Cat Person

Cat PersonCat Person est une nouvelle de Kristen Roupenian. Elle est disponible en version originale et audio lue par l’auteur ici, ou bien traduite en français dans le sixième numéro de la revue America. Inspirée par une désagréable expérience, Cat Person, c’est l’histoire d’un rendez-vous pas très réussi entre Margot, 20 ans, et Robert, 35. Après une rencontre au cinéma où la jeune femme travaille, des échanges de SMS, un film sur l’Holocauste lors d’un rancard et quelques bières, Margot et Robert passent à l’acte. Robert n’est ni très attirant ni très doué. Margot a envie mais n’est pas excitée par cet homme, elle doit se concentrer sur des fantasmes. Quand elle les relâche un peu, plus rien ne fonctionne. Au final, sans avoir pris aucun plaisir, elle a l’impression d’avoir vécu une relation sexuelle de film pornographique. Elle écoute Robert lui parler de ses sentiments, lui dire tout ce qu’il a imaginé le temps qu’elle était en vacances et loin de lui, n’arrive pas à savoir quel genre de personne il est. Lorsqu’ils sont en voiture ensemble, à deux reprises, Margot se demande si Robert ne va pas l’éloigner de tout pour la tuer.

Cat PersonMargot ressort vivante de cette mauvaise expérience mais ne sait pas comment dire à Robert qu’il ne l’intéresse pas et qu’elle ne veut plus le revoir. Comment est-il capable de réagir ? Jamais Margot ne dit qu’elle a été violée. Jusqu’au bout, elle et le lecteur se demandent s’ils peuvent avoir de l’empathie pour Robert. Il est peut-être simplement quelqu’un d’un peu gourd. Cat Person a été mis en ligne en décembre 2017, le mouvement #MeToo bat alors son plein. Pas étonnant, il devient vite viral. Cat Person interroge sur les nouvelles façons de draguer, de séduire, de se mettre en couple. Il met en avant la complexité du consentement, sa « zone grise », celle qui pousse à ne pas dire non, celle où l’autre ne veut pas comprendre ce qui se passe réellement. C’est dérangeant mais vrai. C’est pertinent et cela réveille. C’est un puissant élément de la lutte.

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Notez que le sixième numéro de la revue America s’intitule Ladies First. Il a été motivé par la « présence du plus misogyne des présidents américains », par ce que son mandat a déclenché directement ou indirectement. Et par l’espoir de voir « un nouveau monde » surgir aussi. Au programme, les grandes dames : Toni Morrison, Leïla Slimani, Siri Hustvedt et bien d’autres.

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