Défi 174 : partie dans le couloir du temps

Défi 174 : partie dans le couloir du temps

Défi 174 : partie dans le couloir du temps

Défi 174 : écrire sur le thème : les couloirs du temps, un défi proposé toutes les semaines par Evy.

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Défi 174 : partie dans le couloir du temps

Je ferme les yeux et prends une profonde inspiration. Quand je les rouvre, mes doigts ont décidé pour moi en tournant la couverture, en poussant la porte qui me mène dans le couloir du temps. Mon regard s'arrête sur une première photo. Je suis jeune et belle, les cheveux encore clairs, coupés au carré, une taille de guêpe à en faire pâlir de jalousie la silhouette qui est la mienne aujourd'hui. A côté de moi, une jeune homme amoureux, plus grand que moi mais beaucoup moins fin. Taillé au carré, il a su faire battre mon cœur de célibataire qui ne voulait plus entendre parler des hommes.

Plus en avant dans le couloir, après quelques clichés de vacances à droite et à gauche, nous nous retrouvons devant monsieur le maire qui nous unis pour le meilleur et pour le pire. Je me souviens de ce jour comme si c'était hier. Nous étions entourés de nos familles et de nos amis surement tous disparus à présent. Comme je comprends les mots de ma belle-mère qui se plaisait à nous répéter : "Ah mes enfants, il ne faudrait pas vieillir !"

Je poursuis mes pas dans le couloir pour pour m'arrêter devant notre maison en construction, cette maison qui est toujours debout, qui me supporte encore. Mais dans quel état ?! Mon Dieu, j'ai honte de l'avoir laissé se délabrer ainsi après le départ de mon mari. Je revois les murs qu'il a montés à la sueur de son front, petit à petit, chaque week-end, chaque jour férié, chaque heure de vacances qu'il avait de disponible. Je l'aidais avec mes faibles moyens, n'étant que peu douée pour le bricolage, mais mettant un point d'honneur à lui offrir de bons petits plats pour le requinquer.

La difficulté ne nous effrayait pas. Nous étions jeunes et beaux, de l'énergie à revendre. Il ne nous restait plus qu'à remplir cette demeure construite avec patience...

Dois-je pousser plus en avant vers le souvenir le plus beau mais aussi le plus douloureux ?


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois