En parallèle de l'album Ita-Rose, présenté succinctement lundi dernier, est paru cet album. Ita-Rose nous racontait la femme et la mère qu'elle était, venant de Pologne pour Paris, subissant l'antisémitisme, internée dans des camps avec ses cinq enfants, et ce qu'il advenait de sa famille après la guerre.

Cet album-ci se centre surtout sur deux de ses enfants, Léon son aîné et Alex son cadet. Il nous décrit leurs goûts, leur escapades dans Paris, le port de l'étoile jaune, le fait de se cacher puis les internements dans trois camps, les fuites pour trouver à manger... jusqu'à leur nouvelle vie à Lyon grâce au père qui a réussi à faire libérer sa famille.

Le procédé graphique est le même: Gilles Rapaport travaille sur des reproductions de photos d'époque, cela les brouille tout en les mettant en valeur. Le rendu est très émouvant.

Ce sont vraiment des albums à lire et faire lire.

Dans cette collection, les illustrations sont réalisées sans support de texte. Une fois terminées, elles sont données à un(e) auteur(e) qui s'en inspire pour écrire une histoire.

Valentine Goby a choisi de s'inspirer de la vie du photojournalise Sebastião Salgado, elle nous en raconte donc le parcours suite à son retour dans son pays, sur la terre qui l'a vu naître mais où plus aucun arbre n'est. Il souhaite alors planter une forêt. Et à force d'échecs et de patience, il apprend et y parvient. On le surnomme alors "Le sorcier vert" ("feiticero") Mais cela ne suscite pas vraiment d'engouement de la part de la population locale. Il entreprend alors de changer les choses... mais cela est une autre histoire!

Cet album est très émouvant, de par ses mots, car j'avoue que les illustrations, faites de collages et de plusieurs matières, ne m'ont pas spécialement séduite.

Pour découvrir la vie et l'oeuvre de Sebastião Salgado, c'est ICI.

ROMAN JEUNESSE

La famille de notre jeune narratrice de 14 ans déménage sans cesse d'un bout à l'autre du pays (les Etats-Unis). La faute au métier de son père.

Dans leurs bagages, un piano hérité de la grand-mère. Cet été-là, le piano va jouer un rôle central. Grâce à lui, ses voisins, les Dermott - des amis de son frère aîné -, du haut de sa rue pentue vont venir chez elle pour en jouer. La musique qu'ils jouent est directement inspirée des negro spirituals. Ils sont pour elle une promesse: celle d'une vie différente et rythmée. Elle est amoureuse de Johnny Dermott et découvre un jour pourquoi les frères de Johnny, et même son père, viennent jouer chez elle du piano.

Mais l'été de ses 16 ans, la musique s'éteint.

J'aime énormément l'écriture de Nancy Huston, très douce et évocatrice. Les émotions traversées par son héroïne nous parviennent et l'on se met à espérer à ses cotés, à vibrer au son des notes, à entendre la musique et à regretter son silence. Elle nous reproduit une époque (celle de l'après ségrégation et de ses interdits latents), une atmosphère, des espoirs.

Ce court roman a été écrit pour fêter les dix ans de la collection "Page Blanche", pour laquelle dix romanciers contemporains ont écrit selon une couleur chacun: blanc - indigo - rouge - ocre - violet - or - ivoire- vert- rose - noir.

Les apprentis chercheurs - Tome 7 - La mer a disparu. Texte d'Hélène MONTARDRE et illustrations de Laurent AUDOUIN. Editions Nathan, collection "premiers romans", juin 2018.

Lisbeth et Matt sont d'insatiables curieux qui n'ont de cesse de se questionner. Ils cherchent leurs propres réponses, dans les livres et sur le terrain. Là, ils sont en vacances, au bord de la mer, chez leur oncle Philibert. Alors qu'ils partent pour aller pêcher des crevettes, ils découvrent que la mer a disparu... Ils ont beau marcher loin, ils ne la voient pas...jusqu'à ce qu'ils trouvent un coquillage et qu'une explication, fantastique, germe dans l'esprit de Matt...

Qu'en est-il réellement? Et que découvrent-ils dans cet espace découvert par l'eau?

