Les Pantins Marionnettistes, volume 1 : Le château des brasseurs d'air

Par Wolkaiw

SERVICE PRESSE

► Titre : Les Pantins Marionnettistes, Volume : Le château des brasseurs d'air     Auteur : Samantha Cortenbach     Sortie le 18 février 2017     Lu entre le 5 et le 13 septembre     Auto-édition     Genres : Horreur / Thriller / Humour / Fantastique
► 4eme de couverture : 
— Écoutez bien. Je vous propose de partager ma vie, Andrea.
La jeune femme eut un geste de recul. 
— Je ne comprends pas.
— C’est pourtant simple. Je vous garderai à mes côtés, un certain temps. Profitez de mon inhabituelle générosité, car je me livrerai à vous… Je vous dévoilerai ce que votre morale refusera de tolérer, je vous laisserai vous plonger dans ce cauchemar éternel et, chaque fois que vous découvrirez le moindre aspect de ma vie, sachez que le prochain sera pire. Je ferai de vous l’impuissante spectatrice de mon monde pendant un temps que moi seul déterminerai. Car ce que vous avez gagné ce soir, vous le perdrez pour cette demande. Je vous tuerai, et vous ne saurez pas à quel moment. À chaque instant, lorsque vous serez à mes côtés, lorsque vous ne le serez pas, en plein milieu de votre sommeil, vous devrez vous attendre à la mort. L’appréhension vous tuera peut-être même avant que je m’en charge…
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Paris, 1952. Prise au piège par Christian Hann, un essayiste reconnu, père de famille et meurtrier en série à ses heures perdues, Andrea se voit proposer un jeu : celui de partager sa vie, d’assister à ses crimes et d’en débusquer la finalité… 
Sur les traces de Christian, elle découvre Braham, une île anglo-normande à l’écart du monde, livrée à la folie de ses habitants. Secouée par les guerres intestines et les miliciens qui en arpentent les galeries souterraines, elle a perdu tout contact avec la réalité, au point de disparaître des cartes officielles. Elle n’a plus rien de l’île qui, à peine quelques années plus tôt, était aussi prospère que Jersey... 
Commence alors une longue quête de vérité remontant aux sources de la perdition de Braham, dans l’ombre de la forêt d’Amboise, sous le dôme de verre du château Des Roches où Christian a passé sa jeunesse. Une adolescence marquée par une relation ambiguë et destructrice, et par le terrible drame qui signera le début d’une escalade de violence...
Je remercie l’auteure pour ce partenariat via simplement.pro 


