Une seconde de trop (Linda Green)

Par Gabrielleviszs @ShadowOfAngels

Disponible sur Amazon


Auteur : Linda Green

Éditions Préludes

Paru le : 23 Mai 2018

429 pages numérique (ebook)

Thèmes :  Policier/Thriller

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Résumé :

« Une seconde de trop et vous perdez tout.
un, deux, trois... Lisa Dale ferme les yeux et compte jusqu'à cent lors d'une partie de cache-cache avec sa fille. Lorsqu'elle les rouvre, Ella, quatre ans, a disparu. Sans laisser la moindre trace.
La police, les médias et la famille de Lisa font corps pour retrouver la fillette. Mais si leur instinct les éloignait d'Ella ? Et si le ravisseur était connu d'eux tous ?
Suspense psychologique addictif, Une seconde de trop explore la culpabilité d'une mère et le cauchemar de tout parent : la disparition d'un enfant. Numéro un des ventes dès sa parution, et acclamé par la presse, ce roman vous glacera le sang. »

18/20

Par le biais du site Netgalley, la couverture de ce livre m'a tapé dans l’œil, puis est venu le résumé et là je savais que je ne pouvais pas passer à côté.


« Avant même votre cerveau, c’est votre corps qui se rend compte que vous avez perdu votre enfant. Le cordon ombilical invisible qui vous lie tous les deux se rompt. À l’intérieur de vous, tout s’amollit et se relâche. Et ce n’est qu’à cet instant que votre cerveau enregistre ce qui se passe. Il passe à l’action d’un coup, tâchant de convaincre votre corps qu’il se trompe. Vous faites bien sûr ce qu’il vous commande. Vous vous précipitez à l’aveuglette dans toutes les directions et vous tirez, tirez, tirez encore sur le bout de cordon qui reste en vous. Avec l’espoir qu’en y mettant suffisamment d’énergie, à force de crier, de hurler et de donner des coups de pied, vous pourriez peut-être, qui sait, encore y trouver votre enfant, si seulement vous parveniez à atteindre l’autre bout. »

C'est l'histoire d'une mère de famille qui "perd" sa fille de 4 ans. Ella adore jouer à cache-cache dans le parc. Sa mère est toujours un peu pressé mais ne manque pas de jouer avec lors. Alors qu'elle doit compter jusqu'à cent, un coup de fil professionnel l'oblige à répondre. Un peu plus de 100 et la petite n'est pas retrouvée. Une cachette bien trop bonne... à moins qu'elle n'ait été enlevée. L'enquête débute sur un nombre incalculable de suppositions, mais la seule plausible reste celle de l'enlèvement.

Un stress permanent, même sachant qui est derrière tout cela depuis le début de l'histoire. Une histoire qui peut arriver à n'importe qui. Un simple coup de fil, mais cela peut-être un mouvement, un ballon qui s'envole, une personne qui vous parle et votre monde bascule. Lisa a eu une fille Chloé avant d'être avec Alex, un homme qui lui a donné deux enfants, un garçon Otis et une fille Ella. Une famille qui semble normale, pas parfaite, mais des parents qui travaillent beaucoup pour pouvoir offrir ce qu'il faut à leurs enfants. Toujours entre deux eaux, ils aiment leurs enfants, mais parfois n'ont pas le temps de s'attarder sur certains détails. Lorsque tout bascule, le drame s'installe, la peur est omniprésente. Le sommeil ne vient plus, l'angoisse est permanente. Le fait de s'en vouloir est instinctif. Nul n'est infaillible, pourtant c'est ce qui ressort aux yeux des autres : nous devons, nous mère, être infaillible envers nos enfants.

Le livre est écrit à trois voix. Il y a celle de la mère Lisa, celle de Muriel qui s'occupe de Ella et celle de Matthew, le fils de Muriel. Lisa se débrouille comme elle peut pour être présente. On ressent tout l'amour qu'elle a pour ses enfants, son mari. L'épreuve la plus dur n'est pas de perdre son enfant; c'est de ne pas savoir ce qui lui est arrivé. Il lui faut une réponse, elle veut retrouver son enfant. Cette petite Ella qui va entrer à l'école le lundi suivant de son enlèvement (mais qui ne se fera pas). Est-ce qu'elle portera son uniforme un jour ? Est-ce qu'elle aura un avenir ? Autour de Lisa les personnages sont nombreux. Ses parents, ses beaux-parents, son frère qui a un passé qui va être mis en avant, son mari. Il y a les voisins, ceux un peu plus loin, ceux qui ont des dossiers dans des placards et une fois dévoilé vont les faire déménager.