J'ai beaucoup aimé ce récit qui mêle le fantastique, à la légende, à des phénomènes réels et scientifiques, et avec un léger suspense. Je suis sûre que ce petit roman (assez dense, 64 pages) plaira à mon 7 ans!

ROMAN

Un roman qui se passe au Vietnam, 14 ans après la guerre, et qui explore les relations humaines, les traditions, les pressions patriarcales et communistes au-travers de trois personnages. Nous sont contés leur vie, leur passé, leur relation, leurs espoirs.

C'est avec fébrilité que j'ai enchaîné les dernières 200 pages de ce roman de 700. Je suis tellement contente de l'avoir relu. Mon sentiment de lecture reste intact, même si mes émotions ont un peu bougé.

Je vous en parle davantage jeudi.

Voici un titre qui me correspond tout à fait! "Et si...et si..." "eh bien on mettrait Paris en bouteille" me dirait ma fille! Les amies du personnage principal, Maxine, ne disent pas cela mais cela revient au même. Elles se moquent un peu d'elle, mais pourtant Maxine ne peut s'en empêcher: Quelle vie aurait-elle eue si elle avait fait d'autres choix dans le passé? Elle croit aux signes du destin, mais n'est-ce pas une échappatoire pour ne pas assumer ses choix, même ceux qu'elle n'a pas eu l'impression de prendre ou ceux pris par défaut?

Une aventure extraordinaire et fantastique va lui permettre de (re)considérer sa vie, avec ses bons et ses mauvais côtés, ce qui vaut le coup ou pas...

C'est une lecture feel good, très plaisante, qui pose aussi de vraies questions quant au carriérisme, à la famille, au fait de s'assumer, à ce qui compte réellement, pour soi et non pour les autres.

Une seule chose m'a chiffonnée, c'est secondaire dans le roman, mais présent tout du long tout de même: la position de l'héroïne quant à l'écolo-végano-activisme de sa colocataire, et néanmoins amie.

Je vous en parle davantage demain, mardi!

Les carnets de Cerise - Tome 2 - Le livre d'Hector. Scénario de Joris CHAMBLAIN et dessins d'Aurélie NEYRET. Editions Soleil, collection "Métamorphose", novembre 2017

Je suis ravie de retrouver Cerise que nous avions laissé à la fin du tome 1, lorsqu'avec ses amies (Line et Erica), elle avait aidé Michel, un vieil artiste peintre, à redonner vie à un zoo.

C'est l'été et Cerise est en vacances. Ses amies sont parties, elle est le plus souvent seule, sa maman n'ayant pu prendre beaucoup de congés. Alors elle observe les gens comme Mme Desjardins, sa voisine et amie, vieille dame et romancière, le lui avait appris. C'est ainsi qu'elle remarque qu'une vieille dame effectue toujours le même trajet, toujours aux mêmes heures le mardi. Cela l'intrigue et lui donne envie de mener l'enquête. Sauf que Line et Erica, revenues, ne l'entendent pas ainsi. Surtout Erica la râleuse qui en assez qu'elle se mêle des affaires des autres, voit des mystères partout, mente à sa mère et les oblige, in fine, Line et elle, à faire de même.

Pourtant Cerise y parvient et prétexte un exposé à faire (en plein mois d'août!) sur la...guerre à sa mère pour se rendre en ville à la bibliothèque, car la carte d'emprunt de la vieille dame est tombée par terre. Dessus figure toujours le même livre. Ses amies partent faire du shopping et elle va à la bibliothèque.

C'est ainsi qu'elle découvre l'histoire du livre, l'histoire de la vieille dame, un peu de l'histoire de la bibliothèque. Mais toute à son enquête, elle néglige ses amies, dont elle se sert. Elle ment à a mère de plus belle et l'on devine les tensions et non-dits qui existent entre elles, sans que l'on sache vraiment pourquoi ils existent.

Ce tome est très émouvant. De par Le livre d'Hector, mais aussi pour le message qu'il transmet. Ce tome est celui du mea culpa, de l'amitié et des choses qui comptent.

J'ai hâte de poursuivre la série.

Dans cet album, tout n'est qu'improvisation. Il n'y a pas de story-board, l'histoire (si tant est que cela en soit une) suit un cours tortueux, au fil des dialogues des personnages, notamment de Clara, la fille d'Etienne Davodeau.

