Jackal – One shot

Chronique « JACKAL »

Scénario de PHILIPPE THIRAULT,
Dessin de BINGONO

Genre : Western / Horreur

Public conseillé : Adultes
Paru le 20 juin 2018 aux éditions Glénat, collection « Flesh & Bones »
128 pages en Noir & blanc
9.99 euros

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Ça commence comme ça…

Une pacifique tribu Navajo est attaquée par un clan sans foi ni loi, qui cherche à voler leurs bijoux. Alors que tous les membres des peaux rouges se résignent, une petite fille se jette sur l’un des agresseurs, armée d’un couteau. Une tentative aussi désespérée que vaine, puisque l’attaque redouble de violence, la fillette maîtrisée. Désapprouvant ces méthodes barbares, l’un des membres du clan se dresse alors contre son chef, avant de filer avec le magot volé aux Indiens…

Ce que j’en pense

Je dois admettre que lorsque j’entends le mot “Western”, j’ai tout de suite un à priori. Je ne peux m’empêcher de penser à Eddy Mitchell (que j’adore, ce n’est pas le problème) nous vantant dans “La dernière séance” des films américains, où les cowboys passaient pour les gentils face à de méchants indiens. Cependant, j’ai fait confiance à la collection “Flesh & Bones” qui ne m’avait jamais déçu jusque-là. Un pari réussi car le récit que nous propose Philippe Thirault dans “Jackal” est à la fois original et terriblement noir.
Bien que la collection impose un format court, voire très court, le scénariste parvient à développer une intrigue principale assez dense et bien écrite. En effet, derrière un côté très “bourrin”, “Jackal” délivre un message assez moralisateur sur les méfaits causés par les colons sur les peuples indigènes. À côté de cela, de multiples intrigues annexes, toutes convergentes vers le personnage de Jackal, viennent se greffer pour un résultat très réaliste.

Voilà pour moi le véritable intérêt de l’album, son principal protagoniste. Le cowboy est à mille lieues des stéréotypes habituels des héros du Far West. Asocial et ne pensant qu’à chevaucher toutes les “pouliches” qu’il croise (et je ne parle pas d’équitation là) c’est le genre de personnage haut en couleurs que j’affectionne particulièrement.
Fort heureusement, Jackal n’est pas le seul personnage intéressant dans cette histoire. L’intrépide Nasha ou le tristement célèbre Jeremiah Johnson en sont les plus flagrants exemples. Seuls les membres du clan des Oklahombres ne m’ont pas convaincu par leur côté trop caricatural.

Après le fond attaquons-nous à la forme. Le dessinateur Bingono a réalisé un travail magnifique sur cet album, en nous gratifiant de dessins entièrement réalisés aux fusains avec de magnifiques dégradés en noir et blanc. Le tout avec un découpage des planches très dynamique pour rendu digne des plus meilleurs romans graphiques.

Pour conclure même si “Jackal” a ses défauts (la profusion de scènes de sexe par exemple), il reste néanmoins un album à lire pour toutes les qualités citées plus haut.