The Sentry #1

Jeff Lemire revient chez Marvel Comics pour une série comme il aime si bien les écrire. En effet, il va faire l'introspection de Sentry, le super-héros tout puissant de la Maison des Idées qui est aussi un super-vilain incontrôlable.

Lecteurs de V.F. cette critique comporte des spoilers d'une intrigue pas encore publiée en France. Ne vous gâchez pas la surprise.

Robert Reynolds est revenu à la vie mais, vu ce qu'il est et ce qu'il est capable de faire, les super-héros ont créé un protocole afin de contenir Sentry, enfin surtout qu'il ne devienne à nouveau The Void. Ainsi, Robert vit deux vies : la nuit il s'imagine super-héros combattre les armées des ombres de The Void aux côtés de la Sentry Family, la journée il travaille dans un fast-food.

Jeff Lemire applique une recette assez proche de celle qu'il utilisait sur Bloodshot Reborn avec un super-héros privé de ses pouvoirs qui vit son ancienne vie par procuration. Et, tout comme dans la série Valiant, le héros mélange réalité et fantasme. À la différence que ce que vit Robert dans ces pages est une manière d'emprisonner son pouvoir et de protéger les autres de son alter-ego.

Vous l'aurez compris, Sentry est un titre dans la veine de Moon Knight ou de The Vision, une véritable vison d'auteur sur un personnage de l'univers Marvel. Forcément, Lemire est bien plus à l'aise dans ce genre de récits que lorsqu'il écrit Extraordinary X-Men ou The Terrifics, il semble avoir des choses à dire, à montrer, à expérimenter. Je sens que la série va vite devenir un incontournable.

Kim Jacinto accompagne Lemire aux dessins. Cet artiste remarqué sur Unworthy Thor dans laquelle il rivalisait avec Olivier Coipel est devenu très rapidement l'une des stars de la Maison des Idées. Ici, il semble opter pour un style plus personnel avec des visages plus marqués. J'ai tout de même eu l'impression que le dessinateur ne maîtrisait pas encore complètement ce style et basculait vers celui plus "conventionnel" qu'on lui connaît. Mais, peu importe, tout est impeccable, il y a des scènes grandioses, celles intimistes sont tout aussi bien travaillées et la narration n'est jamais délaissée au profit de l'expérimentation. Là encore, c'est du très bon travail.

The Sentry #1


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