C'est elle que l'on voit dessiner, au début, dans le bureau de son père. Mais elle ne veut pas être dessinée, alors il la transforme en chèvre, ou gazelle, la fait voler, lui fait faire toutes sortes de choses.

Dans ses cases, crayonnées simplement, il opte pour plus sieurs cadrages, créant des mises en abyme, où l'on voit la page ou le dessin qui vient juste d'être créé.

Cela n'a ni queue ni tête, c'est rigolo, créatif.

Cinq hommes, cinq amis, trentenaires, se retrouvent pour passer huit jours de vacances ensemble, dans la maison de l'oncle de l'un d'eux.
Entre bières, balades et footing, coupe de bois et parties de dames, ils font le point sur leur vie, tant personnelle, familiale que professionnelle.
En parallèle, de drôles d'événements se passent: des façades sont recouvertes de peinture à l'eau blanche, un peu partout en France mais sans qu'il y ait de revendications...

Un album intimiste qui sonde les rapports humains, l'amitié, les attentes qu'on a de la vie, les comparaisons face aux autres, ce que l'on croit et ce qui est... Avec un léger suspense!

Le dessin tout en noir et blanc, et aquarelle grisée, va droit au but. Les expressions sont nettes même si esquissés, les traits ne ont pas beaux mais le tout fonctionne et il est agréable de cheminer auprès de ces hommes, d'écouter leurs blagues et leurs ronchonneries.
J'ai beaucoup aimé !

Deux enfants vont passer leurs vacances chez leur papy. Comme il pleut dehors, celui-ci lui raconte une "de ses histoires"...

Et le voilà qui remonte le temps et parle de la Préhistoire, des premiers hommes, du Feu, des outils, de la chasse, de Lascaux, jusqu'à la fondation de Marseille, César et Vercingétorix...

Un peu à la façon des dessins anmés "Il était une fois", le grand-père a une longue barbe blanche. Les cases où il apparaît ave ses petits-enfants sont quasi sans couleurs, à l'inverse des cases qui racontent l'Histoire.

Je ne sais pas si j'ai bien fait de lire cet album après celui dessiné par Etienne Davodeau, La balade nationale, qui reprend les "origines" de la France et corrige ou sinon jette un doute sur ce qui nous a été dit jusqu'à aujourd'hui sur la Préhistoire, "nos ancêtres les Gaulois", Vercingétorix... Car oui, j'y ai retrouvé des choses (dites ou dessinées) que La balade nationale entend démystifier, voire corriger.

Sinon, la mise en page est agréable et ce n'est pas trop chargé, avec un brin d'humour, pour ne pas rebuter les jeunes lecteurs.

Paris, 1855.

Gustave Eiffel, jeune homme sans le sou, vit à Montmartre dans une chambre miteuse et cherche un travail. Il a investi ses dernières économies dans un costume pour être à son avantage dans un éventuel entretien d'embauche. Alors qu'il lit le journal, il découvre une petite annonce tournée bizarrement: des cordonnées de longitude et latitude, une hauteur, une date, et un horaire. Il la déchiffre et se retrouve devant un immeuble délabré, que le baron Haussmann fera certainement démolir tôt ou tard. En attendant, il y pénètre, se retrouve parmi d'autres jeunes hommes, participe à plusieurs épreuves: logique, calcul, concentration et force. A l'issue de celles-ci, on l'emmène dans une cave voir un nain, qui se fait appeler l'Ordinal, avant de le suivre avec celui qui dirigeait les épreuves et qu'il a reconnu, Louis Pasteur, sous une statue du Jardin du Luxembourg, à la découverte du société secrète...

Conte toute attente, Gustave Eiffel décide de l'intégrer, et devient un Décimal... L'aventure, qui peut se révéler dangereuse, commence...

J'adore l'insertion d'éléments fantastiques dans un cadre historique avéré, au milieu de personnages historiques et scientifiques ayant vraiment existé. Le début pique au vif l'intérêt.

J'ai hâte de poursuivre.

Je ne sais pas encore!

Je n'ai pas encore fait ma photo!

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Nous avons été au cinéma voir Hôtel Transylvanie 3 - Les vacances monstrueuses. Ce n'était pas extraordinaire, à peine marrant, mais les garçons ont aimé. C'est là le principal!