuer au changement de ligne éditoriale mettant en valeur des séries indépendantes, pour certaines devenues tout aussi incontournables ( Saga, Black Science, Deadly Class, etc...).

Je continue à suivre The Walking Dead chaque mois avec plaisir et j'espère que l'histoire se conclura de manière aussi réussie qu' Invincible, son autre grand œuvre.

Silver Surfer par Dan Slott et Mike Allred

Wallace

Marvel Comics * Par Dan Slott & Mike Allred * 2014 - 2017

Mon dernier énorme coup de cœur de ces dernières années. Bien que faisant partie intégrante de l'univers Marvel, et partageant un tie-in assez important avec l'event Secret Wars, sachez que ce run peut se lire de manière indépendante.

À travers les aventures du Silver Surfer et de Dawn, Dan Slott nous livre un vrai récit d'aventures, évoquant par moment Doctor Who, par sa capacité à nous emmener dans des univers inédits, et à créer une relation terriblement attachante entre le surfeur et sa protégée. Mike et Laura Allred y livrent des planches magnifiques, avec un trait épuré, un découpage très intéressant toujours au service des émotions et des choix de couleurs parfois psychédéliques, mais toujours somptueux. Sans doute, un des comics les plus poétiques de tous les temps, qui a réussi plus d'une fois à m'arracher une larme.

Voilà, fin des présentations. Et presque sans tricher... si on ne compte pas les quelques noms glissés dans les descriptifs. J'imagine que j'aurai bien l'occasion de vous parler de mes autres favoris au détour d'une future chronique et/ou d'un coup de cœur. A très vite, ici même.