J’attaque la dernière sélection de romans en tant que membre du jury du Prix des Lecteurs « Le livre de Poche » 2018. Ce roman ne m’a pas du tout convaincu donc j’espère que je trouverai une perle dans les deux titres qu’il me reste à lire !
╰☆ Résumé ☆╮
L’histoire d’Eurídice Gusmão, ça pourrait être la vôtre, ou la mienne. Celle de toutes les femmes à qui on explique qu’elles ne doivent pas trop penser. Et qui choisissent de faire autrement…
« Responsable de l’augmentation de 100 % du noyau familial en moins de deux ans, Eurídice décida de se désinvestir de l’aspect physique de ses devoirs matrimoniaux. Comme il était impossible de faire entendre raison à Antenor, elle se fit comprendre par les kilos qu’elle accumula. C’est vrai, les kilos parlent, les kilos crient, et exigent – Ne me touche plus jamais.
Eurídice faisait durer le café du matin jusqu’au petit déjeuner de dix heures, le déjeuner jusqu’au goûter de quatre heures, et le dîner jusqu’au souper de neuf heures. Eurídice gagna trois mentons. Constatant qu’elle avait atteint la ligne, cette ligne à partir de laquelle son mari ne s’approcherait plus d’elle, elle adopta à nouveau un rythme alimentaire sain. »
✿ Mon avis ✿
Si l’entièreté du roman avait porté sur la vie d’Euridice Gusmao, je pense que mon avis aurait été bien plus favorable que celui que je vais vous donner ici. En effet, dès le début de ma lecture, je suis devenue fan d’Euridice, cette femme au foyer qui devient cuisinière hors pair puis couturière de renom dans son propre salon. Mère de famille, Euridice essaye de faire plaisir à son mari et de s’occuper de ses enfants du mieux qu’elle le peut. Pourtant, la journée, elle s’ennuie ! Du coup, elle se lance dans de nouveaux projets qui lui permettent de voir les journées passer un peu plus vite. Ces premières pages furent fun et bien écrite.
Mais au plus j’avançais dans ma lecture, au plus je me suis rendue compte que ce n’était plus simplement l’histoire d’Euridice. L’auteur nous donne un aperçu de la vie de la soeur de notre héroïne, Guida. Et les paragraphes qui la concernent se transforment rapidement en page puis en chapitres. Du coup, on perd un peu le fil de la lecture et bientôt, on n’entend même plus parler d’Euridice (alors que le roman porte quand même son nom dans le titre!). Loin de nous avoir présenté « mille talents », l’auteur se perd dans de longues parenthèses qui auraient pu faire l’objet d’un autre récit.
En allant voir les réactions sur Amazon et autres plateformes littératures, j’ai remarqué que les avis étaient loin d’être unanimes ou de représenter la jolie courbe de Gauss qu’on voit généralement apparaître (avec une série de 5 étoiles, une majorité de 4 et puis un bon nombres de 3). Non, ici, les opinions divergent assez distinctement et je pense comprendre pourquoi.
On se sent perdu. On délaisse Euridice. Le récit part un peu dans tous les sens et on oublie rapidement où nous avions commencé et pourquoi nous ne parlons soudainement plus de notre héroïne mère au foyer. Vraiment dommage car les thèmes abordés auraient pu être bien exploités dans ce milieu Brésilien original.
En résumé, un récit court mais qui prend trop de directions différentes. Un surplus de personnages qui ne donnent qu’une impression floue au lecteur. J’en attendais tant de ces mille talents… Je suis au final déçue d’en avoir découvert si peu. 
CHRONIQUE #417 – Juillet 2018
Titre : Les mille talents d’Euridice Gusmao
Auteur : Martha Batalha
Editeur : Le livre de poche
Parution : 2018
Nombre de pages : 256 pages
Genre : Littérature étrangère