« Je lis ensuite les déclarations de la mère. À la croire, elle n’aurait tourné le dos à sa fille qu’une minute et c’est à ce moment-là que la petite a disparu. Oui, eh bien, elle ment. Ça a duré bien plus d’une minute. Et elle dit aussi qu’après la chute de l’enfant elle a nettoyé ses plaies. C’est faux. Elle s’est contentée de lui ôter la terre qu’elle avait sur les mains du bout des doigts. On n’appelle pas ça nettoyer. C’est moi qui m’en suis chargée et peut-être que si la mère n’avait pas été si occupée par son téléphone portable, elle se serait rendu compte qu’elle n’avait pas veillé sur sa fille comme il se devait. Et la voilà maintenant qui attend des gens qu’ils la plaignent. Quel culot !
La police ne va pas gober ça. Elle ne va pas se laisser prendre à une telle mascarade et il ne lui faudra pas longtemps pour voir clair dans son jeu. Dès qu’on se met à mentir, c’est le début des ennuis. Quand la police aura creusé suffisamment, la vérité éclatera au grand jour. Tous ses mensonges. Ses négligences. Absolument tout. »

Muriel a subit de nombreux contrecoups de la vie. Un mari qui part avec une jeunette, une vie d'enseignante qui l'a force à fuir l'école où elle enseigne, des idées fixes sur comment tenir une maison, s'occuper d'un enfant... Cette femme a voulu prendre soin de cette petite qui lui rappelle son fils à son âge. Et puis les choses en entraînant une autre, elle la garde. Les explications données font froid dans le dos. L'esprit humain est bien complexe pour dire qu'elle est folle, timbrée, mais il y a une chose qui ne va pas bien.

Quant à Matthew, il subit sa mère sans savoir comment lui dire qu'il est amoureux d'une jeune fille qui a son âge, une certain Sparow. Au moment où il était au lycée il trouvait toujours le moyen de la voir, de passer du temps avec. C'était un amour infini, oui c'était, car elle a rompu, l'obligeant à choisir entre une mère qu'elle n'a jamais vu et elle. Il nous montre sa sensibilité, l'envie de ne faire souffrir personne pour au final être malheureux. Sa mère, c'est sa mère et Sparrow c'est la femme de sa vie. Comment concilier les deux si la première le couve comme un gosse de cinq ans et ne lui laisse pas la possibilité de s'exprimer ?


« Papa est parti. Donc l’année commence bien. Il se trouve qu’il en baisait une autre, une prof de l’université. Il a voulu me parler avant de quitter la maison, genre conversation d’homme à homme. Il m’a fait asseoir et m’a raconté des trucs sur les gens que la vie sépare et qui s’aperçoivent qu’ils ont besoin de quelqu’un d’autre pour entamer une nouvelle phase de leur vie. Comme si c’était OK de sauter sur tout ce qui bouge parce qu’on approche de l’âge de la retraite et utiliser ça comme une sorte d’excuse. Je veux dire, c’est pathétique. Il est pathétique. Et après ça il a eu le culot de me demander de veiller sur Maman. Alors je me suis tourné vers lui et je lui ai dit :
— Je croyais que ça devait être ton rôle, non ? »

Nous suivons l'enquête en nous rongeant les ongles, parce que même si nous savons comment est traité Ella, qui nous dit que cela sera ainsi jusqu'au bout ? Les recherches, les affiches, les coups de téléphone, appel à témoin... tout est fait pour retrouver cette adorable enfant. Il y a certaines surprises vers le final qui sont de sacrées coïncidences ! Pourtant rien ne semblait être préméditées, mais au final, qui peut vraiment savoir ? La vision des gens qui ne sont pas atteints n'est pas en reste. Il y aura toujours ceux qui ont leur grain de sel à mettre, qui connaissent tout sur tout et qui savent qui est le coupable. Il y a ceux qui cherchent le coupable et le premier venu est le bon. Il y a ceux qui sont capables de parler sans rien dire d'intéressant. Et ceux qui vont s'apitoyer sur leurs sorts en se disant, ouf mon enfant est toujours là.

« Avant même votre cerveau, c’est votre corps qui se rend compte que vous avez perdu votre enfant. Chaque matin, il réinscrit en lui ce sentiment de vacuité et d’impuissance désespérée, cette douleur infinie, et envoie un signal au cerveau avant même que vous soyez réveillée. On ne se remet jamais de la perte d’un enfant. C’est la première chose qui vous vient à l’esprit quand vous ouvrez les yeux le matin et la dernière à laquelle vous pensez avant de les fermer le soir. Nous sommes nombreuses à ne plus savoir à quoi ressemble le vrai sommeil. Même le simple fait de clore les paupières est douloureux. Parce que vous perdez toute maîtrise si vous le faites. »

En conclusion, un thriller qui démarre sur un enlèvement d'enfant. Rien d'original en somme, mais c'est tout le côté psychologique qui est étalé. Les relations qui sont crées. Les émotions exacerbées. Une famille qui vivait normalement, sans cacher le moindre secret se retrouvant dans un abîme d'angoisse sans fin. Un livre qui donne l'espoir qu'un enfant peut être retrouvé...