Chronique “STAR WARS – STRIP Volume 1″
Scénario, dessin et couleurs de RUSS MANNNING
Genre : Aventure / Space opéra / S.F.
Public conseillé : tous public
Paru le 6 juin 2018 aux éditions DELCOURT,
274 pages Couleur et Noir & Blanc,
39,95 euros
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Ça commence comme ça…
Alors que le combat est à peine engagé, les rebelles s’inclinent et battent en retraite face à la flotte ennemie. Voyant là une magnifique aubaine pour descendre quelques vaisseaux de l’alliance, le commandant de l’armée impériale demande l’autorisation de les poursuivre. Cependant, le seigneur Vador hésite et préfère réfléchir avant d’agir trop impulsivement suite à cette victoire trop facile. Des doutes qui vont lui être confirmé par son espion Blackhole.
Ce que j’en pense
Tout d’abord dissipons les malentendus. Si vous espériez un effeuillage de la princesse Leia, de Luke ou Han Solo, passez votre route. Il s’agit bien ici de « Comic strip » et non de strip-tease. Cela peut sembler évident pour certains, mais bon… on ne sait jamais.
Trêve de galéjades et entrons dans le vif du sujet. Tout d’abord je voudrais replacer ces strips dans leur contexte. Aussi incroyable que cela puisse paraître aujourd’hui, au début des années 80 le merchandising de la franchise « Star Wars » est encore assez timide. Son univers étendu ne l’est pas vraiment et se limite encore à quelques romans au succès assez confidentiel. Les choses allaient pourtant bientôt changer puisque Marvel (entre autres) commençait à se pencher sur la licence. Russ Manning (à qui l’on devait déjà la série Tarzan) fut donc l’un des pionniers de cette métamorphose. Avec ses strips quotidiens, l’auteur a participé à ce que l’on a appelé à l’époque les “Star Wars classic” qui deviendront beaucoup plus tard le fameux “Univers étendu”. Voilà pour le petit cours d’histoire.
Les Éditions Delcourt nous proposent donc aujourd’hui un superbe ouvrage regroupant l’intégralité des deux années de parution de la série. Une riche idée car Manning réussit à l’époque à faire ce que Disney peine (à mon sens en tout cas) à faire aujourd’hui. C’est-à-dire créer des histoires à la fois épiques, surprenantes et drôles (la scène où R2-D2 et C-3PO cherchent à s’équiper d’armes et se transforment en machines de guerre à la Iron Man est à se tordre de rire). Le tout est porté par une écriture qui ne dénature en rien la licence, sûrement parce que à l’époque la pression était moins forte pour les scénaristes qui osaient s’attaquer à Star Wars. J’ai adoré le fait que chaque histoire soit racontée par C-3PO censé faire un rapport sur Luke à un ordinateur géant mais qui ramène toujours la couverture à lui.
L’autre riche idée de cette série est d’allier les personnages phares de la saga (comme nos rebelles préférés ou Boba Fett) à d’autres créés pour l’occasion. Cela permet à la fois de rendre le scénario plus riche mais aussi de créer des effets de surprise quasi omniprésent. Une technique aussi utilisée pour les vaisseaux et autres gadgets permettant ainsi de nous immerger complètement dans la galaxie “Star Wars”.
Mais que serait un Comics sans dessin ? Là aussi les artistes tapent très fort, puisqu’ils nous livrent des planches très travaillées et un Character design qui l’est tout autant (même si quelquefois il faut de l’imagination pour reconnaître les têtes d’affiche de la saga). De plus l’alternance d’un épisode à l’autre entre le noir et blanc et la couleur permet de mieux apprécier ce travail puisque la colorisation est plus que correcte pour l’époque. Le rendu est certes parfois un peu kitsch à mon goût, mais cela fait aussi partie du charme de ce genre de réédition.
Un premier tome (faisant partie d’une trilogie) plus que accrocheur et qui fera sans nul doute possible plaisir aux fans de la première heure. Pour ne rien gâcher, je trouve que l’objet en lui-même est vraiment magnifique de par son format “à l’italienne” et par la qualité de la réédition. Je ne peux donc que féliciter les Éditions Delcourt pour cette magnifique initiative.