Jean-Bernard Pouy : Larchmütz 5632

jean-bernard pouyJean-Bernard Pouy, né en 1946 à Paris, est un écrivain de romans noirs et un directeur de collections littéraires. Il est notamment le créateur du personnage du Poulpe, aux éditions Baleine dont il est l’un des fondateurs. Auteur d’une ribambelle d’ouvrages, Larchmütz 5632, date de 1999.

Depuis vingt-cinq ans, Benno et Adrien vivent au cœur de la Bretagne dans un corps de ferme délabrée baptisée Larchmütz, en compagnie d’une vache, matricule 5632, mais que Benno appelle affectueusement Momone. A l’abri des regards et de la curiosité, ils attendent, ils attendent que l’Orga leur fasse signe et les réveille. Anciens membres d’un groupe révolutionnaire, mis en sommeil en province, ils guettent le signal qui ranimera le commando en vue du Grand Soir. Signal qui finit par arriver et les entraine vers l’inéluctable… 

Tous les bouquins de Jean-Bernard Pouy que j’ai lus ont un point commun, ils me ramènent tous en arrière, les temps jadis d’une autre époque. Ce roman par exemple, me rappelle ces années où sévissaient des groupuscules armés menant des actions politiques contre le Grand Capital ou l’Impérialisme Américain, fomentant des actions sensées déclencher la Révolution tant espérée… blablabla… On pourrait trouver tout cela bien puéril aujourd’hui, s’il n’y avait eu ces morts pour rien.

C’est donc dans ce contexte que se déroule ce roman. Benno et Adrien, retrouvent les réflexes de la clandestinité, réalisent les quelques missions secondaires qu’on leur confie secrètement puis finissant par se sentir « manipuler » vont tenter de redistribuer les cartes. Comme toujours chez Pouy l’intrigue n’est pas trop carrée mais elle se tient gentiment.

Les livres de l’écrivain ne sont pas pour tout le monde à mon avis, ils ne s’adressent qu’aux vieux lecteurs dans mon genre. D’abord parce que leurs intrigues nous renvoient dans un passé dont il faut connaitre les codes, politiques ou sociaux d’alors, et que les références et le vocabulaire sont datés. Bref un roman qui sent la naphtaline mais ça ne déplait pas à mon nez. J’ajouterai pour ceux qui voudraient néanmoins se laisser tenter, que l’auteur introduit dans son livre une touche de poésie avec une idée singulière, Momone la vache est télépathe ! 

Un roman délicieusement rétro, à l’écriture d’une grande douceur, sans violence ni sexe explicite, pour un bon et très court moment de lecture.