★★★☆☆ La Caverne des idées • José Carlos Somoza

★★★☆☆ La Caverne des idées • José Carlos Somoza

★★★☆☆ La Caverne des idées • José Carlos Somoza

Attention : changement de style total avec ce livre très particulier. Entre un roman et un conte philosophique, ce titre invite à la réflexion et ne se lit pas en une soirée. Mais il nous apprend beaucoup.

╰☆ Résumé ☆╮

Un éphèbe est retrouvé mort dans les rues d’Athènes. Son ancien mentor à l’Académie sollicite les services d’un fin limier : Héraclès Pontor, le Déchiffreur d’Enigmes. Le philosophe platonicien et cet Hercule Poirot à l’antique s’emploient avec passion à trouver la Vérité et, accessoirement, le coupable. Car la joute philosophique se superpose à l’investigation policière, tandis que les crimes s’enchaînent.
L’histoire de ces crimes est aussi l’histoire d’un manuscrit qu’un traducteur retranscrit sous nos yeux, l’annotant inlassablement en pensant l’éclairer, ignorant que son destin de personnage est d’établir la revanche de la littérature sur la philosophie, de démontrer que seule la fiction contient toutes lès vérités du monde. En Angleterre, La Caverne des idées a obtenu le Gold Dagger Prize

✿ Mon avis ✿

Le titre de ce récit fait référence à l’allégorie de la caverne exposée par Platon. Celles où des hommes sont enchainés dans une caverne, tournant le dos à l’entrée, et ne voyant que des ombres de la réalité sur le mur en face d’eux. Je ne vais pas vous faire un résumé métaphysique pour expliquer le message de Platon mais je tenais à mentionner cela pour que vous sachiez où vous mettez les pieds.

Ce livre n’est pas une lecture facile mais elle est très intéressante. Le texte possède plusieurs niveaux d’analyse et contient d’ailleurs lui-même deux récits : le récit du jeune éphèbe qui est retrouvé mort dans les rues d’Athènes et celui du Traducteur, que l’on lit en note de bas des pages, qui traduit un vieux manuscrit dont nous réalisons par la suite qu’il fait lui-même partie (oui cela semble tordu mais en lisant, vous comprenez). Comme mentionné sur la quatrième de couverture : la joute philosophique se superpose à l’investigation policière, tandis que les crimes s’enchaînent. C’est tout à fait cela !

Il m’a fallu du temps pour entrer dans le récit mais une fois que l’on réalise que les notes de bas de page sont tout aussi importantes que le reste du texte, on se retrouve dans un labyrinthe de pensées et d’intrigues qui nous élève bien plus haut que le texte en lui-même. A la fois romancé et philosophique, ce texte invite à la réflexion tout en déroulant pas à pas le fil d’une enquête policière prenant place en période de Grèce Antique.

Au plus on avance dans l’histoire, au plus on se pose des questions et on essaie de comprendre où l’auteur essaye de nous amener. La mise en abîme est spectaculaire. On parle du texte que le Traducteur, lui-même personnage de l’histoire que l’on lit, est occupé à traduire avec un degré d’analyse profond. L’histoire, le Traducteur, le super-narrateur, l’auteur, on ne sait plus qui croire ni à quel niveau se situe le véritable récit.

Une chose est sûre : ce livre ne ressemble à aucun autre que j’ai lu et je suis ravie de l’avoir découvert. La police taille 6 des notes de bas de page à presque fait saigner mes yeux mais c’était pour la bonne cause : celle de la littérature et de la philosophie. Un très bon cas universitaire pour les amateurs de ce genre. De quoi vous faire chauffeur les neurones 🙂 Mais vous serez heureux d’arriver au dernier chapitre et de faire WOW ! en lisant les dernières lignes. « Ah oui quand même » étaient mes propres mots arrivée au terme de ce livre.

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CHRONIQUE #434 – Septembre 2018 

Titre : La caverne des idées

Auteur : José Carlos Somoza
Editeur : Babel
Parution : 2003
Nombre de pages : 345 pages
Genre : Littérature

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