Vince Taylor – L’ange noir

Chronique “VINCE TAYLOR – L’ANGE NOIR »

Scénario de ARNAUD LE GOUËFFLEC
Dessin de MARC MALÈS

Genre : Biographie / Roman graphique

Public conseillé : Ados / Adultes
Paru le 30 mai 2018 aux éditions GLÉNAT, collection « 1000 feuilles »
128 pages Noir & Blanc,
22,00 euros

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Ça commence comme ça…

Dans un confessionnal, Brian Maurice Holden raconte sa vie à un prêtre qui l’écoute tel un psychiatre. Cela commence par une fêlure profonde, la seconde Guerre Mondiale, ses bombardements et ses évacuations dans un bruit assourdissant. Des scènes d’apocalypse qui réveillent encore aujourd’hui l’homme qu’il est devenu. Brian explique que le seul moyen qu’il ait trouvé pour faire taire ce vacarme est d’en faire encore plus. Ainsi est né Vince Taylor, une légende du Rock & Roll…

Ce que j’en pense

Je dois l’avouer, je ne suis pas très “biographie”, mais en même temps, j’adore la musique et tout particulièrement le Rock. C’est pourquoi j’ai voulu tenter l’expérience proposée par cet album. Tout d’abord Arnaud Le Gouëfflec apporte à son récit un rythme déstructuré qui colle assez bien à son sujet. Nous passons des flash-backs sur l’enfance de Vince Taylor aux concerts du « diable de la musique ». Le tout est raconté par le personnage de façon très naturelle comme le ferait réellement une personne qui se confierait dans un parloir. Un parcours atypique pour ce jeune homme qui rêvait d’être aviateur (comme son héros de grand frère) et qui va devenir, un peu malgré lui, l’un des plus grands chanteurs des années soixante.
L’auteur nous raconte comment naissent les légendes, comment un artiste boudé aux États-Unis peut devenir une star en Angleterre puis en France, avec un costume et le rôle d’Hell’s Angel. Le Gouëfflec nous dévoile un homme mystique, perdu entre ce que les fans attendent de lui et ce qu’il voudrait être vraiment.

Derrière cette carrière en dents de scie, l’auteur nous livre surtout le « roman » d’une époque. Une décennie où la musique était religion, où des jeunes « cassaient des fauteuils », comme le chantait Claude François. Il nous plonge littéralement dans ses « années là », devenus aujourd’hui cultes. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de croiser dans l’album des célébrités comme Eddie Barclay ou Brigitte Bardot au détour du chemin.

Marc Malès finit le travail par des dessins que l’on croirait tout droit sortis des comics des années soixante, vous savez ceux avec des histoires de « far west » (désolé ce n’est pas ma spécialité, mais vous avez compris l’idée, je pense). Des graphismes simples mais terriblement efficaces, tant ils nous immergent encore plus dans l’époque.
« Vince Taylor – L’ange noir » est donc une réussite totale dans le fond comme dans la forme. Le petit twist de fin m’a d’ailleurs fait beaucoup rire. à peine l’album refermé, j’ai téléchargé sur ma plateforme de streaming préférée, une playlist de Vince Taylor, alors que je n’avais jamais entendu parler de lui auparavant. C’est dire si le récit est efficace.