Manuel d’éco-résistance de Jean-François Noblet

Dois-je réellement présenter Jean-François Noblet ? Le gars qui a co-fondé la section Isère de la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA), a travaillé au conseil départemental de l’Isère et réalisé de belles actions (cantine bio, Interdiction des pesticides en bordure des routes, création d’une mare pédagogique dans 60 communes, et plein d’autres choses sympas) et surtout, auteur de nombreux bouquins dont celui sur la martre qui me l’a fait connaître. Noblet hein, pas la martre…

J’aime bien ses prises de position, son militantisme, et son humour. Or, dans son manuel édité chez Plume de carotte, on y retrouve tous ces ingrédients, en plus de dessins humoristiques signés Boucq !

Comme Noblet l’écrit lui-même, il est anti-beaucoup de choses : chasse, pub, productivisme, vitesse, déchets et j’en passe. Il passe donc en revue plusieurs actions à la portée de tous, destinées à freiner voire empêcher des désagréments et destructions de la nature et les propose à la lumière de son expérience, car ce militant non violent n’est pas avare d’anecdotes et de souvenirs partagés, le tout saupoudré d’un humour bienvenu.

Alors peut-être que certains diront, quoi, être éco-résistant se limite à empêcher le passage d’une moto dans un chemin de terre ou courir après l’automobiliste qui vient de vider son cendrier par la fenêtre ? Cela peut prêter à sourire, et on peut se dire que Jean-François Noblet est un grand naïf… Mais si on réfléchit quelques minutes, pouvons-nous donner réellement des exemples de personnes qui commettent les mêmes actions autour de nous ? Nous-mêmes, que faisons-nous pour montrer qu’il existe une autre voie et que la destruction de la planète nous sera aussi fatale ? En d’autres termes, avant de vous moquer de Noblet, demandez-vous si vous iriez, vous aussi, apposer des autocollants têtes de mort sur des produits phyto en magasin ? Si vous seriez prêt à grimper sur un arbre pour empêcher son abattage ?  Est-ce vous interpellez un maire qui tolère des dépôts sauvages sur sa commune ?

Le grand mérite de ce livre c’est de montrer qu’aucune petite action n’est à rejeter, que l’on peut militer seul, avec trois fois rien mais en rigolant, et que mine de rien, afficher ainsi ses convictions demande du courage. Enfin, j’en terminerai avec ceci : M. Noblet a gagné mon respect sur deux autres points : c’est l’un des rares écolos à évoquer le problème de la surpopulation humaine, et c’est un défenseur du loup !

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