Leurs enfants après eux

Par Violaine



Détails :
Auteur : Nicolas Mathieu
Nombre de pages : 432
Editions : Actes Sud
Genre : Contemporain
Résumé :
Août 1992. Une vallée perdue quelque part dans l'Est, des hauts-fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, pour mer l'ennui, il décide de voler un canoë et d'aller voir ce qui se passe de l'autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence. Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d'une vallée, d'une époque, de l'adolescence, le récit politique d'une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt. Quatre étés, quatre moments, de Smells Like Teen Spirit à la Coupe du monde 98, pour raconter des vies à toute vitesse dans cette France de l'entre-deux, des villes moyennes et des zones pavillonnaires, de la cambrousse et des ZAC bétonnées. La France du Picon et de Johnny Hallyday, des fêtes foraines et d'Intervilles, des hommes usés au travail et des amoureuses fanées à vingt ans. Un pays loin des comptoirs de la mondialisation, pris entre la nostalgie et le déclin, la décence et la rage.
Mon avis :

Je ne sais pas si j'ai envie de vous parler de ce livre. J'hésite parce que je vois bien qu'il circule énormément sur les réseaux, il est en lice pour certains prix, il est décrypté par beaucoup de monde et donc finalement que peut apporter de plus mon avis pour cet ouvrage. Surement rien !Désabusée moi ? Non jamais de la vie… je suis née dans cette époque où tout semblait aller plutôt bien en fait. Jusqu'au jour où j'ai commencé à lire "Leurs enfants après eux". Et oui, avec ce roman j'ai retrouvé des faits que je n'avais pas remarqué quand j'étais gamine. Par définition j'étais innocente puisque gamine (ça n'allait pas durer mais ce n'est pas le propos) !Alors quand Anthony vient raviver la lumière sur ce qu'était vraiment cette époque, c'est un peu mon monde qui s'écroule pour certains aspects. Les usines qui ferment je ne m'en souvenais pas, l'usure de l'Homme par le travail ne faisait pas partie de mon quotidien. J'étais plutôt à jouer à la marchande ou à la maîtresse en fait. Prendre conscience que ma génération connaît finalement un déclin pour lequel personne ne trouve le moyen d'inverser la tendance, ça fait peur !Mais avec les personnages du roman j'ai aussi retrouvé des souvenirs sympas et bizarrement ils se rapprochent plus du sport que de la littérature (quand on sait mon degré d'amour pour l'activité sportive je comprends votre étonnement)…Intervilles, la coupe du Monde 98, la fête foraine etc... des moments qui m'ont fait penser que je faisais partie d'un tout à cette époque.Je crois que l'ambiguïté de mon avis tient dans cette facette. Le roman de Nicolas Mathieu me remplit de nostalgie à un moment de ma vie où la question est "quel avenir nous attend ?". Et attention, je rigole pas… en 92 on en avait un avenir, il y avait moyen encore. Mais en 2018 sincèrement parfois le monde fait peur. La capacité de l'Humain à s'auto-détruire est peut-être surement l'objet de thèses universitaires, en tout cas il y a du potentiel j'en suis sur et Nicolas Mathieu a ouvert la brèche.Bref, finalement mon avis ne sert à rien de plus qu'à vous parler d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, c'est bien ce que je vous disais…Gardez quand même à l'esprit que ce livre est une chronique sociale d'un changement d'époque et finalement il nous ressemble beaucoup, c'est surement pour ça qu'il fonctionne et qu'on en parle autant !Si, j'allais oublier… j'ai beaucoup aimé cette lecture car elle m'a remis à ma place et a fini de me convaincre que je ne voulais pas que ma fille puisse écrire une suite sordide à cette histoire et donc que j'avais du pain sur la planche pour lui laisser un monde, en tout cas, un environnement proche sain, alors au boulot !
Quelques infos sur l'auteur :



Nicolas Mathieu est né à Épinal en 1978. Après des études d'histoire et de cinéma, il s'installe à Paris où il exerce toutes sortes d'activités instructives et presque toujours mal payées. En 2014, il publie chez Actes Sud Aux animaux la guerre, adapté pour la télévision par Alain Tasma. Aujourd'hui, il vit à Nancy et partage son temps entre l'écriture et le salariat.