      Oubliez tout ce que vous pensez savoir sur la nature humaine. « Les pantins marionnettistes » vous fera vivre une expérience unique et délicieusement décalée. Accrochez-vous bien car le voyage sera rude et mouvementé, soyez prêt à affronter des flots d’hémoglobine, des torrents de violences - autant physiques que morales, à traverser des océans de douleurs et d’incompréhensions. J’espère que votre sac est fait, que vous êtes paré pour découvrir un univers fascinant et terrifiant, car l’aventure commence dès la première ligne. 
      A peine avais-je commencé la lecture de ce livre que j’ai été frappé par la plume de l’auteure, sa justesse mais surtout sa richesse. Je ne m’étais pas attendu à découvrir un style aussi développé, élégant et soutenu. N’essayez pas de lire ce livre dans les transports en commun, c’est peine perdue. La plume de Samantha Cortenbach force la concentration tant les mots sont recherchés, témoignant non seulement d’une parfaite maîtrise de la langue française et du vocabulaire, mais surtout, d’une recherche sourcilleuse du mot juste, de celui dont le sens sera le plus percutant. Un style singulier et presque poétique maniant aussi bien les phrases courtes que celles plus longues, même si je me dois d’admettre que j’en ai trouvé certaines un tantinet trop excessives, se perdant dans de trop nombreuses énumérations.
      N’ayez pas peur de plonger au cœur de ce pavé de près de 700 paves, j’y suis venue à bout après des heures et des heures de lecture passionnées ; hypnotisée par la plume, happée par l’histoire, fascinée par les personnages. Je le répète, mais ce livre demande beaucoup de concentration, de par la plume de l’auteure, les propos tenus, les réflexions proposées ainsi que l’intrigue menée. Les Pantins Marionnettistes c’est un sublime mélange des genres, un premier tome inclassable et déstabilisant qui jongle à la frontière de multiples catégories : beaucoup d’horreur, du thriller en fil rouge, du fantastique pour agrémenter l’histoire et lui conférer une ambiance particulière, une bonne dose d’humour – l’auteure n’y est pas allé avec le dos de la cuillère – et pour couronner le tout : des réflexions d’ordre psychologique et philosophique
        L’histoire se déroule entre les années 1930 et 1960, j’ai immédiatement été séduite par le cadre ainsi que le contexte, une époque fascinante mais également terrifiante. La courbe du temps est loin d’être linéaire, l’auteure va nous faire voyager à travers les années, c’est toute la vie d’un personnage qui va être passée au peigne fin : de sa plus tendre (quoique...) enfance, jusqu’à ce qu’il est devenu… Un parcours atypique et détonnant, à l’image du roman en quelque sorte. Entre passion obsessionnelle pour le rouge sang, pour ce liquide carmin qui coule dans les veines des humains, et manipulation des plus perfides, le personnage principal de cette histoire apparaît comme énigmatique, entouré d’une énorme voile de mystère que de minces filets de lumière viennent éclaircir.

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      Des meurtres sordides et sanglants, vous en aurez, de la cruauté également, mais aussi une réflexion sur le comment, sur le pourquoi… Pourquoi tant de sauvagerie ? Pourquoi tuer ? Pourquoi ce sang ? Tout ce sang… C’est glauque, souvent gore, parfois cru mais jamais insoutenable. C’est ignoble, innommable, immonde, mais jamais totalement injustifié. Ce livre c’est un immense puzzle dont la violence et le goût du sang semblent être des clés de compréhension, quelques-unes parmi toutes celles nécessaires pour résoudre la grande énigme de l’histoire. A cet effet, le livre est divisé en quatre parties qui sont autant de façon de faire avancer l’histoire, de lui insuffler une dynamique nouvelle. Chacune d’entre elles représente un moment de l’histoire, et plus particulièrement un moment de la vie du personnage principal, de cet homme fascinant, fourbe et rusé, charismatique et malhonnête. 
      Une troupe de théâtre en perdition, un écrivain vaniteux, des membres de ce qui semble être une secte, autant de morceaux qu’il faut recoller ensemble. C’est à travers le personnage d’Andréa que nous allons nous familiariser non seulement avec le tueur en série, mais également avec l’atmosphère oppressante, presque suffocante, du livre. De nombreuses valeurs vont être interrogées et mises à mal, notamment par le biais des relations entre les protagonistes. Je pense notamment à la confiance, à ce qui unit deux individus par un lien invisible, par un pacte tacite. Peut-on accorder sa confiance à n’importe qui ? Qu’est-ce qui nous pousse à agir ainsi et pas autrement ? Chaque individu possède une manière de penser qui lui est propre, une façon de ressentir les choses que nulle autre ne peut comprendre. Ce que l’on appelle les « pulsions » peuvent choquer, mais relèvent parfois d’un besoin vital, d’une nécessité. En ce sens, ce livre nous interroge sur la nature de ces pulsions, sur les différences qu’elles font naître entre un individu lambda et un autre dont les envies seraient plus « raisonnables ». Qu’est-ce que la différence si ce n’est le rejet de ce que nous ne comprenons pas ?
      Tout semble tourner autour d’un seul et même personnage, mais c’est sans compter sur les nombreux aimants qui viennent graviter autour, irrésistiblement attirés par un miel invisible. Je dois reconnaître qu’ils sont tous déjantés, que leur psychologie est fine et fouillée, aucun d’entre eux ne semble vraiment normal – étranges compagnons d’infortune le temps d’une lecture. J’ai vraiment essayé, je vous le promets, de m’attacher à eux, mais je crois que c’est (presque) impossible. Chaque fois que je sentais mon cœur faire un bond, un geste ou une parole venait briser l’illusion, un petit démon me soufflait à l’oreille que je ne devais me fier à personne, pas même à mon instinct, encore moins à mon cœur. Je devais ouvrir mon esprit et sans cesse me laisser surprendre par la tournure des événements, par la cohérence des pièces qui s’emboîtent, du puzzle qui prend forme.

