Le jour où mon pénis est tombé – David Duranteau

Le jour où mon pénis est tombé – David Duranteau



Le jour où mon pénis est
 tombé
David Duranteau
Edition Librinova,
2017

Genres : Humoristique, 
Policier



Résumé :

Je m’appelle Fabrice Carmen, j’ai 43 ans, je suis le présentateur vedette de la matinale d’une grande radio française. J’ai du fric, je suis connu, les meufs m’adorent, je suis le mec que tout le monde rêve d’être… Sauf que récemment les petits désagréments s’accumulent… Mon pénis, par exemple… Il est tombé, un matin, sous la douche… Ça fait un choc de le voir à côté de la savonnette… Et cette nouvelle animatrice à la radio qui ne porte jamais de culotte, c’est la fille d’un cinéaste connu, je crois qu’elle essaie de me piquer ma place… Et comme une apothéose, à l’instant où je vous parle, une femme est allongée sur mon canapé hors de prix, une coupe de champagne plantée dans la gorge… Je m’allumerais bien une clope, moi…

Mon avis :

Vu l’état actuel de ma pile à lire qui fait concurrence à l’Himalaya j’évite un maximum les emprunts et les partenariats, mais David Duranteau m’a proposé son titre dans un mail qui m’a beaucoup amusée et qui m’a donné envie de découvrir ce pénis égaré (parce que pourquoi pas !).
Finalement il y a quelques défauts mais le récit a réussi à bien m’embarquer.

Fabrice Carmen est présentateur à la radio, il a du succès, il a du fric et il est con comme une bite molle, et en parlant de ça il perd la sienne après l’avoir cognée contre la paroi de la douche (pas très résistante si je peux me permettre !), mais le récit ne tourne pas qu’autour de sa tige et après pas mal de péripéties et la présentation de plusieurs personnages aussi givrés les uns que les autres, Fabrice découvre une femme -une concurrente à la radio- morte assassinée sur son canapé !

Pendant les premières pages j’avoue que j’ai eu peur en voyant que l’ensemble avait l’air très cliché, en particulier le héros qui est vraiment le stéréotype du mec prétentieux, arrogant, sexiste et autres joyeusetés, et qui pense que tout lui est dû parce qu’il est un peu connu et friqué, bref une belle tête de gland, et du coup je m’attendais vraiment à un protagoniste si insupportable qu’il pourrait en gâcher l’intrigue, mais en fin de compte vu qu’il est présenté comme un abruti, que l’auteur sait que c’est un abruti, que les autres personnages savent aussi que c’est un abruti, on se retrouve face à un personnage tout pété qui en devient drôle, mais mine de rien il n’est pas que cela il a aussi un côté cynique et sarcastique qui me plait assez et fait pas mal de réflexions sur ce qui l’entoure, et même sur lui-même, qui font mouche.

De manière générale j’ai apprécié les personnages, leurs travers sont exagérés, ils ont tous un côté absurde et c’est ce qui fait tout le sel de l’histoire, j’ai particulièrement aimé le flic Mansard qui est aussi bien à l’ouest, quand il interroge quelqu’un dans le cadre de l’enquête sur le meurtre on a l’impression qu’il parle avec un pote ; enfin il fait plutôt des monologues avec des anecdotes bien longues sorties d’on ne sait où ; et quand on lui signale qu’il s’égare il est presque en train de dire « ah oui merde c’est vrai que je suis flic ! »
Et qui dit personnages shootés au liquide vaisselle dit situations également bien perchées, mais bon quand on voit que le point de départ est un homme dont le pénis décide de se barrer sans rien demander à personne il n’y a rien d’étonnant ! Et pour un peu qu’on aime l’humour absurde, teinté de cynisme, il y a de quoi bien s’amuser avec ce livre.

Ce qui est dommage c’est que la profusion de personnages et le fait qu’on n’arrête pas de jongler entre leurs parties rend l’histoire parfois confuse, cela a l’avantage aussi de rendre l’ensemble plus dynamique, et de montrer plusieurs points de vue, mais de temps en temps on s’y perd un peu…

« Le jour où mon pénis est tombé » porte donc aussi sur une histoire de meurtre et là je suis un peu mitigée, elle est plutôt bonne de base mais le fait est qu’on suit également l’assassin et forcément cela enlève le mystère autour de son identité et cela me frustre toujours un peu de ne pas pouvoir être dans le flou, parce qu’il faut bien le dire je suis une enquêtrice en carton et je suis presque toujours surprise quand le nom d’un tueur est dévoilé et j’aurais bien voulu qu’il en soit de même ici, heureusement l’auteur trouve d’autres moyens pour créer du suspense et de la tension pour compenser un peu ce point négatif.

Bref, certaines choses sont moins bonnes que d’autres et on peut remarquer quelques coquilles dans le texte également mais j’ai passé un bon moment avec ce livre qui a plus à offrir qu’une simple histoire tournant autour du braquemart et qui a les moyens de faire rire si on est sensible au style burlesque, merci donc à David Duranteau pour cet envoi !

Ma note : Le jour où mon pénis est tombé – David Duranteau

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