Chronique “WALKING DEAD – NEGAN” – Spin-off
Scénario ROBERT KIRKMAN
dessin de CHARLIE ADLARD,
Genre : Horreur, comics
Public conseillé : Grands ados / adultes
Paru le 30 mai 2018 aux éditions DELCOURT,
12,99 euros
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Ça commence comme ça…
Negan est un américain plus que moyen. Professeur de sport aux méthodes de motivation peu orthodoxes et mari volage, il est même loin d’être un exemple. Pourtant sa vie va basculer une première fois lorsqu’il va apprendre que sa femme est atteinte d’une maladie incurable. Il va alors tenter de se racheter une conscience en se séparant de sa maîtresse et en accompagnant sa femme de son mieux jusqu’à son dernier souffle. Mais voilà dans le monde de “Walking dead”, la mort n’est plus une fin en soi et Negan va l’apprendre de la plus cruelle des manières.
Ce que j’en pense
Il arrive parfois que certains antagonistes aient tant de charisme qu’ils arrivent à en faire oublier les héros. C’est le cas de Negan et Robert Kirkman nous le prouve encore une fois avec ce spin-off où nous découvrons un personnage plus ambigu que jamais. Un homme prêt à tout pour survivre, quitte à se faire violence parfois. Une rage de vivre qu’il doit avant tout au souvenir de sa femme qui le protège encore sous la forme de la désormais tristement célèbre batte entourée de barbelés.
Entendons-nous bien, Kirkman ne cherche nullement à faire du chef des sauveurs un héros et encore moins une victime. Le récit que le scénariste nous propose ici est beaucoup plus “subtil” que cela. Negan nous y apparaît tantôt pathétique (pour ne pas dire grotesque, notamment par son langage toujours aussi imagé), tantôt grandiose dans sa façon de mener des hommes qu’il vient à peine de rencontrer, par exemple. Même sa réaction dans l’hôpital sonne assez juste, rendant ainsi la personnalité du personnage encore plus crédible.
Kirkman apporte dans cet album quelques révélations, certes pas vraiment transcendantes, mais qui encore une fois rendent ce récit plus immersif. Au passage, j’aurais préféré que l’auteur ne nous apprenne qu’ici pourquoi Negan tenait tant à sa batte. Cela aurait sûrement eu un plus gros impact sur moi, mais bon…
Pour conclure l’album, Delcourt a eu l’excellente idée de placer trois (courts) récits mettant en scène Michonne, le Gouverneur et Tyreese, rien que ça !
Charlie Adlard, quant à lui continu de me régaler par son style inimitable. Un trait à la fois épuré (souvent les cases sont un peu vides à mon goût) et saisissant dans le traitement des expressions des personnages. Un simple gros plan sur le sourire de Negan suffit à vous glacer le sang.
“Negan” est donc un spin-off efficace qui permet de beaucoup mieux appréhender ce personnage à part dans le monde du comics. Tout bonnement excellent.