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     Ce tome est bourré de rebondissements, des révélations et de réminiscences qui viennent nourrir le corps du texte à tel point que je ne savais plus où donner de la tête. Tout est minutieux, souvent méticuleux et machiavélique, nous prouvant à travers les actes des protagonistes que la fin justifie souvent les moyens. J’ai trouvé de nombreuses réflexions passionnantes qui véhiculaient des messages, permettaient de creuser la psychologie des personnages. Je ressentais le besoin de tourner les pages, de comprendre ce à quoi mener chaque réflexion, les tenants et aboutissants de telle ou telle conservation. Bien souvent, j’ai assisté à des joutes verbales croustillantes entre les personnages, j’ai savouré l’humour grinçant et la repartie cinglante, je me suis délectée de ces dialogues de sourds, sans queue ni tête… Plus que tout, c’est le cynisme à toute épreuve d’Abel qui m’a charmé. 
     Un château mystérieux, une île qui l’est plus encore… Des somnambules et des immolés… Une troupe de théâtre et une mystérieuse organisation… Dans cette histoire, rien n’est simple, rien n’est logique (en apparence), vous vous familiarisez avec les idées farfelues des uns et des autres, avec les excentricités de chacun. Vous comprendrez que l’intrigue est plantée dans un décor fascinant et que le titre de ce premier tome est très bien choisi, il prend réellement tout son sens au fil des pages. Et que dire des Pantins ? C’est un monde de manipulation, de sous-entendus et de tensions, chaque pion est avancé avec précaution, le sacrifice est loin d’être une pratique exclue, bien au contraire. Tout n’est qu’une immense toile dans laquelle les multiples fils se font et se défont au gré des humeurs et des stratégies. Comme le personnage d’André, avec lequel vous entrerez dans le récit, les pièces s’emboîteront au fil des pages, se fracasseront sans ménagement, réussissant l’exploit de vous faire douter de ce que vous croyiez définitivement acquis.
      Je ne doute pas que l’écriture de ce premier tome, mais aussi celle du deuxième, a dû être éprouvante et surtout très prenante. En témoigne cette impression saisissante que ce livre est en réalité une immense photo de famille dont les membres se sont perdus de vue et se retrouvent dans de funestes conditions. J’attends énormément du tome 2, notamment car celui-ci me laisse avec énormément de question en suspens et j’avoue être curieuse quant à la tournure que vont prendre les événements. Je pense que de lourds secrets sont encore bien gardés et que le second tome les mettra sans doute en lumière (façon de parler). 
      En bref, c’est quoi les pantins ? C’est un univers sombre et violent dans lequel l’espoir semble peu présent, voire pas permis… Ce sont des réflexions sur de nombreux sujets, c’en devient souvent philosophique, on touche un peu à tout ; à la morale, l’éthique, la beauté, les goûts. C’est toujours bien amené et percutant. C’est aussi et surtout une bonne dose d’hémoglobine, de violence physique ou morale, une histoire sombre, cruelle mais fascinante… C’est un univers riche, terrifiant et complexe… Un style à part pour une plume à découvrir. J'ai adoré.
► 3 raisons de lire Les Pantins Marionnettistes, tome 1 :
- Un univers fascinant et terrifiant
- Une plume unique, riche et juste
- Des personnages à la psychologie fine et fouillée

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